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| ¤ PERSÉPHONE ; Tes yeux, couleur du Lac | |
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InvitéInvité Sujet: ¤ PERSÉPHONE ; Tes yeux, couleur du Lac Mar 9 Avr - 21:25 | |
| Perséphone & Sansierge ___________ #1 Le Chasseur des Steppes était de sortie. Avant même le lever du soleil, je m'étais extrait de ma couche, le corps fourbu de courbatures à cause de ma dernière sortie. Je n'étais pas du genre à me restreindre dans les limites que les conventions m'imposaient, et seule la nature pouvait ainsi m'obliger à calmer mes ardeurs. Je n'étais pas divin, j'avais mes faiblesses et, ce matin-là, elles se faisaient cruellement sentir. Je vivais seul, en bordure de notre camp. Je n'avais pas voulu me rapprocher de mes pairs plus que nécessaire. De toute façon, je n'étais pas là pour eux, mais pour la Nature divine. Pour l'heure, les dieux ignoraient notre présence, ce que j'avais pris avec frustration et humeur. Quel intérêt de vouloir les rejoindre si on ne pouvait même pas y aller ? J'avais grogné comme l'animal sauvage que j'étais au fond de moi, m'attirant des regards étonnés de la part de mes compagnons. Je les aimais bien, mais j'avais parfois du mal à me sentir comme eux. Je voulais retrouver des personnes de nature différente, mais de cœur identique.
Lorsque je quittai le village, personne ne sut où j'allais. Peut-être quelqu'un regarda-t-il par la fenêtre, mais si c'était le cas, il ne se serait pas étonné, car il avait l'habitude de me voir partir sans prévenir. Voire même il était plus facile de me trouver aux alentours qu'à l'intérieur même du camp. Plus l'espace était sauvage, mieux je me sentais. Et plus l'espace était inhabitable, plus je me sentais chez moi. Là où les gens n'auraient jamais le courage de venir me chercher. C'est peut-être égocentrique, mais j'aime beaucoup cette idée. Je marchai doucement dans le chemin qui menait au lac. Sous mes pieds, les branches craquaient en douceur et les feuilles bruissaient avec douceur. Je ne me méprenais pas sur le sens de ces sons : ils me souhaitaient la bienvenue, ou plus exactement, le retour chez moi. Je crus entendre le cri d'un oiseau au loin, mais quand je tendis l'oreille, rien ne me parvint. Cette impression était étrange, tout comme ce monde déconcertant. Il ne fonctionnait pas de la même façon que la Terre, je le sentais et, rien que pour cela, je voyais que ce monde était plus que moi. C'est difficile de décrire cela. Bien sûr, cela a trait au domaine des sensations, ce qui constituait mon rapport principal au monde. Mais au delà de cela, cette Nature était vraiment transcendante. Je veux dire par là que... comme si l'Esprit de la Nature avait décidé de se manifester à moi sans se montrer. J'adorais cette sensation. Et cela atteignit son paroxysme lorsque je laissai tomber mon T-shirt pour faire face à l'étendue bleue du lac. J'exagère peut-être en le disant bleu. Sa couleur est tellement plus nuancée et subtile qu'une simple couleur. Il s'agissait d'une mosaïque de lueurs. Et je ne parle pas des formes aquatiques qu'on pouvait y trouver. N'importe quel humain normalement constitué aurait eu des doutes au moment de plonger. Le seul que j'avais eu était quant à la profondeur. Pour le reste, je n'avais pas douté un instant. Nulle peur en moi de déranger une quelconque forme de vie. J'en étais une et, de toute manière, la loi de la Nature voulait bien que le plus fort se nourrisse du faible. J'étais fort, j'étais le Chasseur des Steppes, alors, dites-moi franchement, quelle honte y avait-il à se fondre dans l'eau ?
Pourquoi l'eau ? C'est un milieu en soi. Nous nous déplaçons dans l'air, mais la Nature ne s'y limite pas. Je ne suis pas fait pour le feu qui me brûle ou la terre mon tombeau. En revanche, l'eau était un élément dans lequel on pouvait se plonger. Elle coulait sur ma peau avec une douceur infinie, comme la caresse d'une mère. Parfois, quelque chose venait effleurer ma jambe ou mon bras, me rappelant que j'étais un être de chair et de sang qui ne se dissolvait pas dans la fluidité de l'eau. Lorsque j'émergeais pour reprendre mon souffle, je me sentais plus vivant que jamais. Et cela recommençait, encore et encore. Je n'avais ni but ni volonté, si ce n'est celle de continuer. J'aimais la sensation, et c'est tout ce que je voulais. Un souffle, un goût, une vérité.
Puis la fatigue commença à envahir mes muscles déjà mis à rude épreuve. Pour ne pas me noyer d'épuisement, je fis l'effort de rejoindre le bord, puis je me hissais sur la berge où je m'effondrai, torse nu. Le doux vent se chargerait de m'éponger, le soleil déjà haut de me sécher. Peu à peu, ma respiration se calma, puis je me fermai les yeux, en paix avec moi-même. Une respiration, à proximité. Je ne me demandai pas pourquoi je le remarquai seulement à cet instant. J'imagine que le fait que j'étais à bout de souffle quelques secondes plus tôt m'avait détourné de l'envie d'écouter ma douce Nature. Mais à présent que j'étais au courant, je ne pouvais plus l'ignorer. Je me redressai donc et me tournai vers la jeune femme brune qui me regardait. Elle était belle, mais ce n'était pas cela qui me touchait le plus. Elle avait ce regard incroyable pour une jeune personne. Comme si elle était plus que ce qu'elle montrait. Et d'une couleur que je trouvais fort belle. Elle avait des yeux de la couleur du lac. Puisqu'elle n'avait pas de réticence à se trouver près de moi, en pleine nature, je ne l'en appréciais que plus.
« Mes sincères salutations. » dis-je tout tranquillement. |
| | | | Perséphone Messages : 3950 Date d'inscription : 30/05/2012 Localisation : Il fut un temps où vous m'auriez trouvé en Enfers...
Ô Grand moi Relations: Race & Mythologie: Déesse Grecque Pouvoirs: Sujet: Re: ¤ PERSÉPHONE ; Tes yeux, couleur du Lac Jeu 18 Avr - 18:18 | |
| N'ayant aucune idée de l'heure qu'il était, je pris le risque d'ouvrir un volet. Le soleil était haut, et semblait chaud. Il faisait jour, donc. Certains Dieux nous regardaient d'un oeil mauvais lorsqu'ils passaient près de chez nous, car en effet, le Dieu des Enfers et sa Reine que je suis, avaient décidé de vivre dans l'obscurité, éclairés seulement par quelques bougies dispersées dans toute la maison. Aucune ouverture vers l'extérieur qui ne soit fermée ou bouchée. C'était une manière étrange de nous rappeler notre chez nous; les Enfers. Nous avions besoin de cette obscurité, de cette ambiance sombre mais pourtant chaleureuse, car les lueurs des bougies donnaient l'impression d'un endroit doux et chaud. Doux, peut-être pas, lorsque l'on sait quel genre de personnes habite là. Le couple le plus insupportable qui puisse exister, surement ?
Je quittai les lieux après avoir réveillé tranquillement mon mari, à l'aide d'un sceau d'eau froide. Je souris, fière de mon action, avant de fuir à toutes enjambées vers le quartier neutre, avant qu'Hadès n'ait le temps de me suivre. Il était encore tôt, et pourtant, la nature était déjà bien éveillée, et le soleil nous réchauffait de ses rayons déjà forts et lumineux. Je pris la direction du lac. Aujourd'hui, et comme tous les jours depuis une semaine, j'allais m'entraîner. M'entraîner à quoi ? A suivre Jörmungand, une créature Scandinave, qui m'avait mis à rude épreuve en me faisant plonger avec lui. Ma respiration m'avait fait défaut, bien que j'ai vécu des centaines d'années sous Terre, vivre sous l'eau m'était impossible. Cependant, je ne m'avouai pas vaincue. Je VOULAIS rester plus longtemps sous l'eau, alors, je tentai de repousser mes limites. Je tenais cinq minutes. Puis dix. Puis quinze minutes. Je tenais à faire ça correctement, alors j'y allai doucement. Je craignais de perdre conscience et de me noyer dans ce lac, ce qui aurait été le dindon de la farce, pour la Reine des morts. Il était hors de question que l'on puisse un jour rire du nom de Perséphone. Jamais.
Le fait d'avoir vécu si longtemps sous terre m'avait quand même permis de me forger des poumons habitués aux conditions extrêmes. Ainsi, aujourd'hui, alors que j'étais dans l'eau, cheveux détachés et évoluant dans l'eau comme une masse légère et fluide, vêtue d'une robe noire et simple, je pu rester très longtemps la tête émergée. J'étais même plutôt fière, lorsque je ressorti à nouveau la tête hors de l'eau. Je reprenais ma respiration, alors que celle-ci me semblait douloureuse après tout ce temps passé à la retenir, quand l'eau me vint en plein visage d'un coup. On venait de plonger. Et j'avais été victime des mouvements que ça avait provoqué dans le lac. Fronçant les sourcils, je sortis très vite afin de n'avoir aucun contact avec la personne qui venait de pénétrer mon terrain de jeu.
Une fois en dehors, je m'éloignai rapidement, encore trempée. Puis, mon attention fut à nouveau attirée vers l'eau. La personne qui s'y mouvait semblait si heureux, en osmose avec le lieu. Cet homme nageait avec grâce et envie. Je fini par m'avancer à nouveau vers le lac, jusqu'à être assez proche pour voir l'homme distinctement. Il ne m'aperçut pas, et je pu donc suivre ses mouvements longtemps avant qu'il ne sorte de l'eau, et qu'il finisse par s’apercevoir de ma présence, qui visiblement ne le dérangeait pas le moins du monde.
-Mes sincères salutations.
Je fus quelque peu troublé qu'il m'accepte aussi bien, il semblait respectueux, poli et sincère. Étrange. Je restai donc méfiante, puis fini par m'assoir à côté de lui, alors que je n'avais pas encore répondu. Je plongeai mon regard dans le sien, et on resta ainsi un moment avant que je n'abaisse ma garde. Parce que son regard semblait pur, je décidai de rester respectueuse à mon tour.
-Enchantée. Il y a quelque chose en vous qui vous lie à l'eau ? Un don peut-être ?
Je me rendis compte que ma question était peut-être un peu trop directe. Sachant que certains Dieux ou Demi Dieux préféraient taire leurs capacités de peur qu'on retourne ces informations contre eux -ce que je faisais aussi-, je compris qu'il ne répondrait peut-être pas. Alors, j'embrayai.
-Mon nom est Perséphone, et vous ?
Je n'avais aucune raison de craindre de lui dire mon nom, après tout, cet homme n'était pas de ma mythologie. Peut-être était-il un Demi Dieu, mais la plupart de ceux-ci sont arrivés sur Néméïl sans avoir connaissance de l'existence des Dieux, du coup je n'avais rien à craindre, il ne devait pas me connaître. Ou peut-être était-il une créature ? Or, les créatures connaissaient parfois les Dieux, leurs identités, leurs attributions. Peut-être était-il même une créature de MA mythologie ? Tant pis, dans tous les cas, qu'il sache mon prénom s'il sait ce qu'il veut dire, il tremblera de peur. Ainsi, aucune crainte à avoir. Et si tel était le cas, je me réservai le droit de lui rappeler qui j'étais, et que moi, j'étais à craindre. Oui, à craindre. Mon regard du s'illuminer d'une lueur folle, un peu étrange, puisque je sentis l'adrénaline monter dans mes veines. S'il avait besoin que je le remette à sa place, c'était sans problème. J'en venais presque à l'espérer, prise d'une envie soudaine de faire preuve de force de caractère. Des rumeurs couraient sur moi, comme quoi j'étais schizophrène, ou bipolaire. Et alors quoi ? Peut-être ont-ils raison. Je suis folle. Et ca me fait un bien fou. |
| | | | InvitéInvité Sujet: Re: ¤ PERSÉPHONE ; Tes yeux, couleur du Lac Sam 27 Avr - 18:30 | |
| Perséphone & Sansierge ___________ #2 Mon pantalon gorgé d'eau pesait contre mes jambes tandis que des gouttes d'eau coulaient sur mon torse. Mes cheveux étaient aplatis, humides, ce qui cachait le fait que je n'avais pas pris la peine de me coiffer ce matin. J'étais d'une allure étrange, à moitié civilisée, à moitié sauvage. J'étais donc très proche de ce que je considérais être comme ma véritable nature. Mais la jeune femme devant moi ne semblait pas s'en formaliser. Elle aussi avait fait un tour dans le lac, sans quitter sa robe noire et lisse. Je ne l'avais pas vue, car j'étais trop perdu dans mes pensées. Mais je me disais que cela devait être très beau à voir. Elle paraissait songeuse, comme si elle ne s'attendait pas à me voir. Si elle appartenait au lac, elle avait effectivement raison : je n'étais pas un être d'eau, rien d'autre qu'un humain fait pour marcher sur la terre. Elle finit par s'asseoir à côté de moi. Je me sentais mieux, car elle ne me dominait plus de toute sa taille. Je préférais rester assis, et qu'elle se mît à ma hauteur me convenait parfaitement. Au fond de moi, j'étais enchanté, presque émerveillé. Je savais qu'elle n'était pas humaine, car je les connaissais tous, d'où ma certitude qu'elle était touchée de la fibre divine. J'en avais une telle certitude que je sentais sa présence comme une énergie douce à mes côtés. L'ignorance que j'étais de son identité me faisait miroiter des possibilités folles. Lorsqu'elle se mit à parler, sa voix me transporta. La question était directe, sans être agressive ni sèche, car son ton était posé, agréable. Elle avait une voix de déesse, mais je ne pouvais être sûr que j'avais raison, car mes envies prenaient le pas sur ma raison. Ce que je voulais rencontrer n'était peut-être pas face à moi, je ne le savais pas, mais je me l'assurais avec force. Pourtant, sa question directe était presque accusatrice. Elle ignorait sans doute que j'étais humain, mais, le sachant, je ne pouvais m'empêcher de trouver la question difficile. Non, je n'avais aucun lien avec l'eau, ni aucun don. Je n'étais rien de particulier, je n'étais qu'un petit homme, j'étais insignifiant. C'est pour cela que j'étais là. J'espérais pouvoir lui cacher mon trouble certain. Elle ne méritait pas la moindre hostilité de ma part. Il fallait donc que je lui cache que je n'étais rien comparé à elle. Or, j'avais quelque chose de tout indiqué pour dévier la question.
« Je ne suis pas lié à l'eau, je suis le Chasseur des Steppes. »
Oui, mon nom, ce titre que je m'étais donné. J'hésitais pendant quelques instants à lui demander en retour ce qu'elle avait de spécial. J'hésitais entre les deux attitudes, alimenté par deux craintes : celle de paraître indiscret en lui demandant ce qu'elle était, celle de paraître indifférent en ne le lui demandant pas. Une lueur d'inquiétude s'alluma dans mes yeux. Elle s'éteignit rapidement lorsque la jeune femme mit fin à ses interrogations lorsqu'elle lui donna son nom. Perséphone. L'attente touchait à sa fin. Le souvenir de mes cours me revinrent immédiatement. Perséphone, la déesse grecque, femme de la Mort, fille de la Nature. Une déesse particulière, contrariée, complexe. Un peu comme moi, si je peux me permettre la comparaison. Elle appartenait à deux entités, dont celle qui m'intéressait plus que tout au monde. Mais il y avait la Mort, dont elle était la femme. Je n'avais aucun avis particulier sur ce sujet, mais j'étais humain, et je savais que la mort était ma fin. En voir une représentante était quelque chose d'étrange. J'avais l'impression que si je me laissais vraiment plonger dans son magnifique regard, je n'en ressortirais jamais. Il faudra que je me rappelle de ne pas la regarder dans les yeux.
« Je ne vous imaginais pas comme ça. » ne pus-je m'empêcher de sortir avec un sourire.
Pourtant, j'aurais pu m'inquiéter, car elle paraissait assez inquiétante, avec un tel regard que je voulais éviter. Il fallait l'observer avec plus d'attention pour se rendre compte qu'elle n'était pas inoffensive. Et ses yeux qui m'effrayaient un peu. Un peu mal à l'aise, je tournai la tête vers le lac. La surface était redevenue tranquille depuis que j'en étais sorti. J'y puisai la force nécessaire pour répondre, d'une voix un peu faible :
« Je m'appelle Sansierge. »
Un oiseau chanta dans mon dos. C'était particulièrement beau. Je me sentais chez moi, aussi loin des Steppes pourtant. J'aimais cela. Il était dommage de laisser une mauvaise ambiance s'installer alors que tout avait si bien commencé. Je pris mon courage à deux mains pour me retourner vers elle. Je l'observai à moitié, me rendant compte qu'elle était jeune et belle, malgré son caractère bipolaire. Et surtout, elle n'avait pas de mauvaises intentions envers moi.
« Je suis désolé, c'est la première fois que je rencontre une déesse... Je ne m'attendais pas à une personnalité comme la vôtre. »
Ce que j'accompagnai d'un sourire simple de campagnard, bien loin de ces sourires surfaits que j'avais faits quand j'étais plus jeune. J'étais sincère et j'espérais bien qu'elle le sentait. À présent, j'étais à nouveau dans cet émerveillement face à elle. Mais j'évitais toujours autant ses yeux.
« Au fait... que fait une personne comme vous auprès d'un lac ? Ce n'est pas le lieu où on s'attend à vous voir. »
Je réprimai un léger rire devant ma naïveté. Je lui montrais vraiment qu'elle m'intriguait, non, mieux : qu'elle bousculait tout ce à quoi je croyais. Elle avait changé une portion de ma vision du monde par sa simple présence. Les apparences ne sont pas trompeuses : elles sont étonnantes. |
| | | | Perséphone Messages : 3950 Date d'inscription : 30/05/2012 Localisation : Il fut un temps où vous m'auriez trouvé en Enfers...
Ô Grand moi Relations: Race & Mythologie: Déesse Grecque Pouvoirs: Sujet: Re: ¤ PERSÉPHONE ; Tes yeux, couleur du Lac Mer 1 Mai - 15:36 | |
| L'attitude du jeune homme était des plus étrange. Il prit quelques instants avant de me répondre, une réponse à laquelle je ne m’attendais pas du tout, d'ailleurs, ce qui fit redescendre toute folie qui commençait à ronger mon sang. Chasseur de Steppes. Il avait donc vécu sur terre... Un Demi-Dieu, alors. Il ne semblait pas décidé à me dire de quelle mythologie il venait, et je fus assez surprise de ne pas mal le prendre. Non, je pouvais comprendre que l'on cherche à se protéger, surtout dans le quartier neutre, où sans être en danger, nous ne sommes pas totalement apaisés non plus car toutes les mythologies pouvaient ouvertement se faire la paix, ou la guerre... Je respectai donc son choix de garder le silence et le lui montrai en hochant la tête. Il tenta alors de détendre l'atmosphère, souriant.
J’arquai un sourcil, devais-je mal le prendre ? Etait-il déçu ? S'il trouvait que mon apparence me faisait défaut, il n'y aurait alors aucun soucis à ce que je lui montre que mon corps était bien assez fort pour l'écraser. Serrant les poings, j'allai répondre lorsque je remarquai qu'il évitait mon regard. Inspirant un bon coup, je tentai de me calmer. Bien, s'il craint mon regard, peut-être que je n'avais pas à m'offusquer de sa remarque et que je n'avais pas à lui prouver quoi que se soit.
-Vous me connaissiez donc, alors. De réputation, du moins.
C'était assez étrange de prendre conscience d'à quel point les Hommes ont retranscrit nos histoires sur papier et les ont fait circulé à travers les siècles. Ce jeune homme en était la preuve. De qui donc pouvait-il bien être le fils...
-Je m'appelle Sansierge.
J'accueillis son nom par un sourire, cherchant si celui-ci pouvait me donner une quelconque indication sur sa filiation. Peut-être était-il Romain ? Peut-être était-il même fils de celle que l'on appelle Proserpine ? Avait-elle eu des enfants, d'ailleurs ? Moi, je ne m'y étais jamais résous, et jamais je n'accepterai l'idée même de devenir mère. Qui souhaiterait la Mort pour parents ? J'étais si perdue dans mes pensées que je n'avais pas remarqué le désarroi de Sansierge. C'est d'ailleurs lui qui me le rappela, m’apprenant que j'étais la première Déesse qu'il rencontrait. Ah. J'eu un sourire.
-Vous êtes le deuxième Demi-Dieux que je rencontre sur Néméïl, et le deuxième qui en semble si perturbé, j'en suis désolée. Je trouve cependant que vous vous en sortez bien, la première s'était évanouie... lui dis-je en lui faisant un clin d'oeil complice.
Il me demanda alors ce que je faisais là. Devais-je être sincère ou inventer une excuse ? De toute évidence, s'il connaissait mon nom et mes attributions, il devait aussi connaître mon fort caractère. Je n'avais donc rien à lui cacher.
-Je suis très têtue. On m'a lancé un défis, et il est hors de question que je baisse les bras. Alors, je viens m'entraîner, ici... Combien de temps tenez-vous sous l'eau, sans reprendre votre respiration ?
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| | | | InvitéInvité Sujet: Re: ¤ PERSÉPHONE ; Tes yeux, couleur du Lac Jeu 2 Mai - 17:09 | |
| Perséphone & Sansierge ___________ #3 Tel est pris qui croyait prendre est un adage très connu dans nos civilisations. Moi-même, je ne les avais pas oubliés malgré mes nombreuses années de solitude. L'adage signifiait qu'il ne fallait pas chercher à tromper son monde : il existait une justice immanente qui empêchait d'être trop infaillible dans ses actes et qui agissait tel un retour à l'envoyeur. L'arroseur arrosé est une autre expression qui illustre à merveille ce que je viens de dire : le retour du boomerang est surprenant pour celui qui pensait n'avoir affaire qu'à un simple morceau de bois. Face à cette broutille, nous ne pouvons pas voir les lois immenses et puissantes qui règlent notre univers et sur lesquelles un dieu n'a pas toutes les prises. Mais peut-être que tous ces mots sont trop forts pour décrire la situation, si nous ne montrons pas en quoi celle-ci est ironique. Perséphone était une déesse, et par conséquent, supérieure à moi, et pourtant, j'avais la supériorité de la connaissance, ce qui me sidérait. Car oui, je connaissais sa nature tandis qu'elle ignorait tout de la mienne. Il est vrai que je n'étais pas très enthousiaste à l'idée de la détromper et de lui avouer ma nature humaine. Je la trouvais quelque peu rabaissantes, face à une telle entité. Je préférais encore qu'elle crût que j'étais un demi-dieu. Pourtant, cela me mettait mal à l'aise, car si je trouvais cela très flatteur, je n'osais imaginer sa réaction lorsqu'elle apprendrait la vérité. Pourvu qu'elle ne veuille pas trop, car je n'ai aucune envie d'être réduit en je ne sais quelle pâtée pour avoir déplu à une telle déesse. Une sueur froide coulait dans mon dos. Ma première confrontation avec une divinité de la nature - et de la mort - ne se déroulait pas aussi bien que prévu. Fort heureusement, si Perséphone remarqua mon trouble, elle ne le mit pas sur le compte de mon mensonge à peine caché. Tout ça est de ma faute : si je n'avais pas été si mystérieux, si je n'avais pas ressenti le besoin de surjouer, peut-être aurais-je pu l'aborder plus honnêtement. Ah, triste vérité. L'arroseur arrosé, selon l'ironie du sort, finalement, cela nous correspondait bien. Elle ne savait pas qu'elle se trompait. Et moi, je me faisais avoir pour avoir voulu être plus que ce que je devais être.
Fort heureusement, j'avais embrayé rapidement avec une question anodine, ce qui m'avait plus ou moins sauvé. Perséphone ignorerait donc la vérité à mon propos... jusqu'à ce que je devienne assez suicidaire pour aller le lui dire. De toute façon, je n'avais pas tant menti que cela, n'est-ce pas ? Après tout, je ne me comportais pas vraiment comme un humain, j'avais dit adieu à ma grande civilité quand j'avais dix-huit, et je ne m'en étais pas servi jusqu'au moment où j'avais dû en faire usage pour parvenir à Néméïl. J'étais rouillé, mais pas complètement hors sujet. Je me rappelais encore quelques gestes de survie, comme je venais de le constater par ma prompte réponse. J'en étais si rassuré que je pus enfin me détendre un peu. J'étais confiant dans ces capacités enfouies, elles seraient ma meilleure arme pour m'en sortir.
« Oh, je ne suis pas très à l'aise avec l'eau, guère plus d'une minute, confessai-je. Mais comme tout bon animal, je ressens parfois le besoin de me rafraîchir, et c'est à ce moment-là qu'une bonne baignade me fait un bien fou. »
La comparaison avec un animal me plaisait bien, car elle me remettait plus sûrement à ma place que si j'avais dû lui dire la vérité. Sais-tu, honorable déesse, à quel point je me sens sans attraits à tes côtés ? L'absence de divinité dans ma personne me fait peser lourd, comme si j'avais dans le corps des litres de plomb. Toute la désinvolture que j'aurais pu tirer de mes années à manier les mots fondait à mesure que je perdais pied. Dans ce duel sauvage, je me retrouvais face à quelqu'un de plus essentiel que moi. Si je n'avais pas eu l'impression que ma tête était en jeu, je me serais très certainement montré moins civil et plus animal. Plus proche de ce que j'étais réellement. Convaincu que je devais à présent meubler la discussion pour éviter de partir dans des sujets trop sensibles, je me rendis compte que mon expérience dans les steppes allait être mon meilleur atout, car c'était bien là que je m'étais senti le moins humain. Quoi de plus beau pour créer une discussion civilisée et parfaitement contrôlée que de mettre au jour le plus profond de notre être, ce qui est le plus sincère ? La stratégie me paraissait excellente, si bien que je m'empressai de continuer :
« Mais à vrai dire, cela n'a pas d'importance pour moi, car je ne suis décidemment pas aquatique. Du moment que je peux me montrer bon ailleurs, je m'en contente parfaitement. Je suis parfaitement capable de survivre dans les steppes arides, donc je ne me sens pas obligé de me sentir à l'aise dans un milieu qui lui est parfaitement contraire, vous voyez... même si pour certains, ce que je dis paraitrait assez lâche. C'est vrai, en même temps, car je suis limité dans ma nature. C'est normal que je n'ai pas envie d'aller voir au delà de moi. Alors je me contente du soleil sec, des herbes hautes et de la terrible sensation de liberté qui vous prend lorsque vous contemplez un lieu immense en vous disant que c'est un chez moi tout à fait convenable. »
En terme de sincérité, je l'étais entièrement, mais j'avais bien pris la peine de mettre en forme ma réponse dans le but de répondre à deux choses : d'abord, m'excuser pour mon incapacité à tenir longtemps sous l'eau, ensuite, expliquer pourquoi je ne releverais pas le défi. Mais bien sûr, j'avais déjà une autre idée en tête, car en bon homme mondain, je savais qu'il fallait toujours peser ses mots avec soin. Je laissai donc passer quelques secondes afin de la laisser placer une remarque dont je n'allais de toute façon pas tenir compte, tendu que j'étais dans ma stratégie. Finalement, je laissai échapper les derniers mots, ceux qui me paraissaient les plus mondains.
« Mais je suis certain que vous n'êtes pas le genre de femme à vous laisser arrêter par un défi. En fait, vous êtes très certainement une réserve de possibilités infinies. Vous ne faîtes qu'en explorer de nouvelles, en ayant le bon goût de vous amuser au passage. Vous en avez certainement plus compris que moi. »
Bien sûr que je suis sincère. Voyons, j'aimerais tant pouvoir relever tous ces défis, moi aussi ! J'aimerais être ce réservoir de possibilités que lui garantit son caractère bipolaire. Elle est comme moi, sauf qu'elle n'est pas limité par une nature humaine. Elle peut toujours être autre chose, si elle le désire. Et pour cela, rien que pour cela, je l'envie tant...
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| | | | Perséphone Messages : 3950 Date d'inscription : 30/05/2012 Localisation : Il fut un temps où vous m'auriez trouvé en Enfers...
Ô Grand moi Relations: Race & Mythologie: Déesse Grecque Pouvoirs: Sujet: Re: ¤ PERSÉPHONE ; Tes yeux, couleur du Lac Jeu 9 Mai - 8:19 | |
| Je ne savais pas très bien si je devais poursuivre mes recherches concernant sa mythologie ou non. Car finalement, ce jeune homme me semblait fort sympathique peu importe d'où il venait. Je l'écoutai attentivement, découvrant une personne proche de la nature, et aux envies presque plus animales qu'humaines. Je souris, touchée par sa personnalité pure et sans artifices. Etait-il déçu d'avoir été exilé ici ? Ou est-ce que les terres de Néméil lui conviennent tout de même ? Il fut un temps où la nature occupait si souvent mon esprit que je n'en avais même pas remarqué Hadès qui me surveillait de loin. Je ne vivais d'ailleurs que pour deux choses, à cette époque. Ma mère, et la flore. Les jardins m'avaient cependant trahie, une fois. Le jour où j'ai fais la plus grosse erreur de ma vie: céder à la tentation des jardins des Enfers. Comment la nature avait-elle pu me faire ça ? A moins que la terre des Enfers était elle aussi corrompue... ?
A ses dires, j'avais l'impression qu'il venait d'un endroit aux terres arides, aux chaleurs mortelles. Se pourrait-il qu'il soit Egyptien ? Avec une peau si pâle ? Je levais les yeux au ciel, fatiguée par ma propre curiosité.
- Mais je suis certain que vous n'êtes pas le genre de femme à vous laisser arrêter par un défi. En fait, vous êtes très certainement une réserve de possibilités infinies. Vous ne faîtes qu'en explorer de nouvelles, en ayant le bon goût de vous amuser au passage. Vous en avez certainement plus compris que moi.
Une étincelle jaillit dans mes yeux. Oui, j'étais forte. Et folle, aussi. D'ailleurs, aussi étrange soit-il, j'avais l'impression que la présence de ce jeune homme réveillait trop souvent celle-ci en moi. Alors que nous ne nous parlions que depuis peu, l'adrénaline avait plusieurs fois fait bouillir mes veines et brouillé mes pensées. Ou alors ce n'était pas lui, mais juste moi. Peut-être étais-je trop fatiguée pour contrôler mes pulsions ? Pour ne pas me perdre dans mes faiblesses ? Je baissais les yeux, honteuse, tentant de freiner cette montée d'impulsivité et de colère. Merde alors. Ce jeune homme semblait pourtant si gentil... Et qui dit gentil, dit faible. Et les faibles ne méritent pas de vivre. J'eu alors envie de rire, d'un rire fort et malsain, sadique.
Prenant conscience de ma démence, je me levai, mal à l'aise.
-Pardonnez moi Sansierge, mais j'ai bien peur que la fatigue ne me permette pas de tenir une discussion plus longtemps.
Il fallait absolument que je trouve une solution, que quelqu'un m'aide à contrôler mon esprit défaillant. Je sentis alors monter en moi une profonde tristesse, la déprime pointant le bout de son nez, comme souvent après un de mes moment de folie. Lâchant un soupire, je finis par sourire sincèrement à mon interlocuteur.
-Ce fut un plaisir, et j'espère bientôt vous revoir. Il y a quelques endroits de Néméïl que je pourrai vous montrer, et qui vous émerveilleraient...
Des lieux que parfois même, j'avais aidé à faire fleurir. Car bien que je n'ai gardé aucun don sur Néméïl, j'avais l'impression d'avoir tout de même la capacité de permettre aux plantes de pousser même dans les endroits les plus secs, les plus arides et difficiles pour la flore. Peut-être pouvais-je encore rendre les sols fertiles, peu importe qu'ils soient adaptées à la verdure ou non. |
| | | | InvitéInvité Sujet: Re: ¤ PERSÉPHONE ; Tes yeux, couleur du Lac Jeu 9 Mai - 19:55 | |
| Perséphone & Sansierge ___________ #4 Je ne compris pas ce qui se passa alors dans la tête de Perséphone. Pour un peu, j'aurais juré qu'elle m'appréciait. Toutefois, elle n'était pas exactement à l'aise avec moi, sans que je pusse en trouver la raison. J'avais beau y réfléchir, rien ne me venait. Tout ce dont j'étais certain était qu'une déesse ne pouvait pas penser comme moi. Elle devait en avoir tant vu, tant savoir, qu'elle pouvait saisir ce qui m'était inaccessible. Je respectai donc son silence avec respect. Je n'étais qu'un mortel, après tout. Cependant, je ne pouvais m'empêcher de m'interroger. Je voyais bien que quelque chose la perturbait. Était-ce moi ? Je n'en étais pas certain, elle ne me prêtait pas assez d'attention pour cela. D'ailleurs, elle ne me regardait pas. Elle avait les yeux baissés, comme pour se replier sur elle-même et m'interdire l'accès à ses pensées. Encore une fois, je me sentis si minuscule à côté d'elle et de sa divinité. Peut-être était-ce justement la raison pour laquelle elle ne me regardait pas. Elle voulait éviter que je me sente mal à cause d'elle... mais elle-même n'était pas très bien. Je levai la main avec la volonté de la tendre vers son épaule, mais je m'arrêtai aussitôt. Un éclair amer me fit froncer les sourcils. La question de la dignité agissait. Peut-on, lorsqu'on est humain, toucher aussi impunément une si grande entité, et ce d'autant plus lorsqu'elle faisait des efforts pour cacher ce qu'elle était et ce qu'elle pensait de moi ? J'imagine qu'un humain lambda, ne croyant pas aux dieux, n'aurait pas hésité comme je le faisais. Mais pour moi, cette quête des dieux était plus importante que tout au monde. J'avais quitté ma contrée pour eux. J'avais abandonné mon mode de vie solitaire, acceptant de me fondre dans la masse des humains, acceptant de ne plus être cette bête sauvage que je voulais tant être. Je ne me promenais plus avec une barbe longue et des cheveux emmêlés, des vêtements sales et l'allure hagarde. Non, je faisais des efforts pour ressembler à ceux qui auraient dû être leurs fidèles. Je ne pouvais pas la toucher, ou bien me montrer, je ne sais pas, protecteur, attentionné, ou moqueur. Je devais respecter sa volonté. Mais que me donnait-on, en échange ? Nous étions venus comme des clandestins. Perséphone me prenait pour une créature, et désormais, je n'avais même plus envie de la détromper. Pour elle, je n'étais rien, je le savais. Elle ne me regardait pas parce qu'elle n'en avait pas besoin. Elle devait savoir, de toute façon, que je n'étais pas digne d'intérêt. J'étais désormais persuadé que je ne tirerais rien d'elle. Ma déception était immense. Je tressaillis lorsqu'elle éclata d'un rire dément qui me rappela que j'avais affaire à une déesse complexe. Je réagis avec inquiétude, bien sûr, m'éloignant doucement d'elle, mais j'avais aussi le cœur en miettes. J'étais en train de me dire que j'avais fait cela pour rien, que je ne trouverais jamais personne pour me soutenir dans ce que je faisais. J'étais condamné à être seul. Aussi, je ne pris pas attention à son rire plus que nécessaire. Je n'en tremblai pas, n'en eus pas peur. Juste la certitude qu'elle n'était pas ce que je recherchais.
Enfin, elle prit la peine de m'expliquer pourquoi elle réagissait ainsi. La fatigue. Toutes mes noires pensées s'envolèrent face à la curiosité. Ainsi, une déesse pouvait se fatiguer... à la voir, je ne pensais qu'elle m'eût menti. Perséphone n'avait pas l'air dans son assiette, c'était évident. J'avais beau m'inquiéter pour elle, je ne pouvais rien lui dire, par peur d'aller au delà des limites de la bienséance. Malgré tout ce que je venais de penser, je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir. Si encore, elle m'avait ignoré sciemment, mais non. Elle n'avait pas la tête à me parler, tout simplement. J'aurais dû garder le silence, mais la sollicitude que j'avais pour elle me fit quand même lui donner un conseil sur un ton :
« Vous devriez vous reposer, alors. Je m'en voudrais de vous retenir plus longtemps que nécessaire. »
Une bête sauvage aurait sauté sur l'occasion pour achever sa victime, mais j'étais loin de cet état d'esprit. Perséphone me forçait à être plus humain que ce que je l'étais. Non pas dans mon corps, mais dans mon âme. Je savais donc qu'il ne fallait pas importuner les dames. Cela paya, car elle me proposa de la revoir par la suite, afin de découvrir d'autres merveilles de Nemeïl. Mes yeux s'illuminèrent. J'espérais sincèrement que je puisse y trouver un équivalent à mes Steppes adorées, avec beaucoup d'aridité et d'herbes hautes. Je crois bien que je serais capable de quitter le camp des humains pour me retrouver seul là-bas... si ce lieu existait. Mais je me doutais bien que ce ne devait être le plus merveilleux de ce que je pouvais imaginer. Une terre remplie de dieux doit être encore plus extraordinaire.
« Je serais ravi de les découvrir, affirmai-je, tout comme j'aimerais beaucoup vous revoir. J'espère que vous serez en meilleure forme la prochaine fois. Quoiqu'il en soit, veuillez croire à mes sentiments distingués. »
Je me levai alors, lui fis un petit signe de la main avant de replonger dans le Lac. Comme si je voulais plonger dans ses yeux. |
| | | | Perséphone Messages : 3950 Date d'inscription : 30/05/2012 Localisation : Il fut un temps où vous m'auriez trouvé en Enfers...
Ô Grand moi Relations: Race & Mythologie: Déesse Grecque Pouvoirs: Sujet: Re: ¤ PERSÉPHONE ; Tes yeux, couleur du Lac Jeu 9 Mai - 20:10 | |
| Alors que mon esprit fourmillait de pensées négatives, abattue par mon moment de démence, je fus ramenée à l'instant présent par la voix claire et pure du Demi Dieu. Je papillonnai des yeux, comme si le retour à la réalité m'était douloureux, et le fixai avec un oeil interrogateur. Il me conseillait d'aller me reposer. N'avait-il donc pas pris peur, lorsque je m'étais mise à rire sans raison ? Il semblait presque inquiété. Pouvait-on s'inquiéter pour une personne que l'on connaissait depuis seulement quelques minutes ? Finalement, son discours me revint à l'esprit. Lui semblait me connaître depuis plus longtemps. Qui étais-je, pour lui ? La Déesse des saisons, ou la Reine des Enfers ? Qu'avait-il su de moi du temps qu'il était sur terre ?
Lorsque j'eu la force de lui adresser une dernière fois la parole pour lui proposer de lui faire découvrir des endroits qui, je le pense, lui plairaient, il en eut les yeux brillants d'émotion et d'excitation. Cet homme avait un lien privilégié avec la nature, c'était sur. De qui était-il donc le fils ? D'un Dieu chasseur ? D'un Dieu des saisons, comme je le suis ? Ou peut-être était-il enfant d'une entité telle que l'est ma mère ?
Il me salua, semblant heureux de ma proposition, et retourna au contact de l'eau. Quelle étrange personne... Enfin, celle qui était pour le moins étrange, c'était moi. Je me promis d'être en forme et de bonne humeur pour notre prochaine rencontre. Oui, ce jeune homme méritait que je me montre Déesse, et non Reine. Nous avions beaucoup à partager, je le sentais. Je le suivais du regard quelques instants, se mouvant dans l'eau avec grâce, avant de reprendre la route de mon manoir, épuisée. |
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| | | | | ¤ PERSÉPHONE ; Tes yeux, couleur du Lac | |
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