Éléonore passait devant la boulangerie, quand son ventre se mit à gronder. Elle s'arrêta net devant la vitrine. Les baguettes étaient bien dorées, les pains au chocolat parfaitement cuits, tout était appétissant... Elle ne put résister, et entra. À peine la porte poussée, qu'un homme s'approcha d'elle, et la salua.

"Bonjour mademoiselle, et bienvenue dans ma boulangerie, je ne crois pas vous avoir déjà vue..."

Les yeux pleins d'étoiles, Élie tourna sur elle-même. Tout étais bien rangé, tout sentais bon et tout lui faisait envie, c'était la plus belle boulangerie qu'elle n'ai jamais vue... Le boulanger sourit, et frappa du doigt la jeune femme qui se retourna.

"Pardon, je suis désolée c'est que..."

Son ventre se remit à chanter, Éléonore regarda le boulanger d'un air gêné, elle s'attendait à ce qu'il se moque d'elle, mais celui-ci sourit en coin et lui montra une table de la main.

"Asseyez-vous mademoiselle. Je vais vous apporter un petit quelque chose!
- Merci. Et s'il vous plaît, appelez-moi Éléonore"

Élie s'exécuta, et s'assit à la table. L'homme, se dirigea vers les cuisines. La jeune femme le regarda s'éloigner, et un client entra. L'homme qui venait d'entrer avait de longs cheveux bruns, il était assez grand, l'humaine regarda l'intrus, il lui rappelait quelqu'un... étrange. Éléonore examina longuement l'homme qui lui tournait le dos. Elle se repeigna les cheveux de la main.

"Excusez-moi monsieur, je... "

L'homme se retourna. ALEXANDER ?! Éléonore crut devenir folle à ce moment-là. Elle se leva et se dirigea vers la sortie, jusqu'à ce que quelque chose lui attrape le bras.

Alexander était parti (à la base) rechercher quelques filles à draguer dans le camp, mais finalement son estomac en décida autrement. Il entra dans un restaurant (qui faisait aussi boulangerie) décorer à la française. Il n'y avait personne à l’accueil, alors il patienta un petit moment. L'odeur des pâtisseries lui mit l'eau à la bouche. Soudain, une voix familière résonna derrière lui:

"Excusez-moi monsieur, je...

-Éléonore?!"

Son amie se leva d'un air furieux et se dirigea vers la sortie. Il l’attrapa par le bras pour l'empêcher de s'enfuir, et la ramena vers lui. Il lui sourit avant de lui lancés:

"Tu t'en vas déjà? On pourrait discuter Nan?"

Au fond de lui, il savait déjà la réponse. Il regarda le visage de la belle en colère, elle n'avait pas changé du tout! Elle a toujours des yeux magnifiques, des cheveux souples, (et toujours la même coiffure) et sa grande taille, ce qui la rendait encore plus belle...
Il reprit ses esprits, et reprit la parole:

"Tu sais, nos petites disputes m’ont presque manqué. Mais si tu acceptes de t’asseoir un peu et de discuter, je te promets de ne plus t'embêter!"

"Tu t'en vas déjà? On pourrait discuter Nan?
- Nan!"

Elle essaya de se dégager le bras, mais elle n'y parvint pas. Cet homme, elle avait envie de le gifler, mais, elle n'oserait pas le faire dans un lieu public. Elle enrageait, serra les poings et les dents, elle se retenait de sortir sa petite dague bien aiguiser, attacher à sa ceinture. L'homme la dévisageait sans gêne pendant quelques secondes, et reprit la parole:

"Tu sais, nos petites disputes m’ont presque manqué. Mais si tu acceptes de t’asseoir un peu et de discuter, je te promets de ne plus t'embêter!
- Bien, mais après, disparaît et ne me reparle plus jamais, compris?"

Elle fit lâcher prise l'imbécile qui lui tenait le bras, et se dirigea vers une table. Elle tirait la chaise violemment et s'assit.

"De quoi veux-tu qu'on parle? Trouve vite un sujet de discussions passionnant, sinon je m'en vais."

Elle lâcha un long soupir, et lança au tatoué un regard tueur. En espérant que ça le mette mal à l'aise. Son sourire lui faisait froid dans le dos, comment peut-on être aussi bête et stupide, et avoir un sourire d'ange? À moins que ce ne soit celui d'un démon à la fois traitre et fascinant. Éléonore baissa le regard, et examina ses tatouages un par uns. Ces dessins sont la seule chose qu'elle j'appréciais un peu chez lui, son corps est une œuvre d'art. Elle s'est toujours demandé ce que chacun d'eux représente. Elle sourit un peu, et relevait le regard. En attendant toujours que son "ami" lâche une phrase, ou un mot.

Alexander s'assit sur la chaise située juste devant sa sublime amie. Et chercha un sujet de discussions comme elle lui demanda, il mit un petit moment avant de lancer:

"Alors, qu'est-ce qui t'a poussé à rejoindre les dieux sur cette foutue île?"

Il attendit qu'elle lui réponde avant de reprendre.

"Moi, c'est une fille. J'ai tout fait pour l'oublier, mais apparemment ça va être plus dur que prévu."

L'humain la regardait droit dans les yeux, en lui faisant son plus beau sourire, en espérant qu'elle comprenne que cette fille se tenait juste devant lui. Et puis, quelque chose le brûla au mollet: une blessure qu'il avait eue quelques jours avant, a cause d'une femme blonde et d'un stupide animal. Il grimaça de douleur, avant de se forcer à sourire. Il essaya d'être le plus souriant possible devant la jeune femme, mais ses sourires ressemblaient plus à des grimaces qu'autres choses. Gêné, il se mit à esquiver le regard de la jeune fille qui commençait surement à se douter de quelque chose. Il passa sa main dans les cheveux et décida de s'en aller, le front en sueur.

"Excuse moi, je dois partir. Je suis... Heureux de..."

Il ne finit pas sa phrase, il se leva et partit le plus vite possible vers la porte. Sa blessure le faisait légèrement boiter. Il se tint à ce qu'il pouvait pour atteindre la sortie. Mais à peine sa main toucha la poignée de la porte qu'une voix s'éleva derrière lui. Il s'arrêta, et tourna la tête surpris vers Élie. Il la regardait la bouche entrouverte, et ne bougea plus d'un centimètre. Le boulanger arriva à ce moment avec une espèce de tarte aux pommes. Il regardait l'homme en hochant la tête comme pour dire "non". Alex ne comprenait pas la réaction de son "ennemie", et resta droit comme un mur.

"Alors, qu'est-ce qui t'a poussé à rejoindre les dieux sur cette foutue île?
- Ma grand-mère, je l'ai fait pour elle. Elles qui les aimaient tellement."

Ses yeux se remplirent de larmes, mais elles ne coulèrent pas. Et heureusement, Élie n'avait pas envie de se montrer faible devant cet idiot. Elle se força à sourire, et écouta l'autre parler:

"Moi, c'est une fille. J'ai tout fait pour l'oublier, mais apparemment ça va être plus dur que prévu.
- Oublier quelqu'un n'est jamais facile."

Il la regarda droit dans les yeux, et fit un sourire juste... sublime, qui se transforma soudain en grimace, Éléonore fronça les sourcils. Est-ce qu'il se moquait d'elle? Alexander se mit à esquiver le regard de la jeune brune qui commençait à s'inquiéter. D'ailleurs, pourquoi elle s'inquiétait? Il pouvait crever, elle garderait le sourire! Mais là, c'était différent, il avait vraiment l'air gêné, et il ne tenait pas en place. Il passa sa main dans ses cheveux avant de se lever, bafouiller une excuse incomplète, et se diriger vers la porte vitrée en boitant. Éléonore commença à paniquer, pourquoi est-ce qu'il avait insisté pour discuter avec elle, pour soudain, s'enfuir en boitant? Sa gorge se gonfla, les larmes commencèrent à sortirent, Éléonore sentie une espèce de boule lui bloquer la respiration, l'empêchant de pensée correctement. L'homme frôla la poignée, et la boule éclata, Élie hurla:

"Alex, ne part pas!"

L'homme s'arrêta net, et tourna la tête vers l'humaine, le boulanger sortit de sa cuisine un guateau a la main, il regardait la scène sans rien comprendre. Alex se statufia. Éléonore se leva, et se dirigea vers son ami.

"Depuis quand est-ce que tu boites? Tu es blessé? Oh, je t'ai mis mal à l'aise peut-être?"

La femme s'attendais a ce que le fils de bouges refuse son aide, ou la repousse violemment en ce moquant d'elle, elle ne savais pas pourquoi, mais elle en avais la certitude. Elle s'immobilisa devant le bouclés, elle attendit un petit moment avant de se mettre a genou et remonter la manche de pantalon de l'humain. Eléonore fut surprise de découvrir une morsure infectée, et pleine de pu, du pu qui commençait à couler le long du mollet de son ami. Ami? Oui, elle commença à apprécier l'homme qu'elle haïssait. Pourquoi? Déjà car il avait besoin d'elle en ce moment, et ensuite, car il avait pris le temps de discuter avec elle, ce que personne (avant lui) n'avais osé faire. Éléonore releva les yeux pour croiser les yeux bleus éclatant de l'humain. Tiens, ils n'étaient pas verts ou gris? Elle se releva, se dirigea vers une table, prit deux chaises, les mis l'une face à l'autre.

"Assis toi, et met ta jambe blessée sur l'autre chaise, dépêche-toi!"

La brunette se retourna vers le boulanger et lui souris.

"Ne vous inquiétez pas, il va très bien! Merci pour la tarte, elle a l'air succulente! Juste une dernière chose, vous auriez des pansements?
- Bien sur, je... vous en apporte sur-le-champ.
- Merci beaucoup."

Le boulanger posa la tarte aux pommes sur la table, et posa le couteau et l’assiette a coté. Ensuite, il repartit chercher quelques pansements, il revint peu de temps après avec une trousse de pharmacie entière.

"Tenez, servez-vous.
- Merci, vous êtes un vrai gentleman"

L'homme au tablier blanc ricana, et souris gentiment. "L'infirmière" repris un peu gênée:

"Je... J'espère qu'on ne vous embête pas, sinon on iras ailleurs...
- Non non, restez ici, j'espère juste que les clients ne seront pas trop perturbés par ... enfin, vous voyez?
- Je vois, nous n'allons pas rester longtemps de toute façon!"

Le gentilhomme retourna dans les cuisines. Qu'il est agréable, et qu'il est gentil de ne pas les mettre à la porte! Élie secoua la tête et se reconcentra sur Alexander, elle prit une bande de pansement assez large, et lorsque quelle en eut assez, elle coupa. Elle rangea la bande où elle l'avait trouvée, et pris du sparadrap incolore pour faire tenir le bandage sur la morsure. Voilà, le grand Alexander Proud avait un bandage tout beau et tout blanc!

Alexander s’exécuta, et se dirigea (toujours en boitant) vers la chaise. Il s'y installa, et resta muet un long moment. Il écouta le boulanger et la jolie brune parlers et rigoler ensemble pendant que lui, serré les dents de douleur! Éléonore décida ENFIN à lui mettre le bandage. Elle l'avait sans doute un peu trop serré, mais il n'allait tout de même pas lui en vouloir, elle voulait faire les choses bien, elle a toujours voulu faire les choses bien. C'est pour ça qu'il en était secrètement amoureux... Un tas de questions l'étouffaient depuis maintenant dix minutes, il ne peut plus se retenir, il faut qu'il réponde à ces démons:

"C'est sympa, merci beaucoup. Mais pourquoi m'aides-tu? Tu nous as toujours maudit, moi, mes frères et mes sœurs, alors pourquoi?"

Il la laissa répondre, des souvenirs horribles lui revinrent à l'esprit. Il se souvint quand, lui et ses frères, la frappaient à coup se battons, ou quand il lui lançait des pierres en chantant: "Poussière, poussière, y a que les sorcières qu'aime la poussière!" Et juste après, ses sœurs arrivaient pour se moquer d'elle, et lui rappeler qu'elle n'était qu'une stupide fille de forgeron. Qu'elle n'aura sans doute jamais beaucoup d'argent, et que ses rêves n'étaient que le fruit de sa bêtise. Et quand ils sont devenus grands, et qu'ils ont pris leur envol pour la ville, c'est lui qui a pris le relais, et c'est lui qui l'humiliait en public. Toutes ses horreurs qu'elle a subies pendant tout ce temps... Alex se voulait voulais énormément depuis quelques années, mais il savait que pour se sentir mieu il fallait qu'il lui présente de sincères excuses, alors il mit sa fierté de coté, et lui dévoila tout ce qu'il se reprochait:

"Je ne sais toujours pas ce qui m'a pris de suivre mes aînés, mais sache que je m'en veux aujourd'hui. C'est dur d'avouer que l'on n'est pas parfait et que parfois, on fait de grosses erreurs. Mais si j'avais réfléchi un peu et que je ne les aurais pas pris comme exemple, je serais sans doute un homme meilleur, aujourd'hui."

Il la regarda, sincèrement puis sortit un feutre bleu de son jean, et dessina une moitié de cœur fendue.

"Aujourd'hui je suis prêt à me reconstruire, et à ne plus te blesser, tu n'as jamais mérité de souffrir le martyre. Je t'en prie, pardonne-moi."

Il n'avait pas l'habitude de s'excuser, c'était la première fois qu'il disait quelque chose d'aussi sincère a une fille, son cœur s'arrêtait à chaque mot qu'il prononçait, et c'était assez... spécial.

"C'est sympa, merci beaucoup. Mais pourquoi m'aides-tu? Tu nous as toujours maudit, moi, mes frères et mes sœurs, alors pourquoi?
-Pourquoi je t'aide? Je t'aide car on m'a toujours appris à aider les personnes en difficultés, que je les apprécie, ou non. Ensuite, c'est vrai que j'ai toujours détesté ta riche petite famille, bon, c'est déjà surprenant que tu l'aies remarqué, vu la taille de ton disque dur. Mais j'attends de toi qu'un jour, tu me rendes la pareil, car je n'ai pas été odieuse envers toi, enfin je crois."

Un lourd silence envahit la pièce, Alexander n'avait pas l'air à l'aise, au contraire, on aurait dit qu'il était plutôt gêné. Éléonore avait à la fois envie de sourire, et envie de savoir ce qui le préoccupait autant. Elle n'eut pas besoin d'attendre très longtemps pour le savoir:

"Je ne sais toujours pas ce qui m'a pris de suivre mes aînés, mais sache que je m'en veux aujourd'hui. C'est dur d'avouer que l'on n'est pas parfait et que parfois, on fait de grosses erreurs. Mais si j'avais réfléchi un peu et que je ne les aurais pas pris comme exemple, je serais sans doute un homme meilleur, aujourd'hui."

Elle fut surprise qu'il dise ces mots avec autant de sincérités. Mais Éléonore était encore plus surprise de voir que... IL SAVAIS S'EXCUSER!? Elle crut d'abord a une blague, et sourit légèrement d'un air gêné, mais comment avait-elle pu croire que cet imbécile savait simplement être sympa ou même un tout petit peu gentil. Mais en le voyant sortir un feutre de sa poche, son sourire se baissa. Il dessina une moitié de cœur sur son bandage. Et d'autres mots, d'autres phrases touchantes et sincères sortirent de la bouche du bouclé.

"Aujourd'hui je suis prêt à me reconstruire, et à ne plus te blesser, tu n'as jamais mérité de souffrir le martyre. Je t'en prie, pardonne-moi."

Wow, alors là, Éléonore resta bouche bée quelques secondes avant de reprendre ses esprits. Elle s'était autant trompés sur cet homme que ça?! Elle prit le feutre des mains du jeune homme, et dessina l'autre moitié du cœur.

"Je te pardonne, mais attention, ça ne veut pas dire qu'on est les meilleurs potes du monde, hein!"

Elle lui rendit le feutre, et prit une part de tarte aux pommes. Un long silence se fit, et une fois son estomac remplit, elle se leva, regarda une dernière fois le blessé, et s'en alla sans dire un mot. Elle n'avait pas l'habitude d'être aussi malpolie, mais elle avait déjà été trop gentille de lui pardonner aussi facilement. Éléonore sur le chemin, se demanda si, un jour, elle et lui pourrait un jour devenir ami, ou si au contraire, tout redeviendrait comme avant entre eux ou pire encore....