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 Nul bien sans peine | Râ

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Sif
Sif Messages : 292
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MessageSujet: Nul bien sans peine | Râ   Nul bien sans peine | Râ Icon_minitimeMar 14 Jan - 20:36

Nul bien sans peine | Râ Sif_ra10 Nul bien sans peine | Râ Ra_by_10
Sif &
« I was looking for a breath of life, to get a dream of life again. A little
vision of the sun in the end, but all the choirs in my head sang no. »
- Florence + The Machine, Breath of Life






Sif ne parvenait à se réjouir du bal donné à peine deux jours plus tôt au Quartier Neutre. Il n’y avait pourtant théoriquement aucune raison valable de réellement s’attrister quant au résultat de la soirée : Thor avait été un cavalier parfait, tous deux avaient formé avant que tout ne dérape un couple harmonieux dépassant ses espoirs, aucune guerre intestine n’avait éclaté entre les Dieux, et nul acte de violence n’avait suivi les propos pourtant assez haineux de certains. Une réussite donc, aux vues de leur objectif de base. Sauf que ces fameux buts avaient évolué durant cette nuit, oh si dramatiquement, à tel point que ce qui aurait dû être un triomphe n’avait plus que le goût amer des temps moroses à venir…

Elle ne savait trop où elle en était. La réunion qui devait se tenir chez Osiris dans quelques instants à peine aurait dû clore les festivités sur un bref bilan, teinté de sourires rassurés et d’entrain pour d’autres rencontres à venir, venant en suite logique à ce premier pas timide quoi que porteur de bien beaux espoirs. Et pourtant, Sif le pressentait de tout son être, il n’y aurait que des mines sombres et pensives autour de la table, plongées dans un silence lourd de sous-entendus, de mots que personne ou presque n’oserait prononcer. Dionysos, ce patronyme flotterait dans l’air, trop déprécié à présent pour être évoqué, le nom d’un traitre qui semblait à présent avoir dévoilé son jeu, ou du moins la partie de celui-ci révélant sa nature à double-tranchant, dont les artisans de la paix sur Néméïl avaient failli faire les frais. Pauvre Osiris, qui avait associé son nom à ce triste personnage sans scrupules, purement animé par ses machiavéliques desseins personnels… Oui, tous autant qu’ils étaient, ils avaient été trompés, aveuglés par leur désir de bien faire, de croire à de belles paroles les confortant dans leur idéal qui grâce au Ciel avait survécu aux coups bas et aux si mauvais fonds que cachaient certains. Mais bien évidemment, la question des humains ne pourrait être évitée, et plus encore qu’au sujet du Grec, la jeune femme se sentait perdue, alors qu’auparavant, tout avait été si clair.

Bien évidemment, elle n’avait jamais eu vocation ni aucun goût particulier pour user de ses pouvoirs afin de malmener ces fragiles êtres. En tant que Déesse des Mariages, au contraire, la Scandinave se voulait figure bienveillante et protectrice, pour qui l’exil avait été plus une source d’incompréhension que de haine à l’égard de leurs soi-disant bourreaux. Cependant… Cependant, quelle attitude avoir, envers leurs frères et leurs sœurs réclamant vengeance ? Comment se dire pacifiste et laisser se produire un massacre, car massacre il y aurait si aucune entité supérieure ne protégeait les hommes, en sous-nombre et plus que démunis face aux pouvoirs de leurs assaillants ? Et d’un autre côté, de quelle manière assurer l’entente entre les divinités, si s’opposer à cette colère sur le point d’éclater plaçait leur groupe contre une majorité de Dieux ? Plus elle y songeait, et plus elle avait l’impression qu’ils auraient sous peu à affronter un terrible dilemme : choisir entre les humains, ou leur fragile cohabitation. Ceux qu’ils avaient fait vœu de protéger depuis la nuit des temps, devenus dégâts collatéraux simplement pour leur propre tranquillité… Etait-ce moralement acceptable ? Et au fond d’elle-même, la guerrière ne comprenait-elle pas un peu les raisons poussant certains de ses semblables à aspirer au prix du sang ? C’était peut-être même cela qui la rendait si pensive, si morose : que son cœur n’ait pas de suite tranché en faveur des mortels. Les punir, les aider, ou même les écouter, tout la rendait d’avance lasse, comme si son âme ne se sentait pas capable de supporter tout ceci, et le poids d’une potentielle nouvelle des plus terrifiantes : que les Humains ne sachent pas comment les renvoyer chez eux.

Appuyée contre la fenêtre du salon d’Osiris, et le regard noyé dans le vague en direction de la rue qui ne parvenait à capter son attention, la brune demeurait ainsi immobile, préoccupée, prisonnière de ce tourbillon de logique implacable qui lui faisait sempiternellement ressasser le même chemin de réflexions. D’autres invités étaient-ils arrivés ? Elle n’en savait rien ; depuis que le maître des lieux s’était éclipsé, elle avait conservé le silence, muré dans ses doutes, sans croire que quiconque puisse réellement parvenir à l’en extirper. Ils se trouvaient tous dans le même bateau, malheureusement…










Titre : proverbe français
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Râ Messages : 250
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MessageSujet: Re: Nul bien sans peine | Râ   Nul bien sans peine | Râ Icon_minitimeMer 15 Jan - 14:45

Râ s'était levé d'une humeur morose. Morose? Plus que cela. Le souvenir de la soirée organiser par Osiris et Dionysos avait était le théâtre d'un combat, d'une joute, plus que féroce. Si beaucoup avait souhaités la paix, les partisans pour la guerre comptaient dans leurs rangs plusieurs divinités. En rentrant de cette soirée, Râ avait failli faire tout voler en éclat chez lui, pris d'une terrible colère. Il s'était calmé à présent. Regardant le soleil se lever depuis un grand balcon de pierre, il avait songé à de multiples choses. Tout d'abord, le problème que posait Dionysos, le supprimer? Une bonne idée, mais qui s'avérait être plus mauvaise, car la guerre se déclencherait, et par la faute de Râ, qui prônait pourtant la paix!! Il avait donc mis Dionysos de côté, le Dieu grec devrait attendre, car Râ avait plus urgent. Anubis, Dieu de la justice, avait déployé une belle force à la soirée, et Râ avait compris une chose, on n'arrêterait pas Anubis si il venait à se déchainer véritablement. Le Dieu du soleil avait donc tenté de parler à Osiris, peine vite perdue...Il ne l'avait pas trouvé. Pourtant, Râ devait lui parler, s’il rétablissait le lien paternel avec son fils, ou qu'au moins il lui demande le pardon, Osiris aurait fait de son mieux. Mais ce-dernier prétextait toujours le travail, qu'il n'avait pas le temps. Râ avait donc sourit, quoi de mieux que de déranger en plein travail le Dieu des morts. L'idée plaisait tant à Râ qu'il prit une chemise blanche et un pantalon Marron foncé avant de sortir de chez lui, un immense sourire aux lèvres. Il est vrai que Râ aimait diriger, alors autant montrer qu'il n'hésitait pas aller embêter ses pairs montrant qu'il restait chef d'Egypte.

Les rues, plutôt grouillante de monde restait praticable. Le Dieu de la lumière ne tarda pas à arriver chez son frère. Une immense maison, non, un palais, voilà ce qu'était la maison du Dieu des morts. Niveau discrétion, il n'y avait pas mieux. Bien que Râ vive dans un certain luxe, ce qui était tout de même normal, Anubis vivait vraiment dans un luxe extrême, mais c'était surtout Isis la responsable. Elle avait toujours aimée le luxe, la grandeur. Osiris avait bien trouvé sa compagne. Le dieu Egyptien frappa à la porte, massive et haute. Un domestique ouvrit, Râ se présenta. Le maître des lieux était absent, pour le moment, mais Râ voulut entrer tout de même, Isis non plus n'était pas là. Le domestique lui annonça qu'il ne pouvait pas faire entrer Râ. Râ foudroya du regard le domestique qui lui déclara qu'une réunion aurait lieu entre Osiris et d'autres divinités. Râ poussa le domestique et rentra, ce n'était certes pas poli, et le domestique s'en offusqua:

-Monsieur, Je n'ai aucune autorisation vous concernant et ce malgré votre position, veuillez-vous en aller.
-J'ai d'importantes choses à dire à ton maitre...Ne t'en fais pas pour ton poste...Je lui dirais que je suis entré de force, et où j'ai bien failli y laisser ma peau, il appréciera.
-Bi...Bien. Je vous fais mettre au salon.
-Comme tu veux.

Le domestique entraîna Râ à travers une maison riche et décorée, puis le fit entrer dans une vaste pièce, éclairée grâce à la lumière du jour qui filtrait à travers de grandes fenêtres. Des fauteuils et des divans ainsi qu'une belle table trônait dans la pièce. Décidemment, Râ devait reconnaitre qu’Osiris avait vraiment hérité d'une belle demeure, mais Râ avait à faire. Lorsqu'il rentra, il alla se placer près de la fenêtre et remarqua une autre personne. Une femme. Isis? Non, elle n'était pas là, et elle avait un teint plus brun que la femme qui lui faisait face. Une nordique, Râ s'en souvenait, avec cette peau aussi blanche et aussi pure, impossible d'en douter. Mais son nom? Le Dieu essaya de ramener le maximum d'information. En peu de temps il se souvint. Elle était celle qui avait aidé à l'organisation de la soirée d'Osiris. Pas étonnant qu'elle soit là, elle était la première. Sif!! C'était son nom, il s'en souvenait à présent, un convive le lui avait dit, et elle avait pris parti de la paix. Le dieu du soleil s'avança et s'inclina à demi avant de se relever. Si il avait su, il aurait apporté un peu plus de soin à sa toilette. Mais il était propre et bien habillé, c'était déjà mieux que rien. Le Dieu du soleil nota qu'elle n'ouvrit pas la bouche, elle tourna même un peu la tête. Pas étonnant non plus, c'était SA soirée en quelques sortes qui avait échoué... Le Dieu du soleil voulut la réconforter, il savait combien ce pouvait être dur, il avait vécu l'expérience. Mais inutile de se voiler la face. Au lieu de cela, il finit par se présenter:

-Bonjour Dame Sif, nous nous sommes rencontrés à la soirée, ou du moins, vu. Je suis Râ. Je pense que votre réunion n'a toujours pas débuter, et je n'y ait pas était inviter, mais je dois parler à Osiris. J'espère ne pas vous déranger, mais je crois que nous allons patienter ensemble.

Râ pensait qu'il n'y aurait personne, et voilà que la déesse scandinave était là. Râ en était désolé, elle voulait parler à Osiris, et voilà qu'il débarquait, mais Râ ne partirait pas les mains vides. Le Dieu attendit une réponse de la déesse, il espérait vraiment qu'il ne la dérangeait pas. Si sa aurait était un dieu, Râ n'aurait eu aucun remord, mais il savait être galant, de plus, elle devait être un peu bouleversée. Le fait d'être sur cette île, la soirée manquée, l'absence d'Osiris...Et pour finir, l'interruption de Râ. Le dieu du soleil n'attendait pas vraiment de réponse et se mit face à la fenêtre, face à la lumière, et il resta là, calme et détendu.
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Sif
Sif Messages : 292
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MessageSujet: Re: Nul bien sans peine | Râ   Nul bien sans peine | Râ Icon_minitimeDim 13 Avr - 21:00


Une voix grave déchira le voile ayant enchevêtré d’un morne brouillard la moindre de ses pensées. Se reprenant avec la célérité propre aux bretteurs prompts à réagir au moindre aléa, Sif fut tout comme Râ d’abord frappée par les détails que sa vue temporairement engourdie lui apportait désormais avec une clairvoyance aigue : un homme lui faisait face, à la stature à la fois fine et imposante, digne d’imposer le respect sans même à avoir à user de la puissance qu’elle renfermait. Sa prestance naturelle et tranquille soulignée d’un regard gris-bleu électrique, voilà ce qui sautait aux yeux le premier, et si Sif avait dû le résumer en quelques détails, elle aurait assurément choisi ceux-ci. En entendant son nom, la Scandinave le remit de suite, et un sourire s’esquissa sur ses lèvres.

-Seigneur Râ, le salua-t-elle en retour, joignant ses deux pieds presque comme un soldat et se penchant imperceptiblement en avant, si différente d’une dame plongeant en une subtile révérence. Je suis honorée de vous rencontrer en des circonstances moins houleuses.

Vanté comme étant le Dieu égyptien de la lumière, Sif ne pouvait que se sentir instinctivement en accord avec les principes qu’il avait défendus au bal, et qui avaient renforcé l’intuition qu’il lui avait donnée lors de cette soirée, s’opposant avec flegme mais fermeté aux fauteurs de trouble. Au nom de quoi de toute façon remettre en cause l’avis élogieux du sage Osiris ? Les Nordiques craignaient le chaos du Ragnarök, conclusion d’un éternel hiver à l’aboutissement duquel seul les lueurs d’un incendie destructeurs peupleraient un monde disloqué, où monstres et Ases se seraient entre-déchirés ; le Soleil, comme pour toute communauté d’être craignant la mort et la destruction, attirait par l’image de quiétude qu’il véhiculait, et qui s’accordait fort bien aux messages de paix portés par l’Egyptien. Certes, les Grecs et leur Icare n’auraient peut-être pas partagés cette bienveillance… Mais en attendant, le pôle pacificateur de Néméïl ne prenait pas encore ses racines dans leur quartier.


Nul bien sans peine | Râ Tumblr_m7nallxufv1rooebp-Vous ne me dérangez nullement, Osiris n’a pas encore ouvert la séance. Il…

La jeune perdit un instant ses mots : comment expliquer que tous ne savaient plus vraiment sur quel pied danser, sans paraître grossière ?

Elle comme les autres n’avait su prévenir le danger, et encore moins se rendre compte de la présence des humains avec que des âmes bien mal intentionnées utilisent cette précieuse information pour nuire. Pire encore : Osiris lui-même avait reçu de plein fouet ce retournement de situation.

Oh, bien sûr, il ne le montrait pas, mais il ne fallait pas être un expert en psychologie pour deviner que chez lui comme chez chacun des membres de leur cercle restreint palpitait une plaie encore vive, ouverte par le poignard de la trahison, ainsi que de la surprise muette. En tant que chef, il ne pouvait montrer à quel point cela l’avait ébranlé, et cela la guerrière le comprenait parfaitement, ayant appris à porter ce même masque face à un monde ayant voulu trop souvent la réduire au rang de damoiselle en détresse à accrocher au bras d’un noble aristocrate. C’était le visage de ceux que l’on nommait Rois des Dieux, Odin comme Zeus ou Jupiter quand l’heure s’avérait grave, un visage fermé ne laissant aucune prise à l’ennemi, à la peur, ne montrant pas le mal qui naissait en eux ni ne permettant à leurs fidèles de craindre le pire, à savoir leur meneur gagné par l’inquiétude, et privé de solutions.

Avec un bref soupir dont la fatigue fut rompue par un léger mouvement d’épaule et un bref sourire faiblard, Sif effaça la fin avortée de sa dernière phrase, excusant par là-même les failles que pouvaient connaître le tempérament bien trempé des plus braves d'entre eux.

-ça a été un coup dur pour nous tous, vous le savez. Redéfinir une nouvelle ligne de conduite n’est pas aisé, quand tant d’entre nous doutent de ce qui est bien ou mal…


Un bref instant, ses yeux à la teinte si particulière flirtèrent à nouveau avec ce qui se passait au dehors, tant évoquer d’autres Dieux, voire même des compatriotes céder à l’appel du sang et de la vindicte la rendait amère. À voir la rue en bas, si paisible, on aurait presque pu croire que rien ne s’était jamais passé, que les habitants de l’île avaient simplement voulu prendre un peu de repos loin de l’agitation citadine, lors d’un repas sur l’herbe, une baignade au lac, ou encore une promenade sur la grève… Peut-être même si aucun passant n’était apparu au cours d’interminables minutes, l’on aurait pu croire à une ville fantôme, une cité abandonnée par ses hôtes, envolés pour des contrées plus accueillantes, retournés chez eux… Il était aisé de redessiner le monde à la seule plume de son imagination naïve, toute bercée d’espérances, telles un baume réparateur ; en comparaison, la réalité avait un goût sec de cendres.

Ne cédant pas à l’appel d’un nouveau silence songeur, elle reprit :

-Je ne pense pas que vous ne patienterez trop longtemps. La ponctualité est une des petites choses auxquelles se raccrocher lorsque tout dérape. Mais si vos affaires vous appellent avec trop d’insistance, soyez certain que l’un de nous portera bien volontiers votre message le cas échéant à Osiris.

Ils étaient des alliés, après tout, quoi de plus naturel. Quoi que d’un certain côté… Dionysos avait été des leurs, si bien qu’une petite dose de paranoïa protectionniste ne paraissait pas totalement illogique. Seulement comme l’avait dit la demoiselle, il existait des détails à ne pas abandonner dans la tourmente, et vous aidant à vous remettre en selle après une rude chute : il fallait continuer de croire en des idéaux certes écornés, mais toujours valides, quoi qu’un peu maladifs en ces sombres heures. L’amitié, la droiture, l’honnêteté, la pitié. Autant d’idées dérisoirement désarmées contre la méchanceté que trop palpable de ce monde où se mêlaient plus que jamais Dieux et mortels. Dans son regard aimable se percevait encore cette once de détermination lumineuse la posant comme un des piliers de leur confrérie du Bien, une lueur vacillante, qui pouvait tanguer à tout moment.



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