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 Sauvons Bambi ! pv. Dionysos

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MessageSujet: Sauvons Bambi ! pv. Dionysos   Sauvons Bambi ! pv. Dionysos Icon_minitimeDim 27 Oct - 19:45

Dionsysos &
Sansierge
___________ #1
Je n'ai pas de super pouvoir. Je n'ai pas de nature divine. Mais j'aime la nature et je suis prêt à tout pour lui venir. Pour certains, ça peut paraître miraculeux : il suffit que je me retrouve face à la nature pour comprendre exactement tout ce qui se passait. Les gens me voient comme un original qui ne sait pas s'habiller. Je dois avoir une case en moins. Alors, quand je leur dis ce que je vois, ils ont du mal à me croire. Ils sont toujours obligés de reconnaître que j'ai raison, en fin de compte. Mais ce n'est pas de la magie. C'est simplement que j'ai passé tellement d'années dans la nature que j'ai fini par la comprendre mieux que moi-même. Pour expliquer cela, je dirais simplement que c'est comme vivre dans une société : vous en avez assimilé les codes, si bien que vous n'êtes plus obligé de réfléchir pour savoir qu'il faut saluer les gens quand on les rencontre pour la première fois de la journée, et donner son nom si c'est la première fois. C'est logique. Eh bien, pour moi, c'est pareil. Je sais interpréter les signes de mère Nature.
« Calme-toi, mon petit. » soufflai-je doucement au petit faon.
Non, je ne parle pas animal. Ce n'est pas à mon sens une grande perte : tous les animaux ont leur propre langage, et je n'aurais pas envie de privilégier une espèce ou l'autre en faisant un choix. De toute façon, ils se comprennent tous, et je savais que le petit faon allait me comprendre également. Il suffisait d'une voix douce et apaisante... et d'adopter la position d'un cerf, ce qui, pour les humains, était théoriquement impossible. Moi, j'y parvenais plutôt bien. Le faon sentit mon odeur de terre et se dit que je n'avais pas l'air d'un prédateur. Il se calma peu à peu, cessant de s'agiter, pour me regarder d'un air très inspiré. Il paraissait presque fasciné par le jeune humain qui se tenait à distance, attendant son accord pour s'approcher davantage. J'attendis le temps qu'il fallut, puis, lorsque je sentis que j'étais prêt, j'approchai très doucement - mieux vaut éviter les pas de loups pour s'approcher d'un faon, vous comprenez pourquoi. Il parut un peu inquiet, mais une nouvelle fois, je pris mon temps et il m'acceptait peu à peu. Je tendis les mains vers le piège et il sembla me dire non. Je m'arrêtai. Il semblait me dire quelque chose.
« Non, je ne suis pas un chasseur. Il n'y a pas de chasseur ici. »
Ce n'était pas ça. Le faon avait mal, je le voyais dans ses yeux, mais il m'appréciait assez désormais pour vouloir communiquer avec moi. Je caressai doucement son pelage pour le rassurer.
« Ce n'est pas grave. Je ne sais pas ce que tu veux me dire, mais je t'assure que nous sommes seuls. »
Le faon ne me crut pas, je le sentais bien, mais il finit par abandonner, comprenant sans doute que j'étais assez sûr de moi pour ne pas me laisser impressionner. Je lui murmurai quelques félicitations qu'il sembla apprécier. Je me penchai donc à nouveau vers le piège et je fis la grimace. Je n'étais pas habitué à ces pièges divins. Ceux des humains étaient de simples pièces mécaniques : une fois qu'on comprenait comme ils fonctionnaient, ce n'était pas pour autant gagné, mais au moins, on voyait où l'on allait. Ici, ce n'était pas le cas. C'était un piège parfait qui n'était fait pour faire souffrir les animaux, mais ce n'est pas pour autant que le petit faon se sentait à l'aise : c'était une atteinte à la liberté. Je lui faisais comprendre mon désaccord. Je commençai alors à manipuler le piège comme je pouvais. Oh, il y avait très certainement une solution, une faille quelque chose. Il fallait bien retirer le piège si on voulait capturer l'animal. Seulement, il y avait une manière de faire que je ne maîtrisais pas du tout. Et c'était d'autant plus difficile que le petit faon s'impatientait. Malgré tout ce que nous venions de vivre, il n'aimait pas me voir m'agiter autour de lui.
« Impatient, n'est-ce pas ? » plaisantai-je pour le mettre à l'aise.
À peine, me disait-il. Je m'activai de plus en plus sur ce piège. Évidemment, je n'avais pas la bonne solution, mais je sentais que je progressai.

Je ne sais pas quand j'avais remarqué sa présence, mais une fois que j'en pris pleinement conscience, je ne pouvais plus l'ignorer. Travailler en paix était facile, mais dès qu'un regard se posait sur mon épaule, je me sentais mal à l'aise. Je savais que le regard pouvait penser, juger, critiquer. Je n'aimais pas du tout cette sensation, ça me rappelait la période où je vivais chez mes parents. Il fallait sans cesse parler à des personnes qui vous jugeaient derrière leur air innocent. Comment s'étonner que je préférasse la nature ? Au moins, je savais à quoi m'en tenir. Je manipulai encore le piège, mais je m'y pris mal et le petit faon en pâtit. Je m'excusai auprès de lui, puis je me tournai vers l'inconnu :
« Vous voulez m'aider ? » demandai-je.
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MessageSujet: Re: Sauvons Bambi ! pv. Dionysos   Sauvons Bambi ! pv. Dionysos Icon_minitimeDim 27 Oct - 21:04

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Sauvons Bambi !  

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Dionysos & Jan Sansierge



Décidément, quand c’est pas le jour, c’est pas le jour … si il avait su, il serait resté sous la couette où il avait passé la nuit, une sublime centaure lovée contre lui. Ces créatures étaient de vraies bêtes en tête à tête, si vous voyez ce que je veux dire. Mais non, il avait choisi de passer la journée dans la forêt, à tenter de coincer Artémis ; cette dernière avait encore balancé des horreurs à son égard et le pire, c’est que certaines créatures commençaient à écouter cette garce déblatérer les pires mensonges sur lui, et commençaient à se méfier de lui. Cela n’arrangeait pas vraiment ses affaires, les créatures étaient ses plus grands alliés sur l’ile, et il ne pouvait pas se permettre de perdre leur soutien. Alors il avait passé une partie de la matinée là, à tendre des piège un peu partout dans la forêt, sans vraiment y croire. Il n’était pas sadique, les collets n’étaient pas mortels pour les animaux, ni même pour les créatures ; ils étaient élaborés pour enserrer une cheville, une jambe humaine, assez fort pour l’empêcher de s’enfuir. Artémis n’était pas dotée d’une force surhumaine, et si  il était assez rapide, il lui trancherait la gorge avant même que sa cavalerie ait le temps de la secourir. Oui, cela paraissait excessif, mais le dieu vagabond était vraiment à court de patience envers sa demi sœur. Alors il n’avait aucun remord à envisager son … exécution.
Bien sur, il avait bien imaginé qu’il risquait d’attraper une nymphe, un satyre ou une bestiole, mais il avait deux options : soit il attendait qu’Artémis, émue par la situation inconfortable de la pauvre bête, vienne à son secours, auquel cas il se ferait un plaisir de l’assommer et plus si affinité, soit il la détacherait une fois sur que la déesse ne viendrait pas.

Seulement voilà, il n’avait pas franchement prévu qu’un inconnu se mêle à son plan diabolique. Planqué dans son arbre, il vit un jeune homme s’approché un faon prit dans l’un de ses traquenards. Il songea d’abord à un jeune chasseur, mais non, il entendit l’inconnu parler à l’animal effrayé d’une voix douce, jusqu’à l’apaiser, s’approchant de lui doucement, avec ce qui ressemblait à de la tendresse. Il avait l’air véritablement touché et concerné par le bien être du faon qui … couinait en s’agitant.  Dionysos lista mentalement l’ensemble des créatures et dieux qu’il connaissait qui aurait pu s’apparenter au jeune homme :ce n’était pas Pan, il aurait reconnu son aura, et il n’avait pas les caractéristiques d’un satyre ou d’un ancien centaure. Evidemment, il lui manquait quelques attributs pour être une nymphe. Alors qu’est ce qu’il foutait là à bidouiller le piège pour libérer l’animal ? n’avait il franchement rien de mieux à faire ? Pire, était il une sorte d’appât lancé par sa demi sœur pour le faire descendre de sa branche, et l’encercler par la suite ? il aurait eu l’air fort malin tiens.

Il n’eut pas plus de temps pour réfléchir à la stratégie, que le jeune homme l’interpellait, sans même prendre la peine de tourner la tête, trop affairé à tirer sur les cordes, ce qui empirait la chose pour le faon, c’était là toute la subtilité du piège : plus on tirait dessus, plus la corde se nouait autour du membre entravé, coupant ainsi la circulation du sang. Le dieu grec n’était peut être pas un grand guerrier, mais les coups bas et autres tours de passe passe étaient sa marque de fabrique. Mais puisqu’il était repéré, autant satisfaire sa curiosité, et en savoir plus sur ce drôle de gars.

Il sauta de son arbre avec aisance, atterrissant sur ses deux pieds juste à coté de Jan.
-Je ne sais pas, tu es un adorateur d’Artémis, ou juste un idiot qui se ballade seul dans un des territoires préférées de ma sœur ?

Oui, bon, ce n’était pas la façon la plus courtoise de s’adresser à un inconnu. Mais je vous l’ai dit, c’était pas vraiment sa journée …


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MessageSujet: Re: Sauvons Bambi ! pv. Dionysos   Sauvons Bambi ! pv. Dionysos Icon_minitimeVen 1 Nov - 14:16

Dionsysos &
Sansierge
___________ #2
Rien à faire, je ne comprenais vraiment pas le fonctionnement de ce piège. Il n'avait rien à voir avec les petites inventions humaines qui se ressemblaient toutes. Dès que j'essayais de décoincer une partie du piège, une autre se coinçait. Peut-être aurait-il fallu, plutôt que d'aller par petites touches comme je le faisais, desserrer d'un coup la prise de la patte du faon, mais je ne voyais pas comment faire. Mon pauvre petit ami avait vraiment l'air de souffrir, si bien que je dus me forcer à me fermer à sa douleur pour ne pas m'énerver. Je risquais alors de tout bousiller et ce ne serait pas une bonne chose.
J'entendis quelqu'un descendre d'un arbre. Un homme, à en juger par son poids. C'était au moins un demi-dieu, puisque en dehors de nous autres humains, tout le monde ici avait quelque chose de divin. Je m'étais dit qu'il allait m'aider, parce qu'il était clair dans mon esprit qu'on ne pouvait rester insensible à la souffrance d'un pauvre petit animal de la sorte. Chez les hommes, certaines choses ne se faisaient pas ; il y avait une limite dans la cruauté qu'on pouvait exercer, et j'imaginais que ça devait être pareil pour tout être pensant. Mais l'inconnu ne fit rien pour m'aider, ce qui eut le don de me révolter - oh pardon, petit faon, je n'avais pas l'intention de te faire mal. Mais avant que je puisse réitérer ma demande, de façon plus directe cette fois-ci, je restai bouche bée en entendant ce que me répondit le nouveau venu : il me demandait si j'étais adorateur d'Artémis ou idiot. Il me fallut quelques secondes pour déchiffrer ses paroles, car je n'étais pas un grand connaisseur de la mythologie grecque.
« Artémis ? » répétai-je comme un imbécile.
Ça y est, il allait très certainement pencher pour la seconde hypothèse, puisque le nom de sa sœur m'était complètement inconnu.
Si je me souvenais bien, Artémis était une déesse grecque, mais je ne me souvenais plus exactement de ses attributions. L'inconnu m'affirmait que nous étions sur son territoire, j'en concluais donc qu'elle avait un lien quelconque avec la nature. Conclusion : ce devait être quelqu'un de bien. Mais la deuxième conclusion qui s'imposait était que j'ignorais par conséquent à qui j'avais affaire, à l'exception près qu'il devait être un dieu. Mon esprit de déduction toujours en marche, j'essayai à présent de définir son propre lien à la nature, mais j'avais plus de mal. Il ne paraissait pas en empathie avec les animaux, mais cela ne signifiait pas qu'il n'avait pas un lien avec l'eau ou les plantes. Si j'avais consenti à parler plus longuement à mes compatriotes du camp, j'aurais pu, je pense, prendre le temps d'apprendre le panthéon des diverses mythologies. Mais si je n'avais pas fait cet effort pour découvrir quels dieux pouvaient m'intéresser sur Néméïl, cela n'étonnerait personne que je n'eusse rien demandé pour les autres. Je jetai donc un coup d'œil à l'inconnu. Il avait l'air plutôt civilisé. J'avais du mal à en dire plus.
Je lâchai donc le piège, voyant que je n'arrivais à rien du tout de la sorte. Je caressai une nouvelle fois le petit faon pour le calmer, et effectivement celui-ci se calma. Je bénéficiai donc d'un sursis que j'allais pouvoir mettre à profit en argumentant avec le nouveau venu. Je sentais que j'allais avoir besoin de toute la diplomatie donc j'étais capable, car ce dieu n'allait pas me faciliter la tâche. J'avais donc décidé de le faire passer après l'animal, et je ne formulai aucune autre parole avant d'être certain que j'en avais assez fait avec le faon. Puis je me relevai pour ne pas me sentir écrasé par la masse du dieu avant de répondre. N'étant pas suicidaire, je savais qu'il serait inconscient de ma part de vexer le dieu, c'est pourquoi je parais d'un masque de politesse.
« Désolé, commençai-je, mais je ne vois pas du tout de quoi vous voulez parler, mais ça m'intéresse. »
Il était important, je pense, de prouver ma bonne volonté, puisque le dieu n'était pas bien disposé envers moi et que, jusqu'alors, je n'avais pas brillé par mes réponses. Jetant un regard protecteur au faon, je poursuivis ensuite sans élever la voix.
« Écoutez, je viens régulièrement par ici, j'aime beaucoup les espaces naturels. Si vous autres dieux avez des histoires à régler, je n'ai rien à voir avec elles (on n'était jamais trop prudent, étant donné que je connaissais pas le contexte dans lequel je me trouvais, je préférais assurer mes arrières en m'excluant de tout problème que ce dieu pouvait avoir avec cette Artémis). Tout ce que j'ai fait, c'est d'essayer de porter secours à une pauvre créature sans défense. Regardez-le, ce petit faon est adorable, et il sera magnifique quand il sera grand. Mais s'il meurt avant, il n'aura jamais l'occasion de grandir. »
J'avais vraiment l'air sous le charme de ce petit animal. Lorsqu'on me connaissait bien, on pouvait penser en effet que j'étais plus sensible aux malheurs des animaux. En fait, je pensais la civilisation comme une véritable corruption. Par conséquent, les humains malheureux avaient provoqué leur propre malheur parce qu'ils étaient des créatures culturelles. Je ne vois rien qui ne me fît pitié dans ces malheurs. À l'inverse, une pauvre créature naturelle en souffrance me touchait parce qu'elle était innocente. Même le plus féroce ours tueur d'hommes était innocent, puisqu'il agissait selon la nature et était dépourvu de toute notion de bien et de mal.
« C'est pour cela qu'il faut le libérer, repris-je d'un ton plus déterminé. Je ne sais pas quel être sans cœur a posé ce piège, mais ce qu'il a fait est mal. Ce pauvre faon n'avait aucune chance d'y échapper, et il doit en plus attendre des heures pour que son bourreau vienne l'achever. Vraiment, c'est cruel de se servir de pièges de la sorte. Alors, vous voulez bien m'aider, maintenant ? »
Pour ma part, je pensais avoir fait preuve de beaucoup de tact en agissant de la sorte, et j'étais très fier de moi. Je n'imaginais pas un instant que quelqu'un pût résister à mon discours, alors que mon ami le faon était là dans toute sa fragilité pour plaider ma cause. Seul être sans cœur, corrompu au plus au degré par la civilisation, pouvait rester indifférent à cette souffrance.
Évidemment, j'ignorais que c'était justement ce dieu à qui je faisais face qui avait posé ce piège...
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MessageSujet: Re: Sauvons Bambi ! pv. Dionysos   Sauvons Bambi ! pv. Dionysos Icon_minitimeVen 1 Nov - 18:44

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Dionysos & Jan Sansierge



En plus, il tombait sur un humain totalement inconscient et inculte mythologiquement parlant et qui, sur Terre, aurait été membre de green peace. GE-NIAL. Le dieu, de mauvais poil comme il l’était aujourd’hui, songea l’espace d’un instant à saisir le garçon par chaque coté du crane, et à faire sauter sa tête de sa colonne vertébrale, en faisant gentiment se dévisser la vertèbre Atlas d’un coup sec. Mais non, c’était pas sympa, et il y avait tellement peu d’humains sur l’île que s’il commençait à les exterminer dès qu’ils n’étaient pas à son gout, il n’était pas rendu. Il se contenta de rouler des yeux, exaspéré, s’avançant les mains dans les poches vers le gosse et son bébé cerf. Sans qu’il soit encarté à WWF, il ne détestait pas les animaux pour autant, surtout que la plupart de ses alliés, en temps que créatures, étaient des hybrides aux caractéristiques animales plus ou moins prononcés. Aussi, il avait appris à s’adapter au caractère partiellement bestiale de ses amis, et avait même apprécié leurs qualités typiques animales, leur instinct et leur flair.

Aux vues de l’air un peu crétin de l’humain à l’écoute du nom de sa sœur, il paraissait évident qu’il ne la connaissait pas. Artémis ne s’entourait jamais de personnes assez fines pour feindre de ne pas la connaitre, elle n’avait pas assez de subtilité pour ça. Et si elle n’était pas là, c’est qu’elle n’était pas dans le coin tout court. Elle n’était pas du genre à arriver après la bataille. Le garçon commença un plaidoyer sur la nature, sur la nécessité de sauver le faon. Qu’il serait magnifique une fois grand, qu’il n’y était pour rien et qu’il était innocent, qu’il fallait le libérer bordel ! Sauf que la passion dans la voix tremblante et exacerbée de l’humain donnait plus envie à Dionysos de se moquer de lui et que de l’aider. Il était vraiment sérieux là, à lui faire une dissertation en deux parties deux sous parties sur la sauvegarde de la faune et de la flore ? avait il l’air de quelqu’un qui en avait quelque chose à faire, la maintenant tout de suite ? Pas vraiment non. Cependant, avant même qu’il puisse en placer une, son interlocuteur poursuivit son monologue avec d’autant plus de fièvre et de détermination, apparemment bien sur de lui et du bien fondé de son discours.

-Un cœur de pierre, vraiment … ?

Le dieu s’approchait encore un peu plus des deux êtres (encore) vivants face à lui , dominant Jan de sa taille, mais surtout d’une aura écrasante, presque menaçante. L’humain sentait il qu’il était plus encore une proie que le faon qui couinait derrière lui ? Dionysos attrapa le col du jeune homme de sa poigne démesurément ferme, le soulevant de quelques centimètres au dessus du sol avant de l’amener à se pencher vers la bestiole à coté de lui, alors qu’il posait un genou à terre.

-Regarde ça.

D’une main gauche malgré tout adroite, la seconde agrippant toujours le col de Jan, Dionysos tira a plusieurs endroits de la corde, jouant sur le système de nœuds coulants qui, alors que l’humain n’avait faire que les rapprocher entre eux, se délièrent progressivement, jusqu’à ce que la corde se relâche suffisamment pour que le faon puisse y ôter sa patte. Ce que ne fit pas tout de suite la petite bête encore terrorisée, et il fallut que le dieu lui donne une petite tape douce sur le flan pour que l’animal sursaute et se rende compte qu’il n’était plus entravé. Il en résulta une fête de cabrioles et de sauts fantastiques, comme si le faon était monté sur ressorts. Pourtant, il ne s’éloigna pas tout de suite, gambadant entre les jambes des deux sauveurs.

-Primo Ce piège n’était pas destiné à un animal mais à une personne, sinon le « cœur de pierre » ne se serait pas fatigué à élaborer un nœud se resserrant progressivement, dès lors que les animaux n’ont pas de doigts pour défaire les liens. Secundo, pour attraper une bête, on fait en sorte que le piège brise l’os, ou empêche la bête de grignoter la corde. Ce n’était pas le cas ici. Et tertio …

Il lacha le col de Jan, le poussant légèrement en arrière pour qu’il tombe sur les fesses, se redressant pour le dominer de sa hauteur, un sourire désabusé sur les levres :

-Je m’appelle Dionysos, et ces pièges, je les avais posés pour piéger ma sœur. J’aurais libérer cette pauvre bête que tu sois la ou non, mais avec tout le boucan que tu as fait, il est fort probable qu’Artémis ne se montrera pas. Et toi, qui es tu, la réincarnation de Noé le sauveur à l’arche ?

Dio n’était plus vraiment faché. Il n’était pas faché très longtemps, la plupart du temps. Surtout quand il avait un air aussi ébahi devant les yeux, ce qui avait le pouvoir de le faire marrer invariablement.



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MessageSujet: Re: Sauvons Bambi ! pv. Dionysos   Sauvons Bambi ! pv. Dionysos Icon_minitimeVen 1 Nov - 20:33

Dionsysos &
Sansierge
___________ #3
J'étais vraiment trop fier et confiant pour remarquer dans un premier temps que mon interlocuteur n'était pas emballé par mon discours... bien au contraire, il avait eu l'effet d'exacerber sa mauvaise humeur. Lorsqu'il avait répété « un cœur de pierre », je n'avais rien remarqué du tout. Cela signifiait simplement qu'il était lui-même chasseur, et par conséquent, j'avais envie d'en savoir plus sur ce dieu. Moi aussi, je tuais des animaux, mais pas les petits, c'est pourquoi je préférais m'attaquer par la force aux grands et, si j'avais eu le temps de continuer, j'aurais très certainement continué sur ce terrain-là. Mais il fallut que cet illustre inconnu m'attrape et me soulève pour que je me rende compte que quelque chose n'allait pas. Brusquement désillusionné, je contemplais le visage de mon nouveau bourreau pour me rendre compte d'à quel point je m'étais trompé. Il n'avait vraiment pas l'air content du tout. C'était bien ma veine de tomber sur un dieu en colère. Le pire dans tout cela, c'est que j'avais l'impression qu'une partie de sa colère au moins était dirigée vers moi. Je restais complètement abasourdi. Je ne comprenais pas du tout comment on avait pu en arriver là.
En quelques gestes, il libéra mon petit ami le faon qui, lui aussi, semblait avoir peur du dieu. Malheureusement, agrippé comme je l'étais, je ne pouvais rien faire pour le rassurer, mais le dieu lui donna une tape douce qui redonna confiance à mon ami. Le voir retrouver sa liberté et sa joyeuse innocence me rassura. C'est peut-être étrange à dire en parlant d'un dieu, mais il venait de me prouver qu'il n'était pas inhumain. Pendant quelques instants, j'avais vraiment craint sa divine colère, mais à présent, je retrouvais une part de ma confiance. Après tout, s'il avait libéré le faon, comme je lui avais demandé, c'est qu'il n'avait pas un mauvais fond. Je ne pouvais pas prétendre que j'étais à l'origine de son geste, parce que mon discours l'avait vraiment ennuyé, et je n'étais pas sans inquiétude pour la suite des événements. C'était donc qu'il s'était laissé émouvoir par le faon. J'étais vraiment heureux de voir mon ami libre et c'est donc sans arrière-pensée que je lançai au dieu :
« Eh, merci beaucoup. Vraiment. »
Malheureusement, le dieu n'en avait pas fini avec moi. Il avait la main et entreprit donc de m'exprimer l'histoire de ce piège, avant de me rejeter en arrière pour me faire tomber de tout mon poids au sol. Autant dire que quand je compris ce qui se passait vraiment, j'en eus des sueurs froides. Disons que c'est comme rouler à grande vitesse en se reposant sur l'idée que les freins empêcheront le pire, mais découvrir que les freins ne fonctionnent plus, alors que le mur se rapproche. Étrangement, on a l'impression qu'on en a plus pour très longtemps à vivre.
Et j'aurais pu découvrir tout cela par moi-même. Ce qu'il me disait du piège était scrupuleusement exact, mais dans mon indignation à voir un pauvre petit animal pris au piège, je n'avais réfléchi bien loin. C'est vrai, le faon n'avait pas eu mal tant que je n'avais pas touché au piège, j'avais donc cette responsabilité sur les épaules... je me prétends défenseur des animaux et je n'étais même pas capable de libérer un pauvre faon ! Je n'avais plus qu'à aller me rhabiller. Je m'en voulais tant que je ne pris pas la peine de me demander qui était au juste ce Dionysos dont j'avais fait échouer le plan. Mais cela, à vrai dire, ne me dérangeait pas, du moins, du moment que je pouvais rester entier. Je ne connaissais pas vraiment les dieux grecs, si ce n'est qu'ils étaient apparemment susceptibles et étranges. Ma seule expérience avait été ma rencontre avec Perséphone, qui m'avait laissé perplexe. Rien de très concluant, donc.
En fait, Dionysos avait fini par se calmer un peu. Il était évident que le grand méchant loup n'avait pas l'intention de me croquer. J'étais certain que désormais, j'étais un imbécile complet. Il devait me trouver étrange... comme tout le monde, je pense. Mais maintenant, c'était moi qui me sentais coupable. Je regardais avec tristesse le faon qui s'était éloigné et je ne trouvais pas la force de me relever. Non, ce n'était pas ça : l'envie m'en manquait. Je me détestais parce que j'avais preuve d'une idiotie proprement humaine.
Heureusement, je connaissais Noé et je savais très bien ce qu'il avait fait. Je n'étais pas un grand admirateur de la Bible, mais ce genre de passage avait tendance à me plaire : imaginez, une planète sans hommes, si ce n'est le plus vertueux, rendue au règne animal une fois purifiée... c'était le paradis pour un Sansierge. La comparaison était flatteuse, même si le dieu avait sans doute dit cela sur un ton plaisantin. Hélas, perdu dans mes idées noires et la détestation de moi-même, je n'étais pas d'humeur à plaisanter.
« Oh, je n'ai rien à voir avec l'illustre Noé, le plus brave des hommes, me lamentai-je dans la poussière. Je ne suis qu'un pauvre humain imbécile qui essaie de s'élever au dessus de sa nature... et qui n'y arrive pas, par dessus le marché. »
À mesure que je parlais, mon ton était devenu plus amer, pour se transformer en brusque éruption de colère contre moi-même. Puis je me rappelais que je parlais à un dieu et que je ne me montrais pas très digne. Je pris donc la peine de me relever, à contre-cœur, c'est vrai. Si j'avais été un animal, j'aurais sans doute déjà oublié la scène, mais mon côté humain était trop présent. Je repris une posture d'humain, puis me rendis auprès du faon, que je caressais en riant doucement. Lui semblait déjà avoir tout oublié. Quel exemple ! Voir qu'il ne m'en voulait pas m'aidait à me sentir mieux.
« Va, petit ami. Et pardonne-moi de t'avoir fait mal. »
Il sembla comprendre ce que je lui disais et accepter mes excuses, ce qui arrangeait bien mes affaires. En me retournant vers Dionysos, je me sentais redevenu pleinement homme. Je crois que cela se sentait dans ma posture - j'avais repris l'attitude de me tenir droit comme un i, que mes parents avaient toujours exigé de moi. Je m'avançai alors vers le dieu, espérant qu'il ne se vexerait pas trop de mes réactions.
« Désolé. Je m'appelle Sansierge et je me donne le titre de Chasseur des Steppes parce que... je chasse, et j'adore les Steppes. Mais j'aime beaucoup les petits animaux. Comme vous avez pu le constater, je perds tout bon sens lorsque je vois l'un d'eux sans défense, c'est plus fort que moi. Mais maintenant que vous savez tout, je peux vous demander, si ce n'est pas trop impoli, de quoi vous êtes le dieu ? Simple curiosité de ma part. »
Je me le permettais parce que je voyais que je n'allais pas servir de pâté pour dieu, ou d'ambroisie, si mes souvenirs sont bons. Oh, c'était terriblement impoli ce que je faisais. À peu près autant que de demander ce qu'il était. Toutefois, j'avais besoin de savoir. Et, au cas où il avait quand même l'intention de me réduire en bouillie, je rajoutai en vitesse pour le détourner de cet éventuel projet :
« Et sinon... on ne peut toujours pas attirer votre Armétis ? »
Dionysos va vraiment me prendre pour un dingue, mais... tant pis.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Sauvons Bambi ! pv. Dionysos   Sauvons Bambi ! pv. Dionysos Icon_minitimeMar 19 Nov - 21:07

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Sauvons Bambi !  

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Dionysos & Jan Sansierge



Décidément, les humains de Néméil semblaient être encore plus barrés que ceux de la Terre…entre Helga la guérisseuse et ce type qui ressemblait à une pub PETA en chair et en os, il n’y avait que des gens… particuliers ici. Cependant, Dio avait toujours été bien plus indulgent envers les humains que les dieux. Pour lui, il était bien plus excusable d’être un humain un peu fou qu’un dieu trop coincé. Après tout, ils n’avaient qu’une vie, et plutôt courte il faut dire. Ils n’avaient pas le temps d’être trop sérieux ou sages. Le grec secoua la tête, soupirant bruyamment alors que le jeune homme se présentait, fier comme u coq.il avait, quoi, une petite vingtaine d’année ? C’était un marmot, mais un marmot plutôt courageux, avec sa gueule d’ange et son air déterminé, ou u peu béta. Apparemment, il n’était pas très éduqué, mythologiquement parlant, pour ne pas connaitre l’existence du dieu du vin, ce qui attisa un peu plus la curiosité de ce dernier. Si il ne connaissait pas les dieux cloitrés ici, que foutait il sur l’île. Il répondit néanmoins de bonne grâce à l’humain

-Je suis le dieu grec du vin, de l’ivresse, de la dramaturgie et du désordre. Je ne suis pas un dieu très … puissant, du panthéon grec, plus un espèce de bouffon destiné à distraire et détendre l’humanité, en leur offrant un peu de légèreté dans un monde bien morose. Mais cela me convient, je ne m’ennuie pas au moins !

Peut être minimisait il un peu ses pouvoirs et sa puissance, mais il n’avait pas vraiment envie d’être « pris », pour un dieu, et que l’on le traite avec révérence ou trop de respect. Il ne considérait pas le mériter plus qu’un autre, et pas uniquement à cause de sa naissance. Si il était respecté, il voulait l’être pour de bonnes raisons. Sinon, cela ne valait même pas la peine. Il ne put s’empêcher de rire alors que Jan écorchait horriblement le non de sa demi sœur, plein de bonne volonté. Il en était presque mignon tiens. Et oui, n’oubliez pas que Dionysos était aussi sensible aux charmes masculins comme féminins. Alors forcément, ce genre de mignonnerie l’atteignait droit dans son petit cœur rouge raisin.

-Héhé, C’est Ar-té-mis, et, non, je pense que c’est fichu pour aujourd’hui, avec le bruit que l’on a fait, je crois que toute la forêt nous a entendu. Alors bon, je pense que l’on peut aller se promener, on ne croisera plus personne.

Et certainement pas Artémis ou une de ses amazones, songea t’il. Elles ne prendraient pas le risque d’exposer leur virginale existence aux yeux d’un humain. Il se mit à marcher, dévisageant l’humain de son regard magnétique. Il s’interrogeait, bien sur, à présent sincèrement intéressé par la présence de Sansierge sur l’île. Il ne doutait pas que l’humain n’oserait pas lui décliner une petite promenade dans les bois, surtout après qu’il l’eut plus ou moins insulté sans vraiment le savoir. Il reprit donc, le plus naturellement du monde.

-Alors, monsieur le Chasseur des steppes, puis je à mon tour te poser une question ? Pourquoi diable es tu venu suivre une bande de dieux déchus sur une île déserte et sauvage ? L’ennui, le gout du risque, une passion dévorante pour une déesse quelconque ? Parce que de ce que je sais, vous n’êtes guère nombreux à nous avoir suivi dans notre exil…

Et Dionysos savait de quoi il parlait, étant un des rares dieux de Némeil à avoir découvert l’existence et la localisation du camp d’humain de l’île. Il fallait dire que ses pouvoirs l’avaient hautement aidé, ainsi que ses habitudes de nomade et d’explorateur. Il avait déjà rencontré plusieurs d’entre eux, mais c’était la première fois qu’il s’exposait en tant que dieu devant un humain. Mais en même temps, avait il vraiment le choix ? Et puis, il ne doutait pas que cette petite exposition n’aurait pas trop de répercussion, dès lors que Sansierge ne semblait pas être du genre à vivre en famille ou entouré de camarade curieux …



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[Pardon vraiment, navrée du retard, tu auras le droit de me fouetter vers une babouche si tu veux >< ]
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MessageSujet: Re: Sauvons Bambi ! pv. Dionysos   Sauvons Bambi ! pv. Dionysos Icon_minitimeSam 23 Nov - 22:38

Dionsysos &
Sansierge
___________ #4
Difficile de savoir ce qu'il pensait exactement de moi au moment où je lui demandai ses attributions. Tout ce que je repérai, c'est qu'il ne semblait pas vouloir me réduire en poussière, ce qui était une bonne chose. En revanche, savoir s'il pensait que j'étais idiot, étrange ou intéressant restait hors de ma portée. S'il avait été humain, j'aurais peut-être pu analyser sa réaction. Mes camarades étaient très simples, parce qu'ils mettaient tout à leur mesure. À leurs yeux, j'aurais été insignifiant. Avec un dieu, la question se compliquait. Un dieu pouvait se permettre de me prendre de haut : immortel, avec des pouvoirs et une vie trépidante, je ne faisais pas vraiment le poids en comparaison. Ma vie avait pour seul mérite d'être originale, et de dépendre d'un choix que j'avais pris en toute liberté. Peu de gens pouvaient en dire autant. Mais, d'après certains, cela ne faisait que me rendre plus ennuyeux que je ne l'étais auparavant.
En tout cas, l'énumération de ses attributions était impressionnante, même si, comme il me le faisait remarquer, il n'était pas le plus noble des dieux. Je n'aurais jamais oser l'appeler « bouffon » moi-même, et j'étais sidéré de l'entendre dire une chose pareille. Pour moi, les dieux n'étaient qu'une version améliorée des plus pures qualités humaines, animales ou végétales. Il y avait une noblesse qu'il semblait ne pas vouloir s'accorder. Cependant, il n'aurait pas été très diplomate de le contredire. D'abord, parce qu'il pensait vraiment ce qu'il disait et qu'il ne semblait pas souffrir de cette situation : je serais malvenu de lui dire le contraire. Ensuite, parce qu'il était censé être le dieu de nous deux, ça aurait été étrange de ma part de contester, en particulier alors que j'ignorais tout de lui. C'était bien trop compliqué et risqué. Au lieu de cela, je préférai une approche plus douce.
« Je vois. Vous n'avez pas l'air d'être le dieu qui se la joue. Mais, vous savez, entre nous deux, je ne sais pas qui mériterait d'être appelé bouffon, mais je crois que ce serait plutôt moi. »
Étant donné mon comportement avec le faon, en l'occurrence. Mais je n'avais pas tort. Même si je n'étais destiné à détendre l'humanité, mon mode de vie amusait. On ne se moquait pas directement de moi, car ceux qui m'approchaient étaient trop étonnés par mon choix pour oser le faire, mais j'avais conscience que pour certains, je ne paraissais pas plus évolué qu'un homme des cavernes. Et je ne parle pas de l'image que mes parents avaient de moi. Ils devaient être bien dessus de ne pas avoir un fils capable d'endosser leur rôle après leur mort. Pour eux, c'était comme si leur descendance leur avait été cruellement retirée le jour où je les avais quittés. Ils préféraient faire comme si je n'existais pas plutôt que de me voir comme un animal de foire. Alors, je croyais avoir le droit à ma propre part de bouffonnerie.
Et ça ne s'arrangeait guère, car j'étais incapable de prononcer correctement le nom Artémis. Mais Dionysos ne sembla pas m'en vouloir pour cela. Au contraire, même, j'avais l'impression que ça l'amusait. J'étais ravi en tout cas de le voir d'une meilleure humeur. Il avait beau se dire peu puissant, il le restait toujours mieux que moi.
« Désolé, Arrrrrrtémmmmmis. » repris-je avec sérieux.
Je n'aurais pas été satisfait si on avait écorché mon nom, et je supposais qu'il en allait de même pour une déesse. Dionysos semblait convaincu que nous ne pouvions pas la croiser ; à l'entendre, tout le monde savait que nous étions là. Je voulais bien le croire, car la nature avait des systèmes de communication de données très perfectionnés qui m'échappaient totalement. Il n'y avait donc rien d'étonnant à ce qu'on se méfiât de ma présence. J'étais quand même déçu, j'aurais voulu être mieux intégré à la forêt, et je crois que cela se vit quand je répondis à Dionysos :
« Oh, c'est dommage, votre sœur me paraissait une personne intéressante à rencontrer. »
Forcément, puisque Dionysos lui avait tendu un piège qui avait réussi à m'appâter. Nous devions donc avoir quelques points communs, même si je n'osais pas demander quelles étaient ses attributions à elle - elle pouvait peut-être m'entendre, d'une façon ou d'une autre, par oiseaux interposés. Il ne devait pas être très poli de fausser compagnie à un dieu pour aller en chercher un autre, et comme Dionysos me proposait une promenade, j'acceptai de le suivre dans la forêt.
J'entendais effectivement des oiseaux, mais je ne comprenais pas ce qu'ils disaient. Ils pouvaient chanter pour célébrer leur bonheur, tout simplement. Un jour, je devrais essayer de chasser des oiseaux. Ce doit être bien plus difficile qu'un animal terrestre, car ils sont rapides et peuvent monter très hauts, hors d'atteinte, alors que le chasseur serait ralenti par le terrain. Mais cela promettait d'être une belle chasse. À mes côtés, Dionysos ne prenait des airs de dieu. C'était assez étrange. Dans mes souvenirs, un dieu gardait toujours ce côté divin bien évidence, peut-être pas de façon inconsciente, mais afin de revendiquer sa nature de dieu. Dionysos semblait plus simple, moins cérémonieux. Il ne se formalisait pas de toutes les erreurs que je faisais. S'il y avait un protocole quelconque à suivre avec les dieux que j'ignorais, j'avais l'impression qu'il ne m'en tiendrait pas rigueur. Il me restait à savoir à quel point cette apparence était trompeuse. Je n'osais pas prendre la parole, et lorsqu'il m'interrogea sur les motivations qui m'avaient poussé à venir ici, je pris donc la peine de répondre, bien que je n'eusse nulle envie.
« Eh bien, l'envie de trouver un monde sans humain, tout simplement. »
Mon ton était acariâtre et mes paroles projetées avec violence. Elles soulevaient plus d'interrogations que de réponses. Pourtant, c'était bien là ma motivation originelle. À l'origine, je cherchais un monde vierge, peu anthropisé, et je croyais que l'âme de la nature, sous la forme de dieux s'y trouvaient. Évidemment, Néméïl ne ressemblait guère à l'image romantique que je m'en étais fait, d'où cette amertume dans ma voix. J'attendis un peu avant de me justifier :
« C'est pour ça que je suis là à l'origine. Mais si j'y suis encore, c'est parce que je n'ai pas trop le choix. Ce monde est bien agréable, mais il n'est pas ce que je voulais au fond de moi. Mais j'imagine que ce doit être pire pour vous. Vous avez été exilé. »
Ce n'était pas la vérité la plus douce que j'exprimais. Moi, j'avais le remords d'avoir fait un mauvais choix. Ce n'était pas la bonne nature, et rien ne ressemblait à mes steppes adorées. Lui n'avait pas choisi d'être là. Mais, à la différence de moi, il avait sans doute appris à s'y complaire. Car, en réfléchissant à ce qu'il était vraiment, je me rendais compte que ce genre de sentiment ne convenait pas à sa joyeuse nature.
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MessageSujet: Re: Sauvons Bambi ! pv. Dionysos   Sauvons Bambi ! pv. Dionysos Icon_minitimeMer 11 Déc - 11:15

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Sauvons Bambi !  

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Dionysos & Jan Sansierge



Les remarques de l’humain amusaient le dieu au plus haut point. Il paraissait totalement déconnecté de la réalité, du monde, des humains. Pendant un instant, il douta même de sa sanité d’esprit. Il le regardait avec un air très proche de celui du faon de tout à l’heure, un air à la fois innocent et un peu … crédule ? il aurait pu être un nouveau né, qu’il aurait pu arborer la même expression, ce qui laissait le dieu pensif. Etait il vraiment aussi à coté de la plaque ce garçon ? à vivre dans la forêt, à chanter avec les oiseaux et nager avec les loutres ? C’était quoi, une sorte de blanche neige au masculin ?

Ça devait être ça, surement, parce que le garçon exprima son regret de ne pas croiser sa sœur, ce qui eut le don de le crisper. Son ton se fit glacial :

- Intéressant n’est pas l’adjectif qui me serait venu à l’esprit de prime abord …

Le dieu détestait la déesse sylvestre de toutes les fibres de son être. Il aurait incendié des hectares de forêt entiers rien que pour l’enquiquiner, pour rester poli, il aurait gâché chaque partie de chasse à effrayer les animaux et à faire picoler les chiens pour qu’ils ne puissent pas suivre le rythme. Rien de violent, il ne l’était pas particulièrement, mais il voulait être sur que la vie de sa sœur soit la plus désagréable possible, dès lors que sur terre, elle ne pouvait pas le tuer. Et que ce n’était pas particulièrement aisé de le faire ici aussi.

Il accélérait le pas, forçant le garçon à faire de même, se demandant s’il avait dit ça exprès pour le tester où s’il était vraiment crétin. Il n’osait pas se prononcer encore, cela gacherait le reste qu’il avait de sa journée. Il ne manquerait plus que ça, qu’il crée de toute pièce un adepte de sa sœur. Ça aurait été sa veine tiens.
Il tacha de ne pas trop montrer son agacement, et écouta les remarques vindicatives du garçon. Apparemment, il n’était pas la par foi, ni par tribut auprès d’un dieu particulier, mais tout simplement parce qu’il voulait se débarrasser de la présence des autres humains. Si ce n’était pas typiquement humain tiens, ce syndrome du robinson crusoé. Ses lèvres s’étirèrent en un rictus :

- Je vois, tu as fui, donc …

Il était un peu sarcastique, mais le premier degré de Jan l’amusait plutôt, il était tellement… brut de décoffrage. Il était rare d’en croiser d’aussi… sauvage, depuis plusieurs siècles. Il fallait composer avec, et lui avait toujours été plus citadin que rural. Cependant, il n’avait pas l’air particulièrement ravi d’être sur néméil ; surement qu’il n’avait pas imaginé l’île aussi peu hospitalière, et surtout, aussi variante, au gré de l’entité qui la contrôlait. Pire encore, il n’était pas le seul humain, et surtout, il y avait des dieux et leurs rejetons semi divins un peu partout, ce qui ne devait pas lui assurer le calme dont il avait rêvé en partant de Terre. Cela dit, le dieu considérait que tout cela était de bonne guerre ; le jeune homme avait tenté sa chance, il avait perdu, tant pis pour lui. Personne n’allait pleurer pour lui ou compatir, et surtout pas les dieux coincés ici. Certains d’entre eux pourraient tout aussi bien lui briser la nuque comme à un lapin de garenne rien que par l’affront qu’il leurs faisait d’être là de plein gré. Et d’être humain, de surcroit. Il haussa des épaules, alors qu’ils arrivaient à une intersection de la forêt. Le sentier se scindait en deux branches bien distinctes, et Dio ne savait pas encore laquelle il prendrait.

- Nous avons été exilés oui. Mais pour ma part, je pense que nous l’avons largement mérité, alors j’en prends mon parti. Je préfère profiter de ce … retournement de situation plutôt que de me morfondre dans un coin sur mon ancienne gloire et mon ancienne splendeur… que je n’avais pas, de toute façon, alors à quoi bon ? Au moins ici, on ne s’ennuie pas. * il tourna la tête vers le jeune homme* Alors, tu vas à gauche, ou à droit ?



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[Gros retard, encore, je suis vrm désolée, mais j'ai eu un mal de chien à écrire ce rp--" ] ]
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MessageSujet: Re: Sauvons Bambi ! pv. Dionysos   Sauvons Bambi ! pv. Dionysos Icon_minitimeSam 21 Déc - 14:56

Dionsysos &
Sansierge
___________ #5
Comme je connaissais mal les dieux, j'avais des difficultés à prévoir leurs réactions, en particulier en ce qui concernait les humains. Logiquement, il devait être en assez bons termes avec eux, puisqu'il était censé être festif comme eux. Il devait avoir un certain nombre de points communs avec eux. Avec nous, en fait, car il ne fallait pas oublier que j'en étais un, moi aussi. Mais, comme je me considérais comme une espèce à part, je ne savais pas quelle part il était possible d'accorder à ces points communs. Pour le moi, le plus évident était ici l'apparence, car Dionysos ressemblait en tous points à un homme. J'avais très rapidement remarqué cela chez les dieux : malgré toute l'impression de puissance qu'ils dégageaient, ils conservaient cette forme humaine qui permettait de ne pas les considérer comme de pures entités. Et cette pensée faisait son chemin dans mon esprit...
Il n'empêche, cette façon qu'il avait de me répondre en me prenant à contrepieds était étrange. Lui ne parvenait pas à considérer sa sœur comme une personne intéressante, lui me voyait comme un lâche... et il avait très certainement raison. Il connaissait bien mieux Artémis que moi et pouvait donc se permettre d'avoir un jugement plus juste que le mien. Pour beaucoup, avouer qu'on se trompait était difficile, mais chez moi, c'était presque quelque chose de naturel, parce que je frappais par la même occasion ce que je rejetais d'une chape de médiocrité. Ce que je ne pouvais pas vraiment faire ici. Je ne dirais pas que j'ai fui la Terre. J'y étais chez moi, parce que j'y avais trouvé le lieu de vie le plus sauvage et le plus intense de toute ma vie, les steppes, pas totalement arides, ce qui rendait la soif encore plus profonde, pas complètement vides, ce qui permettait de vivre avec toujours une légère crainte pour sa vie. Si on ne m'avait pas convaincu qu'il était absolument vital que je dorme avec les autres humains dans notre camp, il y aurait longtemps que je me serais établi ailleurs, toujours de façon temporaire évidemment. Mais ce n'était pas prudent. Il fallait en plus que je plaise à ceux de ma race, parce qu'ils étaient mes seuls alliés sur l'île. Nous avions de la chance d'être en vie, disait-on, alors que bon nombre de divinités sur cette île n'avaient pas un souvenir tout à fait tendre de nos semblables. C'est pour cela que, cette fois au moins, je n'avais pas fui. Et là encore, je ne fuyais pas Dionysos. Je trouvais son jugement quelque peu excessif : rêver d'un monde meilleur, ce n'était pas être lâche. Je songeai donc à le lui faire comprendre :
« Non, je n'ai pas fui, j'ai cherché. Nuance. »
Tant pis si la nuance paressait trop faible à ses yeux pour paraître véritable. Un vrai chasseur, cependant, ne fuyait pas, mais faisait fuir ses proies. Comme je n'avais pas la prétention de prendre Dionysos pour une proie, il était normal alors que nous ayons une conversation. Et, lorsqu'il me parlait de lui sur Néméïl, je me demandais si je devais considérer que ses propos m'accusaient indirectement. Il disait ne pas se morfondre et accepter d'aller de l'avant, et j'avais peur que cela se fasse en référence à mon aigreur avec le monde dans lequel je vivais à présent. Et, comme il me laissait dans l'incertitude, je ne pouvais pas vraiment répondre. Cela me dérangeait un peu, car je n'étais pas là pour honorer un dieu quelconque. Cependant, il fallait bien reconnaître que, honneur ou pas, je ne pouvais me mettre à dos un dieu. Cette situation quelque peu intenable était difficile à tenir. J'étais prêt à prendre brusquement congé de lui lorsque Dionysos me demanda quel chemin je comptais prendre. Je le regardai, étonné, me demandant s'il avait lu mon intention dans mes gestes, s'il l'avait devinée, s'il avait utilisé un super-pouvoir inconnu de moi ou si ce n'était qu'une pure coïncidence. Je pris donc le temps de l'observer longuement, plus peut-être que ce que la politesse exigeait de le faire. Je ne me prenais pas pour un spécialiste des dieux, mais d'après mon expérience avec les humains, et par analogie, je pensais voir chez lui un certain amusement. Il avait l'air intrigué parce qu'il était à la limite de me considérer comme un fou. Ce constat ne me plut pas et, en dépit de tout bon sens, je m'arrêtai brusquement. Cette situation ne pouvait plus tenir et, au point où j'en étais, mieux valait mourir idiot que de vivre idiot - au moins, j'aurais fait quelque chose pour défendre mon honneur.
« Je n'aime pas votre regard. »
Je savais que si je prenais la mouche, il allait me traiter comme un petit animal têtu, tout simplement parce qu'il me considérait comme un fou. C'était évident qu'il me voyait ainsi : depuis tout à l'heure, il faisait tout pour me le montrer. Si je ne savais pas défaire le piège, comprendre qui en était l'auteur, si j'étais obtus, coincé dans mon petit monde, si je racontais des bêtises et méritait des sarcasmes de sa part, c'était bien que j'étais fou, n'est-ce pas ? Sinon, pourquoi serais-je encore là, à marcher tranquillement avec lui, alors qu'il avait eu cet air aussi dangereux dès le départ ? J'étais donc bien décidé à ne pas me comporter comme cet animal qu'il voyait. Je tenais à lui montrer que j'étais un homme. Oui, j'avais une étincelle d'humanité, et si je paraissais souvent la rejeter, j'y tenais quand même, car elle était plus qu'utile : elle me définissait. Si j'étais animal, je n'aurais pas eu ce même désir de nature que maintenant. Je vois vivre dans la nature en tant qu'homme, en tant que chasseur, et j'étais bien décidé à le faire comprendre à Dionysos.
« J'en ai assez que vous vous moquiez de moi depuis tout à l'heure. J'ai été honnête avec vous, vous avez été, je pense, honnête avec moi, mais vous me prenez pour un original. Et vous m'emmenez en promenade comme votre joyeux animal de compagnie, espérant que je vous distraie avec mes histoires de nature. Mais maintenant, c'est fini. Vous pouvez me voir comme vous voulez, je m'en moque. Je suis un homme tout à fait sain d'esprit, et je ne suis pas le seul à penser que nous ferions bien de protéger la nature plutôt que de la détruire. Mais moi, j'ai eu la possibilité d'aller plus loin que les autres en quittant la Terre. Et, croyez-moi ou non, ça m'a remis les idées en place. »
J'avais réussi à garder mon calme, et j'étais très satisfait du ton déterminé que j'avais pris. Très honnêtement, je ne vois pas pourquoi il aurait brusquement changé d'avis en entendant un tel discours, mais je n'en avais cure. J'avais besoin de restaurer mon honneur et de lui donner envie de respecter la nature. Finalement, ce qu'il disait sur sa sœur ne venait pas d'une connaissance qu'il aurait en plus que moi, mais d'un manque de connaissance que moi, j'avais. Au diable le respect dû aux dieux : seule la Nature comptait à mes yeux. Je me préparais donc à sa réaction pendant que je lui répondais enfin :
« C'est simple, je ne sais pas où je vais, mais je crois bien que je vais aller là où vous n'irez pas. »
Il ne restait donc que deux possibilités : soit je le convainquais définitivement que j'étais fou, soit j'allais vraiment le mettre en colère. Je me demande parfois pourquoi je fais des choses stupides alors que je sais pertinemment qu'elles ne serviront à rien...
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MessageSujet: Re: Sauvons Bambi ! pv. Dionysos   Sauvons Bambi ! pv. Dionysos Icon_minitimeSam 21 Déc - 17:28

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Sauvons Bambi !  

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Dionysos & Jan Sansierge



A la croisée du chemin, le dieu pensait sincèrement que leurs chemins allaient se séparer naturellement, l’un allant d’un coté, et le second de l’autre. Il n’avait même pas songé à ce qu’il allait faire par la suite, pour être tout à fait honnête. Mais il se passa quelque chose d’assez incongru : l’humain se rebiffa. Pourquoi ? Il n’en avait strictement aucune idée. Il ne pensait pas avoir été particulièrement insultant, ou même méprisant. Il était piquant, un peu cynique, mais ça ne venait pas de l’humain, juste de sa nature de dieu désabusé. L’humain se justifia une première fois, arguant qu’il n’avait pas fui la terre, mais plutôt pousser la recherche à l’extrême en partant à la découverte d’un territoire vierge et inconnu. Mouais, si il le disait. Pour être tout à fait honnête, Dionysos s’en tapait un peu de savoir ce qui avait poussé Jan à s’exiler lui-même. Il avait surement ses raisons, et Le dieu n’était pas du genre à juger. Mais l’humain paraissait de plus en plus fébrile, nerveux, et se mit à le fixer bien plus longuement que ce qu’il est politiquement correct de faire. Il croisa les bras, refusant de baisser les yeux devant l’humain. Que cherchait il, la bagarre ? La confrontation ? Qu’il lui fracasse le crâne ? Pas de chance, il n’était pas un tueur. En tout cas pas un tueur d’humains, il considérait que tuer un mortel, c’était tricher. La phrase du chasseur le fit sourire :
-ça tombe bien, il n’est pas fait pour plaire à quiconque d’autre qu’à moi. Te plaire m’indiffère totalement.

Les ennemis n’effrayaient pas le dieu, et encore moins les ennemis dans la forêt. Ça le distrayait plus qu’autre chose à vrai dire, ce qui était presque un bon point pour le trappeur. Il resta immobile durant la logorrhée verbale du petit. Et bien, pour quelqu’un qui parlait plus souvent aux loups qu’à des êtres sur deux pattes, il en connaissait des mots différents ! et plus ça avançait, plus le dieu devait se retenir de ne pas lui rire au nez. Etait il si égocentrique, ce Jan, pour penser véritablement qu’il se fatiguerait, lui le dieu millénaire, à se forger un avis sur le moindre mortel qu’il rencontrait ? Qu’il le prenait pour un original, alors qu’il avait connu Néron, Pythagore, Léonard de Vinci ou encore Levis Strauss?  C’était risible. Il était risible. Mais en même temps … il n’était pas un dieu, et, à sa hauteur et sa spontanéité humaine, on ne pouvait lui en vouloir de ne pas avoir les mêmes perspectives que Dio. Pouvait on demander à un oiseau de penser comme un poisson ? le petit avait les poings serrés, l’air farouche. Dio ne sut pas précisément si cet air tenait du lion ou de l’écureuil, mais il ne céderait pas à la facilité, qui consisterait à briser la nuque de l’humain et de laisser son cadavre à la merci des lynx. L’idée avait quelque chose de tentant, mais il n’était pas de ceux là. Il n’était pas de ces dieux là.

Il soupira alors que Jan assénait sa dernière bravade, prévenant qu’il ne partagerait pas un pas de plus avec lui. Le dieu prit alors un ton calme, très calme, malgré le sourire narquois sur son visage, qui contrastait avec la dureté de son regard azuréen :

-ça fait du bien de vider son sac, ça y est ?

Il secoua la tête :

-Je me fiche totalement de ta santé mentale, tout comme je pense que tu n’accordes que peu d’intérêt à la mienne. Qui suis-je pour te juger, et surtout, quel intérêt ? Et plus important encore, qu’est ce que tu en as à  foutre de ce que je pense de toi, alors qu’il y a quelques mois encore, tu pensais que j’étais un personnage de compte pour enfin conte pour enfants ? tu en as quelques choses à faire de l’avis du petit chaperon rouge sur ta vie de nomade ? non, bah voilà, moi c’est pareil … Je pense plutôt que c’est toi-même qui doute de ta propre valeur, à te justifier ainsi …

Il détailla l’humain qui se tenait ainsi devant lui, ne sachant trop comment le prendre pour qu’il comprenne  sa pensée ; Dionysos n’était pas un dieu qui se prenait pour un créateur. Il n’avait pas créé d’humain, il n’était pas donneur de vie. Il n’avait pas à se considérer comme tel, et n’avait jamais demandé qu’on lui accorde de pareils égards.

-Alors oui, ta conversation me distrait, n’est ce pas le but d’une conversation ? que tu me parles d’étoiles, de poterie ou de nature, qu’importe tant que cela déclenche ta passion et ton intérêt. Je me nourris des penchants extrêmes des gens que je rencontre.
Certains se vautrent dans l’argent, l’alcool, la recherche de l’amour ou du pouvoir. Ta came à toi c’est l’air pur et la liberté, grand bien te fasse. Mais je vais te dire un secret…


Il se pencha vers l’humain, planta ses yeux clairs dans les siens avec un petit sourire un coin :

-Bien évidemment que tu es original. Je dirais même que tu es unique … absolument comme tout le monde. Alors ne prend pas ça personnellement ça te fatiguerait plus qu’autre chose. Sur ce …

Il lui fit une courbette, puis tourna la tête vers le sentier de gauche.

-Je vais par là pour ma part. Fais ce que tu veux. Ta rencontre me donnera du grain à moudre au moins les 15 prochaines minutes, et je te remercie pour ça *conclue t’il en s’éloignant d’un pas tranquille …*



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[Libre à toi de clore ou de continuer le rp, selon si tu penses que jan a encore des questions à poser ou non <3 ]  ]
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MessageSujet: Re: Sauvons Bambi ! pv. Dionysos   Sauvons Bambi ! pv. Dionysos Icon_minitimeMar 7 Jan - 20:55

Dionsysos &
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___________ #6
C'était pire que ce que j'avais craint. Car la haine, la moquerie étaient des signes d'une certaine attention portée à la personne. Toute mauvaise qu'on la trouvait, au moins jugeait-on digne d'intérêt de parler d'elle. Mais ce que je n'avais pas prévu, c'était cette indifférence du dieu à mon égard, qu'il ne manqua de me le signaler. Il le fit de manière très gentille, sans vraiment m'enfoncer, sans non plus être totale indifférence - élégante subtilité qui était celle de me prêter attention à l'instant présent. La dure vérité n'en était pas pour autant complètement atténuée. Il savait parler, assurément, car il s'était mis en retrait dans sa tirade, ce qui était assez étonnant de la part d'un dieu. Dans ma vision, un dieu se prenait toujours pour le centre du monde. Mais en démentant cette opinion, Dionysos me montrait implicitement que l'égoïste dans toute cette affaire, c'était moi. Moi qui voulais avoir raison, qui voulais me faire comprendre d'au moins un dieu, qui avais du mal à supporter une quelconque remise en question de mon petit monde bien construit. Il n'avait pas besoin de me dire que j'avais tort pour me faire douter, me mettre mal à l'aise ; peut-être avait-il raison, je doutais trop pour conserver mes opinions face à un jugement que je jugeais supérieur au mien, alors même que ce jugement ne remettait pas le mien en cause. Mais la faute à quoi, je vous le demande ? À mon humanité, évidemment. Les animaux, les végétaux n'ont pas de pensée, ils ne peuvent donc pas douter. Avec ce poison dans ma tête, je conserverais toujours ces tendances à la sociabilité qui faisait que lorsque je voyais quelqu'un à l'apparence humaine, je lui parlais, je le considérais comme un humain - ou un dieu - et je répondais comme un humain.
« Peut-être que, si je croisais le petit chaperon rouge, j'aimerais lui plaire. Ce n'est pas parce que j'aime la nature et déteste ma civilisation que je ne saurais pas me laisser toucher par sa naïveté d'enfant. »
C'était cela, l'avantage d'un conte : l'expression de la tradition. Je crois que, si le monde n'était pas devenu ce qu'il était mais avait conservé ses valeurs rurales, j'aurais pu vivre en paix avec lui. Ma quête extrême de la nature n'était rendue obligatoire qu'en raison de son autre extrême, ce monde sans nature. Alors qu'au Moyen-Âge, où la nature était vivante et portait la divinité, où le sacré existait... jamais je ne me serais montré original à ce point. Voilà d'où provenait mon doute : inconsciemment, j'aurais bien aimé vivre dans ce monde théologique du Moyen-Âge. Et c'est pour cela que l'adorateur de la nature chassait de façon humaine.
Évidemment, ce n'était pas agréable de s'entendre dire que ce qui a toujours fait notre originalité par rapport aux autres ne me permettait d'être un être totalement différent. Bien sûr, d'autres hommes et femmes partageaient les mêmes convictions que moi - simplement, ils n'avaient pas franchi le même pas que moi. Et si j'étais aigri par la communauté qui se mettait en place sur Néméïl, je ne pouvais pas être totalement négatif : nous n'en étions pas au même niveau de corruption que la Terre, la technologie y était bien timide en tout cas. J'avais une leçon à apprendre. J'avais besoin de modifier quelque peu ma vision du monde pour ne pas mourir de désespoir face au règne divin, si proche de celui que j'avais connu.
Et moi, n'avais-je rien à dire pour ma défense ? N'avais-je pas à expliquer pourquoi je réagissais ainsi ? Dionysos croyait tout savoir. Ou peut-être pas, mais moi, je pensais qu'il le croyait, et c'était pour cette raison que je rajoutais immédiatement :
« J'ai saisi, du moins je le crois. Mais ce n'est pas une chose simple à accepter. Vous ne devriez pas l'oublier. »
Je risquais de lui dire quelque chose qu'il savait déjà, mais peu m'importait. Il fallait considérer cela comme la dernière pointe d'orgueil de la part d'un homme qui venait d'être blessé dans sa fierté mais qui, ayant ouvert les yeux, était déjà engagé sur le chemin de la connaissance et de la vérité. Je n'étais pas un grand penseur et je n'avais pas la prétention d'être original, car je me contentais de ressortir les mêmes idées que j'avais entendues si souvent dans le salon de mes parents. Et, pour une fois, j'étais certain qu'il allait bien l'accepter. Je ne lui étais rien, il trouverait dans ma phrase la preuve que, malgré mes habitudes de rustre, j'étais tout à fait humain, comme vous-même le savez en me lisant.
Je n'avais plus rien à tirer de lui. Il ne me conduirait pas à Artémis - j'arrivais enfin à prononcer correctement ce doux nom - et ne me fournirait pas un rapport satisfaisant à son sujet. Il accepterait de me parler parce qu'il lui faudrait passer le temps, parce que cela l'amuserait, mais cette rencontre n'aurait aucune portée à long terme pour lui. Je n'en exigeais pas tant de lui, puisque jamais je n'avais exigé cela de personne. Il ne mettrait pas longtemps à m'oublier. Pour moi, cette scène se classerait dans ma petite collection de souvenirs, et je l'exhiberais de temps à autres selon la fantaisie de ma mémoire. Le sens était différent pour chacun de nous. Si je restais, il me faudrait parler, et je n'étais plus certain d'en être capable. Dionysos, du fait de ses réactions inattendues et de son étrange relation, parfois proche, parfois distante, à l'humanité, m'avait pris au dépourvu. Si je ne maîtrisais plus la conversation, j'avais tendance à me sentir comme un petit animal face à un grand prédateur qui jouait avec lui. Et le petit animal, dans cette situation, s'enfuyait.
Dionysos confirma qu'il s'éloignait et qu'il n'avait pas l'intention de se souvenir de moi plus de quinze minutes. Je pris cela pour un adieu et je répondis de façon polie que j'avais été ravi de le rencontrer, ce qui n'était pas exactement le cas, mais j'allais finir par apprécier cette rencontre. Il ne s'agissait pas vraiment d'un apprentissage, mais d'un électrochoc ayant déclenché tous mes réflexes de survie. Si je ne réagissais pas, j'allais mourir dans ce monde de dieux comme un petit animal. Mais je ne pouvais me contenter d'être petit. Le chasseur ne connaît pas la peur. C'est donc fièrement que je pris une direction toute opposée à la sienne, bien décidé à me prouver que ma place était dans la nature sauvage.

[Réaction qui s'imposait en fin de compte, merci pour ce RP et désolée pour ce temps de réponse inadmissible.]
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Sauvons Bambi ! pv. Dionysos

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