Il faisait beau, et bien que je sois contente de vivre au camp avec mon frère, le quartier Latin me manquait. La chaleur me faisait souvent souffrir, à cause de mes nombreuses brûlures, mais Helga m'avait prescrit de quoi soulager mes blessures et ainsi, je me permis une petite escapade chez les Romains. J'étais toujours intimidée lorsque je m'y rendais. En effet, tous ces Dieux étaient si beaux, si forts... et moi, petite Humaine de rien du tout, je faisais tâche. Mais heureusement, personne ne s'était encore demandé qui j'étais réellement. Mis à part Alice, la jeune femme qui m'avait recueillie en attendant que je retrouve mon frère. Elle était persuadée que j'étais une Demi Déesse, tout comme elle. Je la laissais croire, de peur qu'elle me rejette si elle savait qu'en réalité, je n'avais pas un gramme de magie dans mon sang...

Portée par mes pas sans vraiment m'en rendre compte, je finis par reprendre pleinement conscience une fois à la plage. Il n'y avait pas tant de monde, ce qui me poussa à m'y rendre. Quelques êtres exceptionnels étaient ici et là, mais je choisis un coin au calme pour m'installer. J'avais gardé ma robe bien que le soleil se prêtait plutôt à se mettre en maillot de bain, mais je n'aimais pas m’exhiber.

--Bonjour jeune demoiselle, je me nomme Proserpine, puis-je savoir ton prénom?

La Déesse des saisons, Reine des Enfers, en personne. J'ouvris la bouche, mais rien ne vint. Ça me faisait toujours cet effet lorsqu'une Divinité venait me parler. Surtout s'il s'agissait d'une Divinité Romaine, étant donné que je ne connaissais que très peu les autres. Je réussis finalement à lui sourire, et lui répondis:

-Bonjour, moi c'est Maïlys.

Elle était si belle alors que des brûlures avaient rongé la peau de mon bras, de mon cou et un peu de mon visage. Comment pouvait-elle avoir envie de me parler ?

La Déesse s'assit à mes côtés après m'avoir demandé ce qui m'était arrivé au cou et au bras. J'étais partagée entre l'excitation qu'une Déesse Romaine se donne la peine de me parler, et la peur de devoir parler de mes brûlures. Car parler de mon passé, c'était parlé de mon pire ennemi. Le feu. Finalement, la joie de parler avec cette Divinité me fit sourire malgré ce que j'allais lui dire:

-Et bien, plusieurs incendies en 21ans d'existence...Mais c'est au deuxième que j'ai été brûlée.

Pour éviter de repenser à cet incendie qui me faisait paniquer à chaque fois, je me focalisais sur elle. Qu'elle était belle. Je comprenais pourquoi Pluton n'avait pu en épouser une autre. Quoi que je ne connaissais pas encore toutes les Déesses Romaines, Proserpine était quand même très jolie, et dégageait quelque chose de... séduisant. Elle me parla alors de l'eau de mer comme remède. J'ouvris de gros yeux. Jamais je n'avais été me baigner en mer, ni même ici alors qu'elle se trouvait à quelques mètres seulement. J'étais plutôt pudique et n'avais donc pas vraiment envie de tester. Cependant, j'en parlerai à Helga qui pourra sûrement me trouver un moyen détourné de me soigner avec l'eau de mer.

-Je ne le savais pas non. Je connais une personne qui soigne par les plantes, peut-être pourra-t-elle m'en dire plus ! Merci pour l'info ! D'ailleurs, votre oncle... il est ici, au Quartier Latin ?

Les yeux brillants comme deux billes, j'adorais l'idée d'avoir pu croiser ce Dieu si puissant sans même le savoir. C'était tellement géant de vivre sur la même île qu'eux !

Je scrutais l'eau non loin, me demandant si je ne pouvais pas profiter d'avoir de l'eau salée à proximité pour tenter le remède. Je relevais un peu la manche de ma chemise, fis la grimace en regardant mes plaies. Je l'écoutais alors me dire que je ne devrai pas me cacher parce que j'étais tout de même jolie et que l'on me regardait. Je sentis mes joues rosir. J'haussais les épaules, comme si je n'étais pas tout à fait convaincue. Puis à ses dires, je finis par me promettre de tenter l'eau de mer avant la fin de la journée !

-Je veux bien vous croire, est-ce que cela vous intéresserait que l'on aille se baigner ? Je pourrais profiter des bien faits de l'eau salée dont vous parlez !

Je lui souris. Elle me demanda de quel oncle je parlais. Il est vrai que leur famille est assez grande !

-Je parlais de Poséidon. Mais la question est la même pour tout le monde. Toute votre famille se trouve ici, sur l'île ?

C'était incroyable. Et j'étais vraiment heureuse d'avoir embarqué mon frère dans cette histoire. Vive parmi les Dieux, si ce n'était pas merveilleux ! J'avais hâte de tous les rencontrer. Je regardais alors les hommes dont elle parlait peu avant. En fait, j'avais surtout l'impression qu'ils la regardaient tous elle ! Et c'était tout à fait normal. Savaient-ils qui ils regardaient ainsi ? Qu'il s'agissait de la Déesse des saisons et Reine des Enfers ? Je revins alors sur ce qu'elle me disait tout à l'heure à propos des autres Déesses.

-C'est peut-être parce que vous avez longtemps vécu en Enfers, et que ça vous a éloigné. Mais je suis sûre que ça changera.

Proserpine la regarda, oui elle aurait pu faire cracker n'importe quels hommes. Mais pour l'instant, elle n'avait pas assez confiance en elle. C'était comme si la jeune femme avait … peur de quelque chose. Mais la Déesse des Saisons comptait bien réussir à la dévergonder un peu. Quitte à ce que ça mette beaucoup de temps. Elle devait comprendre le pouvoir de séduction qu'elle avait. Pourquoi ne comprenait-elle pas qu'elle était belle ? Pourquoi rougissait-elle ?

-Oui, c'est une bonne idée, je serais près de toi. Enfin si tu le veux bien, je ne t'oblige à rien. Mais saches pour les biens faits de l'eau, je sais que c'est vrai. Oui, autant Jupiter, Neptune et Pluton sont ici. Il manque sûrement du monde mais il est vrai qu'une grande partie de ma famille est ici. Et toi, tu es seule ou avec une personne ?

Vu la mine réjouit qu'elle affichait, Proserpine su qu'elle était heureuse d'être ici parmi les Dieux et Déesses. Mais elle ne savait pas grand chose de cette grande famille. Mais elle ne dit rien, ce n'était pas le sentiment qu'elle avait d'amour que l'Olympe prônait mais personne ne le savait. La seule personne qui l'aimait un temps soi peu, c'était Cérés, sa mère.

-Je t'assure que ce n'est pas parce que j'ai  vécu aux Enfers avec mon stupide mari mais plutôt parce qu'elles n'aiment pas ma façon de vivre. Mais peut importe, si je vis ainsi c'est que j'ai une bonne raison et peut importe ce que les autres pensent.

La Déesse lui fi un grand sourire avant de mettre ses lunettes sur les yeux. Puis elle regarda sa jeune amie en souriant.

-Et toi, tu n'es pas triste de ne pas avoir de nouvelles de tes parents ? Je suppose que tu en as, n'est-ce pas ?

Alors, nous allions nous baigner. J'étais quelque peu gênée de montrer une partie de mon corps à d'autres personnes, surtout à une Déesse, mais elle ne semblait pas s'en soucier, elle. Donc, c'est confiante que je lui souris. Elle m'expliqua qu'une partie de sa famille était présente, mais pas tous. Ha oui ? A cause de quoi ? Mais j'imagine que ce ne serait pas très poli d'en demander la raison. Elle me demanda alors si j'étais venue seule ou accompagnée. Avouer que j'étais là avec mon frère n'avait rien de dangereux pour nous, si ? Dans tous les cas, je faisais confiance à Proserpine, c'était une Déesse, elle ne pouvait vouloir que le bien des autres.

-Et bien, je suis ici avec mon frère. J'ai une moins grande famille que la vôtre, lui souris-je.

Elle me parla alors de ses relations avec les autres. Je ne comprenais pas bien de quoi elle parlait ? Comment ça les autres n'acceptaient pas sa façon de vivre, à cause de quoi ? Elle était pourtant très sympathique et lumineuse, celle femme ! Elle finit par mettre ses lunettes sur le bout de son nez, et je compris que c'était le feu vert pour aller se baigner. Je me levais donc, retirais mes sandalettes et remontrais mon pantalon. Je retirais alors mon tee shirt pour n'avoir plus que mon débardeur sur le dos. Timide, j'avançais vers l'eau, écoutant sa dernière question. Pour qui me prenait-elle, une Demi Déesse ? Une Créature ? Que pouvais-je bien lui répondre...

-Bien sûr que j'ai des parents, comme tout le monde. Mais je suis orpheline depuis bien longtemps...