A l'instant où Hadès retrouva sa noirceur, mon coeur devint aussi dur que le sien. Je me calquai souvent sur son humeur, et s'il retrouvait toute sa superbe de Dieu des Enfers, alors je retrouvai mon statut de Reine infernale. Il me remit à ma place en quelques mots, et je retrouvai les Enfers que nous avions quitté, là où il était le maître, là où nous nous disputions la dominance dans le couple. Il aimait me rappeler que c'était lui qui tenait les rênes, je détestais ça. Il avait le visage encore plus fermé qu'à l'habitude, et sa voix ne laissait paraître aucune compassion, aucun sentiment, pas même pour sa femme.

Je lui lançais un regard des plus noir auquel il n'accorda aucune attention, passant à côté de moi, fière et imposant. Pour qui me prenait-il ? Je n'étais plus une enfant, bien que je sois encore bien jeune pour lui. Je n'aimais pas qu'il me donne des leçons, surtout pas lorsque nous venions de passer un moment sensuel, comme deux êtres faits l'un pour l'autre. Alors qu'il venait de me dépasser et de sortir, je pris une décision.

Je sortis à mon tour et sans lui adresser ni un mot ni un regard, pris la direction du quartier Romain, poings serrés. Je ne souhaitai pas qu'il me suive et pour lui faire comprendre je le semais: ce n'était pas bien difficile, je sortais tout le temps alors qu'Hadès ne connaissait que le quartier Grec, et encore. Je pris donc des chemins qu'il n'aurait pu emprunter avec moi, et le distançais.

Il m'avait mis d'une telle humeur que je me sentais prête à tuer quiconque passerait devant moi. Fulminant, j'arrivais là où les Romains vivaient. Ces êtres qui se croyaient nos semblables allaient connaître ma douleur, ma folie, à mes risques et périls.