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| Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] | |
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Anubis Messages : 2129 Date d'inscription : 29/12/2012
Ô Grand moi Relations: Race & Mythologie: Dieu Egyptien Pouvoirs: Sujet: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Mer 8 Mai - 22:01 | |
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Comment te le dire ?
J’étais sorti ce matin-là comme d’habitude sous ma forme canine. Cela faisait presque une semaine que je passais le plus clair de mon temps sous cette forme, sauf quand je devais voir Sekhmet ou Illithia, pour les calmer. J’avais décidément un problème avec les femmes. Les seules que j’arrivais à apprécier avaient chacune un côté monstrueux, il fallait le dire. Enfin, à part pour Brooklyn bien sûr, mais elle était l’une des principales raison de mon mal être actuel. Lors de notre dernière rencontre, j’avais passé un moment des plus agréables, trop agréable même. Malheureusement –ou heureusement, c’était à voir- elle avait écourté notre moment particulier, sans doute perturbée par un rapprochement si rapide. J’avais moi-même été surpris de ma rapidité à laisser tomber mes barrières. Elle n’était personne, elle n’était rien, qu’une humaine, qu’une femme … Avec tous leurs défauts. Du moins c’est ce dont j’avais cherché à me persuader. Qu’elle avait passé du temps avec moi pour avoir des informations sur « Anubis », qu’elle n’était qu’une manipulatrice comme les autres, qui m’avait simplement utilisée jusqu’à se rendre compte que je ne savais rien. Mais l’auto persuasion avait ses limites. J’avais beau me persuader du contraire, c’était bien de l’inquiétude pour moi qu’elle avait éprouvé, et de la joie dans l’eau, de la vraie joie. Même si, sous ma forme humaine, je n’avais pas le pouvoir de voir l’âme des gens, des yeux ne pouvaient mentir à ce point, j’en étais persuadé.
Les premiers jours j’avais décidé de ne plus passer la voir, car cette sortie m’avait décidément bien trop perturbé, au point d’y penser trop souvent. Je devais rester éloigner des femmes par conviction personnelle, et des humains par culture. Je n’avais rien à faire là-bas, et aucune des réponses que je pourrais lui apporter ne lui apporterait la paix. Mieux valait complétement l’oublier.
Mais quelques jours auparavant, je n’avais pas pu m’empêcher d’aller la chercher aux endroits où je la trouvais d’habitude. Elle n’y était pas. Après quelques tours, je m’étais rapidement aperçu qu’elle ne déviait que très peu du chemin boulangerie-maison. Est-ce qu’elle m’évitait ? Certainement pas, je ne devais pas avoir tant d’importance pour qu’elle songe à m’éviter. Et pourtant j’avais le sentiment intense que c’était le cas.
Ce matin donc, j’avais décidé de prendre ma forme canine pour aller chez elle et tout lui dire. Au moins cette histoire serait derrière moi, et l’aveu passé, ma conscience serait tranquille et je pourrais à nouveau vaquer à mes occupations sans me préoccuper davantage de son sort. J’étais persuadé que cela allait marcher. Je pris donc le chemin du camp des humains, et me retrouvai en peu de temps près de chez elle. Mais il se produisit à nouveau quelque chose que je n’attendais pas. Lorsque je sortis d’un buisson pour me diriger vers sa maison, je me retrouvai sur un chemin, nez à nez avec elle. Enfin plutôt jambe à truffe si on veut être précis. Je relevai les yeux vers elle, prêt à me transformer et tout lui avouer… Mais lorsque mes yeux tombèrent sur ses prunelles, je fus bien incapable de faire quoi que ce soit. Au lieu de cela, je penchai ma tête, et révélai son âme. Cela m’intriguait depuis un moment, et je devais le savoir. Mais ce que je vis n’avais rien de bien surprenant. Son âme était aussi pâle que la lune, presque translucide à la façon d’un diamant. Lorsque je vis ses yeux, ce que j’étais en train de faire me parut étrangement personnel, dérangeant. Elle m’observait pourtant sans bouger, et j’étais moi aussi incapable de faire le moindre geste. Lorsque je compris que je n’étais pas prêt à lui dévoiler ma nature, et je couru dans les buissons, disparaissant.
Lorsque je repris ma forme humaine, j’étais totalement essoufflé. Ce petit tour que je faisais semblait me fatiguer étrangement. J’écartai une branche d’arbre pour la voir rentrer chez elle avant de repartir. Je reviendrai plus tard, lorsque je serais prêt. En attendant, mieux valait éviter de la voir ou de lui parler. Alors que je me retournais pour partir, j’entendis un bruit. Instantanément je me retournai pour voir ce que j’avais deviné : elle venait de chuter. Sans vraiment réfléchir, je me précipitai pour l’aider.
« Brook’ ! »
J’étais arrivé à son niveau, et l’aidais à redresser son fauteuil et à s’y replacer. Je pris son menton entre mon pouce et mon index pour l’observer une seconde mais elle semblait ne rien avoir eu.
« Tout va bien ? »
Face à son regard interrogateur, je compris qu’elle se demandait surement ce que je faisais là …
« Je n’étais pas en train de te suivre ou quoique ce soit, je … C’est juste que … J’ai eu quelques informations sur Anubis et je me suis dit que tu voudrais les connaitre. »
Bravo, super le rattrapage. Je m’enfonçais décidément, mais c’était la seule explication que j’avais trouvé pour expliquer mon passage, autre que « je te suivais, comme souvent, rien d’anormal » …
« Et puis, comme je ne t’ai pas vue aux lieux que tu fréquentes d’habitude je me suis dit que le mieux serait encore de passer t’en parler ici. Enfin, si tu le veux biensûr. »
J’avais largement sous-entendu avoir remarqué qu’elle m’évitait, maintenant à voir si elle relèverait. Quoique rien n’était moins sur … Quelles idioties sur moi-même allais-je bien pouvoir inventer pour la satisfaire ? Je voulais lui balancer ses infos au plus vite et partir, avant de lui dire l'une des choses stupides qui me venait à l'esprit, comme "je suis content de te revoir" ...
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| | | | InvitéInvité Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Jeu 9 Mai - 13:29 | |
| Pourquoi me manques-tu autant ?
Le soir même de mon retour de la baignade.
- Où étais-tu Brook ?
- Pardon ?
- Tu es trempée… Tu étais avec qui ? Aucun humain ne doit s’éloigner du Camp ! Tu le sais parfaitement !
- J’étais au point d’eau, je voulais prendre un peu l’air et j’ai …
- Personne ne t’as vu au point d’eau, Brooklyn…
- ça veut dire quoi ? Qu’on me surveille ? Non, je n’ai pas ramené de Dieux ou autres créatures avec moi ! Le Camp est en sécurité. Il faut arrêter la paranoïa avant qu’elle nous détruise tous ! Je ne peux pas aller bien loin avec mon fauteuil roulant ! Et je n’ai aucune intention d’approcher les Divinité dans mon état. J’ai voulu marcher jusqu’à la rive, je me suis amusée dans l’eau toute habillée… C’est tout ! C’est quoi cet interrogatoire ?
- Désolé. Tu es très solitaire. Tu disparais très souvent et certains commencent à se poser des questions.
- Oui, j’aime le calme et la tranquillité. Ce n’est pas un crime.
- Pour le bien du Camp, tu devras éviter les autres endroits durant une semaine.
- Comment ça ??!! Je suis prisonnière du Camp ?
- Oui, pour la sécurité de tous… Si tu es sous la coupe d’un Dieu manipulateur, il se servira de toi pour nous approcher. Autant briser ce lien dès maintenant. Et si je me trompe…J’espère que tu accepteras mes excuses.
Je suivais des yeux l’un des chefs du Camp s’éloigner de moi. Je frissonnais rien qu’à entendre encore ses mots me vriller l’esprit comme un leitmotiv incessant et brutal. La nuit venait à peine de tomber. J’avais passé un agréable après-midi auprès de Zéphyr même si cette gêne d’un tel rapprochement plus intime avec lui, avait été le déclencheur de la fin de notre tête à tête. Je tournais mon fauteuil vers l’horizon, apercevant la lune qui se dessinait tout doucement. Comment peut-on s’attacher à une personne dont on ne connait quasiment rien ? Et s’il me manipulait pour m’avoir sous son contrôle, pour pouvoir m’utiliser contre les Miens ? Je soupirai nerveusement. J’avais trop de questions en tête et malheureusement aucune réponse pour soulager mon cœur.
********
Une semaine après …
J’avais l’impression depuis ces derniers jours d’avoir tous les yeux braqués sur moi. Heureusement que le boulanger gardait toujours sa bonne humeur avec moi et qu’il évitait de parler de tout ce qui se passait autour de ma petite personne. Etais-ce la meilleure des solutions que d’éviter « Zéphyr » ? Je n’en savais rien… Sauf qu’il me manquait, que nos conversations et nos jeux me manquaient bien plus que je ne l’aurai avoué. Tous les soirs dans mon lit, lorsque je fermais mes yeux, c’était son visage et son sourire que je voyais se dessiner, notre baignade et tout ce qui m’avait parue tellement merveilleux auprès de lui. Mes nuits ne cessaient d’être agitées, virant aux cauchemars pour certaines où mon imagination mêlait le visage de Zéphyr à celui d’Anubis. La plus part de temps, je me réveillais en sursaut et en sueur. Des impressions étranges et dérangeantes qui disparaissaient rapidement au petit matin.
Ma matinée était terminée à la boulangerie, repartant avec le sourire. J’avais inventé un dessin orignal dont le boulanger allait se servir non pas comme décoration sur ses desserts mais comme nouveau moule pour une nouvelle pâtisserie. Il y a avait une bonne vingtaine de minutes, en fauteuil roulant, entre la boulangerie et ma petite maison. Etant arrivée l’une des dernière sur l’ile, j’avais hérité, si on pouvait appeler ça de cette manière, d’une maison en retrait du campement, entourée par les arbres. C’était ce qui me plaisait énormément. Sur le chemin du retour, le soleil était magnifique dans le ciel bleu, admirant la nature et ses couleurs. Une fleur aux pétales d’un jaune vif attira alors mon intention. Elle était toute seule au pied d’un arbre immense. Je fis pivoter mon fauteuil dans sa direction, roulant à travers les herbes hautes. J’allais la cueillir, tendant mon bras et ma main vers elle…
Quand soudain…
Je réprimai un cri de stupeur ! J’avais senti un contact humide contre ma jambe nue. Pour une fois que je me mettais en jupe ! Une silhouette noire se dressa devant moi alors que je restais figée dans mon fauteuil avant de me rendre compte que ce n’était… qu’un chien.
- Tu m’as fait peur mon toutou. Tu es tout seul ?
Il y avait des chiens et d’autres animaux au campement. Celui-ci devait appartenir à l’un d’entre nous. Ma main glissa au niveau de son garrot puis à son cou, cherchant un collier et une médaille que je ne trouvais pas.
- Tu n’es pas perdu, j’espère ?
Comme si le chien allait me répondre. Brook par moment faudrait quand même que tu arrêtes de parler aux animaux de cette façon-là, on va te penser folle. Déjà qu’on te regarde d’une manière assez bizarre avec ton fauteuil roulant. Mais lui aussi, il me regardait d’une manière intense. Peut-être qu’il me comprenait.
- J’ai des biscuits à l’intérieur. Tu veux…. HEY ! Mais reviens !! Brook… tu as fait peur à un chien ! Décidément ma fille, même les animaux te fuient…
Je secouais ma tête observant la tâche noire disparaitre au loin. J’aurai bien aimé avoir un chien sur l’ile. Je me sentirai moins seule. Je secouai ma tête, c’était un peu tard pour m’apitoyer sur mon sort. Je repris le chemin de ma petite maison. J’avais oublié comment les broussailles pouvaient être traitresses. L’une d’elle s’enroula dans la roue de mon fauteuil, me faisant perdre l’équilibre, au point de tomber de toute ma hauteur.
- Génial Brook !! Tu me la referas celle-là !
Je bougonnais toute seule, essayant de me soulever sur mes coudes et de me dépêtrer de ma pauvre situation. Ce fut au même moment que mon imagination me joua un tour. J’avais cru entendre une voix familière. Une voix qui n’aurait pas dû se trouver là. Pourtant, je me sentis être soulevée et reposer en douceur sur mon fauteuil avant de pouvoir constater que je ne rêvais pas.
- Zéphyr … ?
Mais que faisait-il là, en plein cœur du campement humain ? C’était trop dangereux, autant pour lui que pour moi. Sonnée quelque peu, j’époussetai du revers de ma main, les plis de ma jupe et la terre sur mes jambes.
- Oui…oui… ça va, ça va…
Sa présence était irréelle. Je l’avais souvent souhaitée. Mon regard avait dû le surprendre et avant que je ne lui pose des questions, il commença à m’expliquer sa présence. Il avait des informations sur Anubis. Depuis une semaine, j’en avais presque oublié pourquoi j’étais sur cette île. Je n’avais peut-être plus l’envie de poursuivre une chimère.
- Euh oui…, viens ! Ma maison est au bout de ce chemin.
Une fois bien calée dans mon fauteuil, j’avançais mes roues, faisant cette fois-ci attention aux pièges de la nature. Ainsi, il pensait que je ‘lavais évité. Il était venu me trouver aux différents endroits que nous avions l’habitude de fréquenter sans aucun succès. Je ne pouvais pas tout lui raconter, là. Une fois arrivée devant la porte de ma maison, je l’ouvris, l’invitant à y pénétrer. Je mobilisais mon fauteuil avec une certaine dextérité, refermant la porte dans son dos. Une fois à l’intérieur, je ne me servais plus que de mes béquilles. Cela me faisait travailler et muscler mes jambes. Je me relevais agrippant une première béquille pour m’avancer jusqu’à lui.
- Je n’ai plus le droit de sortir du campement... Ça fait une semaine… Depuis mon retour de notre baignade. L’un des responsables du Camp pense que je suis manipulée par un Dieu. C’est vraiment n’importe quoi. Je suis surveillée. Enfin, je l’étais. Tu prends d’énormes risques à venir jusqu’ici. Je t’en prie, viens t’installer sur le canapé.
Je boitillais avec une béquille, forçant quand même à admettre que je me débrouillais de mieux en mieux sur des petits parcours, bien sûr. Une fois installée sur le divan, près de lui, je ne pus m’empêcher de lui avouer toute la joie de sa présence, évitant ses yeux par timidité tandis que je ne pouvais lui dissimuler mon sourire.
- Tu... tu m’as manquée…terriblement. Ça fait du bien de te revoir. Et je manque à toutes les politesses : tu veux boire quelque chose ? Café ? Eau ? Jus de fruits ? Bière ? |
| | | | Anubis Messages : 2129 Date d'inscription : 29/12/2012
Ô Grand moi Relations: Race & Mythologie: Dieu Egyptien Pouvoirs: Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Dim 12 Mai - 10:08 | |
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Comment te le dire ?
Alors que je soulevai Brooklyn, je la sentis se tendre un peu. Visiblement, ma présence semblait la déranger, peut-être simplement parce que j’étais au mauvais endroit : le camp des humains ne m’étais pas familier, et je ne me serais surement pas senti moi-même à ma place si je ne l’avais pas parcouru souvent sous ma forme canine, mais le fait est que je connaissais pas mal le coin pour avoir suivi Brooklyn à plusieurs reprises.
Lorsqu’elle prononça Zéphyr, je manquais de me retourner. Y’avait-il quelqu’un d’autre parmi nous ? Mais non bien sûr, c’était moi, Zéphyr, menteur des enfers. J’eu un sourire avant de lancer histoire de la détendre un peu :
« Oui, c’est moi … N’aie pas l’air si déçue, tu vas me vexer ! »
En effet elle n’avait rien à craindre, sa maison était si éloignée du camp des humains qu’on ne risquait pas de croiser grand monde ici. Je trouvais d’ailleurs cela un peu surprenant –voire grossier- qu’au vu de son handicap on lui ait attribué une maison si loin de son travail. Cela ne rehaussait définitivement pas l’idée que j’avais d’eux. Brooklyn était différente … Tellement proche de mon milieu, tellement connaisseuse de ma mythologie que je me prenais parfois à croire qu’elle était une déesse égyptienne.
Elle m’assura ensuite qu’elle allait bien avant d’épouseter sa robe. J’eus un léger sourire moqueur. Décidément, les femmes étaient des êtres étranges. Alors que je m’inquiétais de sa santé, elle se préoccupait davantage de la poussière sur ses vêtements.
Puis je lui inventais une raison à ma présence : de fausses informations sur Anubis. Elle m’invita alors chez elle ce qui me surprit un peu. Je n’avais pas l’intention d’entrée, mais de me promener à l’extérieur comme nous l’avions toujours fait. Je la suivi pourtant, par politesse autant que par curiosité. J’avais le désir depuis un moment de savoir où elle vivait. Sa maison était-elle aménagée suffisamment pour elle ? Etait-ce décoré, ou froid, comme un lieu dont on doit partir à tout instant ? Si les humains nous craignaient, ils devaient avoir fait des habitations de fortune, et ne pas s’être trop installés pour être prêt à partir vite. Du moins, c’est ce que moi j’aurais fait …
Sur le chemin, je l’accusais à demi-mots de m’avoir évité. Elle ne me répondit pas tout de suite, préférant certainement être cachés dans la maison à l’abri des regards. C’était assez simple, mais plutôt douillet, chaleureux, à mon goût. Je ne la vis pas immédiatement se lever et troquer son fauteuil contre ses béquilles. Lorsque mon regard se posa sur elle, je fus surpris de la trouver si grande face à moi. N’allait-elle pas se fatiguer ainsi ? Combien de temps tenait-elle debout comme cela ? Tant de question qui me brûlaient les lèvres mais que je n’osais poser.
Finalement, elle répondit à mes interrogations, et je sentis instantanément la colère monter en moi. Comment ça elle avait été retenue comme ça ?! Les humains étaient-ils à ce point des bourreaux ? Elle sortait se promener trop longtemps et on la privait de sortie, c’était vraiment ridicule. Lorsqu’elle parla, je laissais échapper un « Quoi ?! » de stupeur, tandis qu’elle continuait, expliquant qu’elle était surveillée car on pensait qu’elle était manipulée par un dieu. Je laissé échapper un rire jaune. Avant de la fixée, un peu sur la défensive.
« Et toi, qu’est-ce que tu en penses ? »
Je pris conscience que son avis sur la question avait beaucoup d’importance pour moi, au vue de la façon dont cette réflexion m’avait vexé … Non, plus que cela, blessé peut-être. Elle releva le fait que je prenais de gros risques à venir ici, mais honnêtement je n’étais pas persuadé que c’était le cas. Evidemment, elle ignorait que j’étais venu jusqu’ici sous la forme d’un chien, et de ce fait, que personne n’avait pu me voir traverser jusque chez elle. Je ne répondis donc rien, et me contentai d’accepter sa proposition de prendre place sur le canapé.
La voyant boitiller jusque moi, j’eus à nouveau un pincement au cœur, songeant que c’était moi qui l’avait réduite à cette vie. Mais je n’étais pas là pour cela, je devais partir le plus vite que possible étant donné que je n’étais pas encore capable de lui dire qui j’étais, ma présence ici n’avait pas de sens. Mais elle s’assit à côté de moi, pas trop près cependant, ce qui confirma ce que je pensais quand à nôtre dernière rencontre : notre proximité l’avait dérangée. Mais elle me surprit, chose que je ne croyais pas possible : elle me dit que je lui avais terriblement manqué, alors que je pensais à peu près la même chose sans oser le dire. Elle si pudique me disait cela comme si de rien n’était. Je levai les yeux vers elle et elle me proposa à boire. Avais-je rêvé ? Je ne pensais pas … J’attrapai sa main.
« Toi aussi tu m’as manqué. »
J’enchaînais de la même façon qu’elle afin que cela ne soit pas trop étrange.
« Je prendrais la même chose que toi. »
Et alors qu’elle se levait, je remarquai du sang sur sa jambe.
« Brook … Qu’est-ce que …»
Oubliant le malaise qu’elle avait avec l’observation de ses jambes, je la forçai à se rassoir pour poser sa jambe sur mes genoux, afin de pouvoir l’ausculter. Ce n’était rien, juste une éraflure …
« Quel genre de monstre garde une femme enfermée pendant une semaine ? Et quel genre de monstre lui donne une maison si loin de son travail ? Franchement, je sais que ce sont les tiens mais … Plus j’en apprends sur eux, moins j’ai envie de les connaître … »
Je libérai sa jambe et la suivi jusque son coin cuisine, me justifiant brièvement.
« Je peux t’aider ? »
Je ne lui forçai pas la main mais il me paraissait complexe de tenir une béquille et deux verres. Cela me ramena à la réalité. Je n’étais pas là pour m’emporter contre les humains, ni pour boire un verre. Je devais lui dire ce qu’elle voulait entendre et repartir, c’était la chose la plus sage à faire, et j’étais connu pour être sage.
« A propos d’Anubis … Je me suis renseigné du mieux que j’ai pu. Si tu le cherche je pense que le plus simple est de chercher dans le quartier egyptien, mais beaucoup de dieux vivent là-bas. On dit qu’il aime lire, et qu’il est plus souvent à la bibliothèque de Kéops que chez lui … Il est aussi souvent chez sa mère Isis, où chez Sekhmet, la déesse de la guerre, mais je doute que le confronter lorsqu’il n’est pas seul soit une bonne idée … »
Ces informations ne valaient rien du tout, et tout le monde savait ce que je venais de lui révéler. Il me fallait quelque chose de plus substantiel si je voulais m’en tirer.
« On raconte également qu’il erre souvent sur l’île sous la forme d’un chien noir bien plus gros que la normale, mais avec tous les animaux qui traînent sur l’île, je doute que ça puisse vraiment servir … »
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| | | | InvitéInvité Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Dim 12 Mai - 16:18 | |
| Pourquoi me manques-tu autant ?
Mon explication sembla le perturber, l’irriter même quand je lui racontais pourquoi je n’étais pas retournée dans nos endroits communs hors du Camp. Peut-être s’était-il imaginé que je le fuyais. Ce qui n’était pas le cas. J’aimais sa présence même si notre rapprochement un peu trop intime m’avait déstabilisée. Ce qui ne voulait pas dire que je n’avais pas apprécié. Bien au contraire. Mais comment baisser mes barrières alors que j’étais une humaine et lui, un demi-Dieu. C’était comme jouer avec le feu. C’était fort, puissant, intense mais à un moment donné, je risquais de me bruler les ailes.
- Qu’est-ce que j’en pense ? Je ne peux pas les blâmer. J’en suis incapable. Ils ont raison. Aucun humain ne doit sortir du Camp. Personne ne doit connaitre notre existence sur cette île. Je ne serai certainement plus en sécurité si les Dieux arrivaient à connaitre l’emplacement de ce lieu. Les Miens vous ont condamnés. C’est un peu légitime de s’en prendre aux humains, non ? Je n’ai jamais été d’accord sur cette façon de vous enfermer sur cette île. Mais, les tiens ne prendront pas en compte mon avis et me jugeraient comme les autres. Alors, te voir ici… c’est tellement irréel.
La situation était délicate pour nous deux. Zéphyr ne la voyant pas aussi dangereuse que cela, peut-être à cause de ses dons et sa façon de pouvoir échapper aux humains sans se faire prendre. Quoi qu’il en soit, si un jour quelqu’un découvrait sa présence au Camp ou si un Dieu, une créature, qui que ce soit venait à le suivre, tout deviendrait terrible. Mais si ma crainte était bien présente au fond de moi, une toute autre émotion se dévoilait encore plus grande. Je me lançais, lui avouant combien il m’avait manquée. Cela ne me ressemblait guère d’être aussi directe pourtant, j’avais eu ce besoin de m’en libérer et de lui confier combien il était important pour moi. Pour ne pas voir la gêne s’installer entre nous deux, je poursuivis directement sur la politesse et s’il désirait boire quelque chose. Au moment où j’allais me lever du canapé, il attrapa ma main et mon cœur se mit à tambouriner à une allure démentielle, rien qu’au contact de sa main. Je baissais les yeux, presque aussi intimidée qu’une gamine.
- Tes mots me touchent beaucoup. Ça me fait très plaisir que tu penses cela toi aussi.
Rien n’était plus beau que la sincérité des sentiments. Cette fois-ci, je comptais bien nous servir à boire quand il me fit remarquer l’égratignure que j’avais au niveau de ma cuisse. J’avais dû me faire cela en tombant de mon fauteuil. Ce n’était rien de grave mais il voulut en très sûr, au point de me faire rasseoir près de lui.
- Ce n’est rien … c’est juste une …
J’étais encore plus mal à l’aise que le jour de notre baignade. Pour lui, cela paraissait si simple, prenant ma jambe pour la poser sur ses genoux. J’étais à deux doigts de rougir. Ou bien étais-je entrain de rougir. J’étais bien incapable de réfléchir, ressentant une boule d’émotion qui me rendait vacillante face à lui tout en le détaillant. Oui, j’osais détailler son visage, la cambrure de sa mâchoire, l’ourlet de ses lèvres. Mes yeux glissèrent sur ses mains. Des mains masculines mais au toucher délicieux. Une chaleur qui déclencha la mienne et l’accélération, de nouveau, de mon cœur.
Brook !!!
Je soupirai de soulagement lorsqu’il me libéra de son contact. Quelques minutes de plus, et je perdais tout contrôle. Je lui souris pour le remercier de son attention, récupérant ma béquille pour me lever et me diriger vers ma cuisine. J’avais chaud. Terriblement chaud. J’aurai vraiment apprécié une autre baignade ou une douche froide. Il me suivit pour m’aider alors que je faisais des allés et des retours entre le plan de travail, le placard et le frigo. Je pris un plateau sur lequel je déposais deux verres avant d’aller prendre un beau pichet dans le frigo.
- De la citronnade faite par mes petites mains. Tu m’en diras des nouvelles.
Je voulais que l’ambiance redevienne aussi plaisante que nos promenades et nos moments en tête à tête. J’écoutais attentivement les informations qu’il me donna sur Anubis. Ce qui m’interpella en tout premier, c’était la passion des livres du Dieu… comme moi. Avant d’arrêter tout geste sur la fin de sa phrase.
- Un gros chien noir, tu dis ?
Je me tournais vers lui, le dévisageant, presque pâle soudainement, m’accrochant au bord du plan de travail dans mon dos.
- Il y avait un chien noir juste un peu avant que tu n’arrives. Il était dans les fourrés. Non, non ! C’est impossible ! Ça doit être juste un hasard. Anubis ne sait rien sur moi. Et puis cela voudrait dire que le Camp est en danger ! Que tôt ou tard, d’autres Dieux vont venir ici !
Je n’étais plus certaine d’être vraiment très convaincante dans mon petit discours. La peur commençait à me gagner progressivement. Je tremblais comme une feuille.
- Mon Dieu ! Si j’avais mis le Camp en danger ! Si ce chien noir, c’était vraiment lui ? Zéphyr … |
| | | | Anubis Messages : 2129 Date d'inscription : 29/12/2012
Ô Grand moi Relations: Race & Mythologie: Dieu Egyptien Pouvoirs: Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Mar 14 Mai - 21:23 | |
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Comment te le dire ?
Brooklyn me parla des hommes et de ce qu’elle pensait des Dieux. N’avait-elle pas compris ma question ou l’avait-elle volontairement éludée ? Ma question était un pique en quelque sorte, il fallait l’avouer. Je lui avais demandé ce qu’elle pensait du fait qu’un dieu était en train de la manipuler. Je la gratifiai d’un léger sourire un peu pincé.
- Ce n’était pas ma question …
J’effaçais cela rapidement. Il n’était pas nécessaire de la mettre mal à l’aise. Elle enchaina sur le fait que je lui avais manqué et je lui répondis immédiatement la même chose, tout simplement parce que c’était vrai même si je ne m’étais pas autorisé à le penser. A l’instant où je le dis tout haut, je pris conscience de la réalité de leur portée. Elle m’avait vraiment beaucoup manqué. Et elle n’était pas gênée par cela, elle ne semblait jamais masquer ce qu’elle pensait, m’annonçant aussitôt le plaisir qu’elle avait que ce sentiment soit partagé.
- Je ne le dirais pas si je ne le pensais pas. C’est assez étrange, mais parfois je me sens plus à ma place avec toi qu’avec les miens. Certains sont bloqués sur notre arrivée ici. Je ne dis pas que je n’y pense pas mais retourner le problème dans tous les sens n’y changera rien. Ca fait du bien de … De penser à autre chose. Et puis, il faut dire que tu es plus facile à vivre que la plupart des gens. Je t’ai coulée à plusieurs reprises lors de notre dernière rencontre et pourtant tu m’ouvres ta maison. Je peux t’assurer que je ne jouerais pas à cela avec une déesse de la guerre !
J’avais terminé sur une note plus amusante histoire de ne pas m’épancher davantage sur mes sentiments. Je devais me rappeler que j’avais pour but de repartir le plus tôt possible, mais elle ne me rendait pas la tâche facile … D’ailleurs mon inquiétude pris le dessus sur le reste en voyant sa jambe en sang. Elle tenta de me dire que ce n’était rien mais je voulais en avoir le cœur net. Je ne la connaissais que depuis peu mais elle m’avait l’air du genre à jouer le brave petit soldat.
Je la suivis jusqu’à la cuisine, ne pouvant m’empêcher de remarquer qu’elle avait rougit. Mais elle me sourit, je supposai donc que je ne l’avais pas refroidie comme l’autre jour. Je n’étais pas toujours très subtil dans ce que je faisais, ou ce que je pouvais dire, mais il aurait fallu être aveugle pour ne pas relever les signes. Elle commençait à ressentir de l’attirance pour moi, la même attirance que j’avais pour elle. A cette différence près que je savais exactement ce que je faisais, qui elle était, et que cette attirance resterait à l’état d’idée, chose qu’elle n’avait pas moyen de savoir. Je devais être plus prudent, car quand bien même j’adorais sa présence et son contact, je ne devais pas rendre cela encore plus pénible pour elle d’apprendre … La vérité.
J’acceptais donc sa citronnade et répondit poliment qu’elle était excellente avant de changer radicalement de sujet : Anubis. J’allais lui balancer quelques informations et prendre la poudre d’escampette avant de me laisser avoir par mes propres mensonges. Seulement dans mon empressement, j’oubliais un détail : je l’avais croisé sous la forme de cet énorme chien noir que je venais de lui décrire comme étant le dieu égyptien.
Elle tiqua, évidemment. Ce gros chien noir, elle y avait immédiatement pensé. Je restais sans voix, cherchant une parade tandis qu’elle paniquait.
-Brook, je suis sûr que tu te trompes. Pourquoi serait-il venu te voir ? Et puis, les dieux ne sortent jamais de leur coin, il ne serait pas venu jusqu’ici …
Mais elle ne semblait pas entendre raison et paniquait encore et toujours à propos de ce chien noir. Elle commença par chanceler et s’appuyer contre le plan de travail avant de se mettre à trembler comme une feuille. C’était moi, encore, qui avait causé cela. Elle semblait si fragile, si déroutée … J’en perdis toutes mes bonnes résolutions et fis la chose qui me sembla la plus naturelle : je la pris dans mes bras. Je voulais tant qu’elle arrête de trembler.
-Hey chut arrête, calme toi.
Je la serrai un moment, ou peut-être plus je n’en étais pas certain, caressant ses cheveux d’une main pour tenter de l’apaiser. Au bout d’un temps que je n’aurais su définir, je me reculai, et pris son visage entre mes deux mains. Là je plongeais mon regard dans le sien.
-Tu te fais du souci pour rien. Tu n’as rien fait de mal, tu ne l’as même pas cherché. Si c’était lui, ce dont je doute, c’est lui qui était devant chez toi pas le contraire, et tu n’y serais pour rien. Mais Brook, il y a des chiens partout sur cette île, même des loups dans les forêts, qui sait ce que cet animal était.
Je me pinçai la lèvre, cherchant comment la rassurer définitivement.
-Tu sais quoi, tu as vu ce chien il y a quoi, cinq minutes, dix peut-être ? Je vais aller faire un tour autour de la maison et sur le chemin, on verra bien si ce chien errant traîne encore dans les parages, d’accord ?
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| | | | InvitéInvité Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Sam 18 Mai - 11:43 | |
| Pourquoi me manques-tu autant ?
Je n’avais pas éludé sa question. J’avais seulement tenté de lui faire comprendre que je ne pensais pas comme les Miens, pas comme tous ces humains qui vouaient une haine envers les Divinités de toutes mythologies confondues, au point de les avoir emprisonné sur cette île. Non, bien sûr que je ne me sentais pas manipuler. Son sourire pincé, ses mots quelques peu piquants, je ne pouvais pas laisser planer le doute en lui ni le mettre mal à l’aise. J’étais heureuse de le voir et rien ne pourrait gâcher tout ce que je ressentais à cet instant présent avec lui.
- J’ai confiance en toi. Je ne sais pas d’où vient ce sentiment mais je me sens bien avec toi, protégée, en sécurité. Alors, non. Pour répondre à ta question, je ne me sens pas manipuler.
Et tout sembla s’apaiser. Je ne savais masquer mes émotions et encore plus quand tout cela venait du cœur. Il me toucha par ses mots, par son aveu. Moi aussi, je lui avais manquée. Il ne pouvait pas se douter à quel point sa confidence était un cadeau précieux pour moi. Je le remerciai pour sa sincérité. Ma timidité dans ces moments privés, surtout avec un homme, me freinait parfois mais là, j’avais envie qu’il puisse lire dans mes yeux tout mon bonheur. Je l’écoutais attentivement, mes prunelles pétillantes d’émotions. Il cibla un problème malgré tout : Zéphyr ne paraissait avoir aucune haine envers les humains. Lui, peut-être. Mais tous les autres ? C’était ce que je craignais le plus au fond de moi quand un jour la vérité éclatera sur Néméïl. Qu’adviendra-t-il de mon attachement pour lui quand les autres Dieux et les Humains se mettront entre nous deux ?
- Je suis parfois susceptible mais effectivement, je n’ai rien d’une Déesse de la guerre ou d’une autre Divinité. Je vais te faire un aveu, à mon tour. J’ai beaucoup de mal à me faire une place au Camp. J’ai l’impression d’être « à part », et je ne parle pas de mon handicap, non. La preuve étant bien là : on m’a interdite de sortir des limites du campement. Je suis bien avec toi. Et cela fait très longtemps que je n’ai plus ressenti cela pour quelqu’un.
C’était un effort énorme que je faisais sur moi, de lui confesser tout cela, de ne pas me sentir soudainement troublée par sa présence. Peut-être que cet éloignement que l’on m’avait imposée me démontrer à quel point, il était devenu la personne la plus importante pour moi, sur cette île. Au moment où je me redressais pour aller nous servir des boissons bien fraiches, il m’attira à lui, me faisant rasseoir sur le divan. Je m’étais égratignée la jambe lors de ma chute et je saignais un peu. Sentir ses doigts frôler et caresser ma peau firent renaitre cet affolement dans mon cœur, essayant tant bien que mal de garder une certaine contenance face à lui. Il me libéra de ses attentions, ne pouvant modérer le feu à mes joues. Il était vraiment temps que je me relève du canapé.
Il me proposa son aide pour les boissons, m’accompagnant jusque dans ma cuisine. Je nous servis deux verres de citronnades que j’avais posés sur un plateau. Zéphyr avait des informations à me donner sur Anubis. Ce Dieu aimait lire, comme moi et surtout, il était capable de se transformer en un gros chien noir. Et là, tout vacilla pour moi, lâchant tout sur le plan de travail pour me retourner face à lui, comprenant que le chien que j’avais aperçu quelques instants plus tôt pouvait être Anubis. Tout un tas de scénarios dangereux, passa dans ma tête. Et si le Camp était en danger par ma faute ?
- Peut-être m’a-t-il toujours suivie ? Peut-être me connait-il depuis des années ? J’ai travaillé très longtemps sur des missions archéologiques, en Egypte. J’y ai passé plusieurs années là-bas avec mon frère.
C’était tout à fait possible. Et je ne pouvais me retirer cette idée de l’esprit. Je tremblais, incapable de me contrôler. Apeurée par cette soudaine sensation de danger qui rodait autour de ma maison. J’avais subitement froid lorsque ses bras m’entourèrent de sa force. Je me calais contre lui, enfouissant mon visage dans le creux de son cou sans même plus penser à cette timidité. Mes doigts s’accrochèrent à sa chemise dans une ardeur incontrôlée. Sa chaleur m’enveloppait avec une telle force que j’oubliais tout. Etait-ce l’un de ses dons de pouvoir m’apaiser de cette façon-là ? Je me blottissais, chassant cette terreur alors qu’il prenait soins de moi, sa main ondulant dans mes cheveux. Zéphyr brisa notre lien, se reculant un peu de moi tout en prenant mon visage entre ses mains. Mes yeux plongèrent inévitablement dans les siens, attirée par son regard, attentive à ses mots.
- Je … je … ne sais pas… Le hasard ne peut pas être aussi grand. C’est impossible. Pas sur Néméïl.
J’écarquillai grand les yeux à sa proposition de faire un tour dehors. Mes mains se posèrent sur ses poignets, me libérant de lui.
- Non ! Non, non … Je viens avec toi. Si c’est lui autant en avoir le cœur net. Je peux marcher avec une seule béquille. Je connais bien les chemins. J’ai aussi une lampe torche. Elle pourra nous servir.
Je ne lui laissais même pas le temps de me répondre que déjà je fouillais dans un tiroir de la cuisine, récupérant ma lampe.
- Si c’est Anubis… Toi aussi, tu te mets en dangers envers les tiens. Tu imagines s’il raconte avoir vu un Demi-Dieu discutant avec une humaine ? Zéphyr… tu prends beaucoup trop de risques pour moi … Pourquoi ? … |
| | | | Anubis Messages : 2129 Date d'inscription : 29/12/2012
Ô Grand moi Relations: Race & Mythologie: Dieu Egyptien Pouvoirs: Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Sam 18 Mai - 13:23 | |
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Comment te le dire ?
Je fus énormément soulagé lorsqu’elle me dit qu’elle ne se sentait pas manipulée même si j’eus un pincement au cœur lorsqu’elle m’assura avoir confiance en moi.
« Tu ne devrais pas accorder ta confiance si facilement Brooklyn … Crois-moi, le commun des mortels est souvent mesquin et déloyal. »
Elle répondit à mon aveu de solitude par un sentiment assez semblable vraiment. Elle non plus ne semblait se sentir à sa place nulle part. Nulle part sauf avec moi. Je la fixai un instant, interdit, la gratifiant d’un simple sourire avant de m’occuper de sa jambe. Il n’y avait rien à faire, elle et moi devions garder nos distances, pas pour sa sécurité physique mais pour son bonheur auquel j’étais clairement un frein. Et pourtant, malgré ce que disait ma tête, mes pieds ne semblaient pas décidés à quitter cette pièce.
Lorsqu’on en vint au sujet Anubis, tout dérapa. Elle était inquiète, terrorisée même, et je la pris dans mes bras pour calmer ses tremblements. J’étais très bien dans cette position, son nez dans mon cou, le mien dans ses cheveux. Elle sentait terriblement bon et lorsque je passai ma main dans ses cheveux, j’aurais pu m’y perdre. Je fermai mes yeux un instant, un instant de trop, pendant lequel j’avais songé, une seule seconde, que si je me reculai un peu, je pourrais l’embrasser. Cette pensée me fit l’effet d’un choc électrique. Je ne pouvais pas me laisser aller à ce genre de pensées. Ce n’était pas possible, pas maintenant, ni jamais. Je m’étais attaché à elle c’était le moins qu’on puisse dire, mais je devais faire taire tout attirance que je pouvais avoir et me concentrer sur ce qui comptait : la rassurer, puis la laisser partir.
Je me reculai un peu pour la fixer un instant, son visage entre mes mains, et lui proposai d’aller faire une ronde afin de retrouver ce chien. Ce à quoi je ne m’attendais pas, c’était qu’elle propose de m’accompagner. Comment allais-je la convaincre que ce chien était bien seulement un animal, si elle était avec moi ? Cela compliquait tout …
« Brook, tu es sûre ? Il fait nuit, et tu arrives à faire de petites distances avec tes béquilles mais … »
Mais déjà elle sortait sa lampe de poche. J’avais le sentiment que sa motivation ne partirait pas si facilement. Elle se tourna vers moi, prête à partir et commença à s’inquiéter pour moi … Encore.
« Si c’est Anubis… Toi aussi, tu te mets en dangers envers les tiens. Tu imagines s’il raconte avoir vu un Demi-Dieu discutant avec une humaine ? Zéphyr… tu prends beaucoup trop de risques pour moi … Pourquoi ? … »
« N’est-ce pas évident ? »
J’avais répondu cela un peu trop rapidement, aussi de peur qu’elle ne se fasse de fausses idées sur le sens de ma phrase, j’enchainai immédiatement avec une explication plus claire.
« Je tiens à toi Brooklyn. Je m’inquiète pour toi. Et je ne supporte pas de te voir inquiète comme cela, de te voir trembler devant un chien errant de peur que ce ne soit lui. Alors si trouver ce chien et ce qu’il te faut pour te rassurer, nous allons trouver ce chien. »
J’ouvris la porte qui menait à l’extérieur, et lui lançai :
« Mets quelque chose de chaud, il fait frais. »
Elle arriva à la porte avec sa béquille. Je ne comprenais pas pourquoi elle ne prenait pas son fauteuil. Pensait-elle qu’elle avait quelque chose à me prouver ? Je me proposai de prendre la lampe torche pour qu’elle puisse marcher correctement avec sa béquille. Nous marchâmes un moment silencieusement, de façon à ne pas effrayer le chien en question.
Au bout d’un moment, alors que nous étions en train de longer une forêt, je la sentis faiblir. Nous marchions depuis quelques minutes, et si j’avais compris ce qu’elle disait, elle marchait rarement de si longues distances avec une seule béquille comme appui. Sans un mot, je glissai un bras autour de sa taille, la collant contre moi comme un appui, posant son bras sur mon épaule afin de soulager sa jambe. Je lui lançai un regard lui faisant comprendre que si elle tenait vraiment à retrouver son chien, cette condition n’était pas négociable. Cette façon de marcher nous ralentissait un peu, mais nous progression quand même de façon honorable.
Soudain, j’entendis un bruit dans les buissons. Cela devait être un animal. C’était ma chance. L’idée passa rapidement dans mon esprit. C’était là qu’elle et moi devions nous séparer, là que je pouvais lui faire prendre conscience que ce chien n’était qu’un animal ordinaire. Je lâchai Brook à coté d’un arbre pour lui fournir un appui, et me penchai vers elle pour lui murmurer.
« Je vais voir ce que c’est, ne bouge pas je reviens. »
Je parti en courant en direction des buissons et couru plus loin afin qu’elle ne m’entende plus. C’était là la clef de mon plan. Je pris une profonde inspiration et me transformais en ce chien énorme et sombre qu’elle avait aperçu tout à l’heure. Je n’avais qu’à sortir des buissons, aller vers elle et me comporter comme un chien normal. Plus tôt, j’avais plongé mes yeux dans les siens, comme scrutant son âme. Si j’évitai de la regarder, et faisais mine de trainer simplement, cela lui semblerait surement bien trop banal pour un dieu. Je sorti des buissons et fis mine de ne pas la voir au départ. Lorsque je l’aperçu, j’avançai vers elle en remuant la queue, comme si je l’avais reconnue. En espérant qu’elle allait y croire …
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| | | | InvitéInvité Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Sam 18 Mai - 17:55 | |
| N’est-ce pas évident ? Bien sûr que si, et malgré ses aveux, tous ses mots sur l’inquiétude qu’il avait de me voir ainsi apeurée, de l’importance que j’avais pour lui, il paraissait à chaque fois occulter tellement de choses importantes. J’aurai aimé le questionner un peu plus, comprendre davantage cette position qu’il avait de protéger une humaine car le fait qu’il tienne à moi ne faisait pas tout. C’était toute la colère des Dieux et créatures réunis qu’il se mettrait à dos. Tout cela pour moi ? J’étais tout autant fautive de mon côté en ayant fait entrer dans ma vie et au Camp, un demi-Dieu. J’étais tellement loin de cette mentalité, de ces opinions que les miens possédaient envers ces Dieux. Je ne trouvais pas la force de pousser plus loin ce sujet. Il fallait avant tout trouver ce chien, s’il était encore dehors. La fraicheur envahi soudainement la pièce lorsqu’il ouvrit la porte d’entrée. Les températures baissaient rapidement à la nuit tombée. J’enfilai une petite veste, lui laissant la lampe torche.
Effectivement, je ralentissais ses pas mais il était hors de questions de rentrer chez moi et d’attendre patiemment qu’il revienne. J’aurai pu prendre ma seconde béquille pour aller un peu plus vite. Tant pis ! Il était peut-être temps que j’arrive à me débrouiller et à évoluer avec ce handicap qui hantait ma vie depuis plus d’un an. Nous suivîmes, au début, un petit chemin de terre, qui nous emmenait vers l’endroit où j’étais tombée avec mon fauteuil roulant, non loin où j’avais vu ce chien noir. Marchant derrière Zéphyr, je me remémorais cet animal et sa présence. Non ! Ce n’était pas un simple chien. Il était beaucoup plus grand, plus impressionnant même. Et ce regard…Ce n’était pas celui d’un simple animal. Ses yeux… Il y avait une information qui m’échappait et pourtant j’étais sûre d’être proche de quelque chose qui me fuyait et sur laquelle je n’arrivais pas à mettre le doigt. Un détail. Il m’en fallait un.
Zéphyr me fit sortir de mes réflexions en revenant à mon niveau. Il avait compris combien c’était délicat et éprouvant pour moi d’avancer avec une seule béquille. Il glissa son bras autour de ma taille, me calant contre lui, mon bras en appui sur son épaule. Son regard me démontra que toutes objections venant de ma part seraient purement et simplement rejetées. Je le gratifiai d’une sourire sincère, très reconnaissante de son aide. Il était vrai que nous progressions un peu plus vite. Un bruit nous obligea à nous arrêter soudainement. Face à nous des buissons bougeaient. On pouvait entendre le bruissement es feuilles que l’on piétine. Il me cala contre un arbre me redonnant la lampe torche tout en m’expliquant que je ne devais pas bouger et qu’il allait voir d’un peu plus près.
- Attend !
Trop tard ! Il s’était déjà engouffré dans les broussailles. Je laissais tomber ma béquille, dirigeant le faisceau lumineux vers ce buisson qui bouger de plus en plus. Mon cœur me faisait mal, à force de battre à tout rompre contre ma poitrine. Une émotion de peur se mêlait inlassablement à ce sentiment de curiosité et d’envie de voir enfin Anubis. Mais je devais tenir bon. Et soudain … un petit faon se dressa devant moi, alors que je m’agenouillais dans l’herbe, tout sourire aux lèvres.
- Mais c’est toi qui fais autant de bruit ? Je m’attendais à voir un autre animal un peu plus imposant. Je suis contente que ça ne soit que toi. Allez va ! File avant que tu ne te perdes !
J’avais l’impression subitement d’avoir eu à porter sur mes épaules tout l’univers et maintenant, à voir ce petit faon, j’étais soulagée. Le chien ne se montrerait pas. Ce chien était différent. J’en étais persuadée. Je commençais à m’inquiéter pour Zéphyr. Je ne le voyais toujours pas revenir et cela faisait un petit moment qu’il était parti sur les traces du chien. Un autre bruit me fit sursauter, reprenant ma lampe en main.
- Zéphyr… ?! C’est toi ?
Un chien noir se découvrit. C’était le même mais son comportement était légèrement différent de cette première rencontre. Il était tout content de me voir ce qui me fit arquer un sourcil. Il était impressionnant et maintenant, je m’en rendais compte. Ma lumière le dessinait de tout son long, une silhouette puissante qui contrastait avec son attitude. Et là je vis ce qui m’avait échappée : les yeux du chien. Cette lueur m’était familière sans savoir véritablement pourquoi je ressentais cela. Je devais cesser de trembler et me fier à mon instinct. N’étais-je pas sur cette île pour le voir, Lui. Toujours à genoux, je m’inclinais face au Dieu.
- «mésé el reir, Anubis »
Je parlais l’égyptien depuis longtemps comme je savais lire les hiéroglyphes et les dessiner aussi. Avec mon index, c’est ce que je fis, dans la terre, dessinant le symbole du Dieu des morts, sous sa forme canine. Le chien m’observa un moment, s’avança encore un peu vers moi avant de stopper sa progression et de se mettre à courir, et disparaitre une nouvelle fois. J’inspirai profondément, par petites bouffées, comme si je venais de retrouver l’oxygène qui m’avait manquée durant ces quelques minutes. C’était lui. J’entendis un nouveau bruit et là, ce fut Zéphyr. Le choc m’enserra mon cœur, essayant de me calmer. Une pensée me traversa l’esprit avec une telle force qu’elle me transperça. Je me redressais sur ma jambe valide, reprenant ma béquille dans l’autre et remontant la lumière sur le visage de Zéphyr. La même lueur …
- On… on devrait rentrer … Je commence à avoir froid … |
| | | | Anubis Messages : 2129 Date d'inscription : 29/12/2012
Ô Grand moi Relations: Race & Mythologie: Dieu Egyptien Pouvoirs: Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Dim 19 Mai - 9:52 | |
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Comment te le dire ?
Lorsque j’apparu devant elle sous mon autre forme, j’espérais vraiment parvenir à la convaincre que le chien qu’elle avait vu, le chien que j’étais n’était qu’un animal, et pas le dieu qu’elle espérait tant rencontrer. Mais c’était peine perdue. Malgré mon attitude des plus naturelles, elle sembla s’arrêter sur mon regard … La seule chose que je ne pouvais pas changer. Je me sentais piégé. Je voulais qu’elle voie un chien simplement, mais à cet instant, j’aurais même aimé qu’elle me prenne pour Anubis. Tant qu’elle ne voyait pas « Zéphyr ». Quoiqu’au final, cela aurait surement tout simplifié je présume. Elle n’aurait plus voulu me voir, m’aurait certainement hurlé dessus. Cela m’aurait évité d’avoir à faire cet aveu par moi-même, quelque part …
Mes doutes furent rapidement confirmés lorsqu’elle me salua en égyptien, m’appelant par mon Vrai prénom. Si j’avais été sous ma forme humaine, je n’aurais surement pas pu cacher ma surprise si j’avais eu forme humaine, à la différence de maintenant. Aucune émotion ne pouvait passer sur mon « visage ».
Lorsqu’elle dessina mon symbole dans la terre, je sentis une émotion très forte me gagner. Comment pouvait-elle montrer tant de respect pour moi, alors que je lui avais pris tellement de choses. Là encore, j’étais heureux de la forme qui était la mienne ; je ne risquais pas de pleurer. J’étais certain de ne pas y couper pourtant. Mais les chiens ne pleurent pas. Je ne savais pas vraiment pourquoi, je ne comprenais pas vraiment ce qui était en train de se passer sous mes yeux. Mais quelque chose était en train de changer, entre elle et moi. Elle était là, face à moi, comme si c’était elle et non moi qui avait le pouvoir de lire l’âme de l’autre. Si j’avançai encore d’un pas elle saurait qui j’étais vraiment, j’en avais le sentiment intense. Baissant la tête, je me retournai et couru à nouveau vers la forêt. Je ne partis pas si loin que la première fois cependant, comme soudainement épuisé. Sans vraiment y penser, je repris forme humaine. J’avais mal choisi mon coin : un arbre se trouvait juste en face de moi et mes émotions me submergeant, je ne contrôlai pas mon poing lorsqu’il vint s’y cogner.
Je n’avais pas vraiment réfléchi, et loin d’avoir calmé ma rage, ma tristesse, ma colère, et tous les autres sentiments intenses et contradictoires que je pouvais ressentir, mon geste en avait simplement rajouté un : la douleur. Comment allais-je expliquer ça à Brook ? Devais-je vraiment retourner la voir, ne ferais-je pas mieux d’aller me cacher dans un trou pour ne plus jamais en sortir ? Malheureusement, ce n’était pas une solution.
J’avais prévu tout un discours, comme quoi j’avais suivi le chien. J’ajouterais avec humour qu’il m’avait battu à la course. Mais lorsque j’arrivai devant elle, je ne voulais pas reparler de ce moment. Je voulais l’effacer et prétendre que rien n’était jamais arrivé. Qui avait eu cette idée stupide d’aller chercher ce chien, déjà ? Quelle connerie. Arrivé devant elle, je dissimulais discrètement ma main dans mon dos. Si elle demandait, je dirais simplement que j’avais glissé dans les bois.
Lorsqu’elle leva les yeux vers moi, j’eus le sentiment qu’elle me regardait pour la toute première fois. Elle me demanda simplement de rentrer. Un peu comme si elle savait que je savais. Non, elle ne le pouvait pas. Quelle preuve avait-elle ? Je ne répondis pas, me contentant de la suivre docilement. Je marchai à ses côtés, en silence. Le trajet me parut durer des siècles. Je ne savais pas quoi lui dire. Tout aurait sonné faux. Si elle avait voulu parler, je pensais honnêtement qu’elle l’aurait fait.
Néanmoins, arrivant devant la maison, le temps me parut très court. Je ne savais pas non plus quoi lui dire une fois là-bas. Lorsqu’elle ouvrit la porte et pénétra dans la maison, je restai sur le porche. Avant qu’elle n’avance plus loin, j’attrapai son poignet pour qu’elle se retourne. Je devais partir. Je me sentais mal, rien qu’à la regarder. La voir tout à l’heure m’avait donné une toute autre vision d’elle. Je l’avais déjà vue forte, mais je la voyais aussi jeune, fragile, une enfant en somme. Mais maintenant je voyais ce qu’elle était d’autre ; intelligente, profonde, respectueuse. Elle connaissait mon langage, tout de ma mythologie. Pour la première fois, je la percevais également comme une menace. Elle avait de nombreuses armes en sa possession. Et lorsqu’elle m’avait vu en tant qu’Anubis, elle semblait encore moins effrayée que moi. Oui, il y avait de la peur dans ma tête, mais aussi une forme d’étrange admiration. Quoiqu’il en soit, j’avais eu trop d’émotions pour cette soirée, et visiblement elle aussi.
« Brook … »
Je devais partir, mais je devais aussi m’assurer qu’elle allait bien, même si je connaissais déjà la réponse.
« Brook est-ce que … Est-ce que tu vas bien ? Tu n’as pas décroché un mot de tout le trajet … »
Moi non plus sois dit en passant, mais c’était bien pour elle que nous étions sortis à la base. Je ne voulais pas avoir cette conversation, mais elle était nécessaire si je ne voulais pas donner l’impression que je savais ce qui s’était passé là-bas.
« Quand je suis revenu vers toi, j’ai vu passer un énorme chien noir, qui semblait venir de ta direction … La soirée a été longue … Je vais te laisser te reposer. Mais si jamais tu as besoin d’en parler, demain ou dans une semaine, tu sais que je suis là. »
Je l’avais lâchée, ne pouvant lui mentir tout en lui tenant la main. Je ne savais pas si je pourrais être là pour elle après ce qu’il s’était passé ce soir. Je n’étais pas sûr d’arriver à me tenir éloigné, mais je savais que cette soirée avait changé beaucoup de choses, et que malheureusement, nous ne pourrions pas retourner en arrière.
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| | | | InvitéInvité Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Dim 19 Mai - 13:13 | |
| Que m’arrivait-il ? Depuis l’instant où j’étais arrivée sur cette ile, Zéphyr avait toujours été là pour moi. Notre rencontre m’avait permise de me sortir de ce Camp où les miens, les humains, ne pouvaient concevoir un rapprochement avec les Divinités qu’ils avaient bannies. D’un autre côté, c’était un peu plus logique. Mais moi, je ne désirai pas m’investir dans cette rancœur. D’ailleurs, j’avais toujours été contre cela de retenir prisonniers les Dieux. Moi, archéologues, j’avais passé ma vie baignée dans toutes ces légendes et encore plus quand il s’agit de la mythologie égyptienne. Mais ce chien noir remettait tout en cause. Les pièces du puzzle se mettaient tout doucement en place et je commençais à me dire que le hasard n’était pas seulement responsable de tout cela. Zéphyr était un demi-dieu égyptien. J’aurai pu faire la connaissance d’un dieu venant d’une autre mythologie mais non, il fallait qu’il soit Egyptien. D’autre part, toutes les informations que je tenais d’Anubis, c’était de lui. Au tout début, il m’avait même recommandée de ne laisser tomber cette recherche sur le Dieu des morts. Bon sang !! Et ses yeux … Les yeux du chien et de Zéphyr avaient cette même lueur mystérieuse. Je n’avais pas rêvé ! Si ? Non ? A chaque fois que le chien apparaissait, il disparait et vis-versa…
Sur le chemin du retour, j’étais restée silencieuse. Je ne cessais de ressasser tout cela dans ma tête. Pourquoi est-ce que je voyais tous ces détails que maintenant ? Je tremblais de froid même avec ma veste. C’était comme si la température avait chuté subitement et que je m’en rendais compte que maintenant. Je percevais l’ambiance tendue que j’avais instaurée mais j’étais pour le moment bien incapable de prononcer un mot pour désamorcer la situation. Si Zéphyr était bel et bien Anubis, alors pourquoi jouait-il avec moi ? Qu’attendait-il réellement d’une humaine ? Que savait-il sur moi ? Mon histoire et la mort de mon frère n’étaient certainement qu’une goutte d’eau dans sa longue vie et des détails futiles …Alors pourquoi ? Je n’arrivais plus à penser correctement. Ce n’était pas possible et mon imagination me jouait des tours.
Lorsqu’enfin je passais la porte de ma maison, la voix de Zéphyr me reconnecta avec le temps présent, tout comme sa main attrapant moi poignet. Je lui fis face écoutant ses mots si … fragiles. J’étais épuisée par tant d’efforts mais aussi par toutes ces émotions qui grandissaient de plus en plus puissante au fond de moi S’il te plait… Dis-moi que tu n’es pas Anubis. Dis-moi que tout ceci n’était que le plus grand des hasards…Que tu ne te joues pas de moi depuis toutes ces semaines à passer ensemble. J’ai besoin de toi. Je me suis attachée à toi. Tu es la seule personne avec qui je me sente bien.
- Epuisée et frigorifiée… Désolée…J’aurai peut-être dû t’écouter et te laisser aller tout seul dans cette forêt. Et comme tu as pu t’en douter, marcher avec une seule béquille me fatigue très vite. Mais ne t’inquiète pas …
Il me conta qu’il avait vu ce chien noir fuir de ma direction quand il était revenu auprès de moi et brisa le contact de sa main sur mon poignet. Que pouvais-je bien lui expliquer ?
- Oui, le chien était là. Il est revenu. Tu as sans doute raison. Ce n’est qu’un simple chien errant qui se promène autour du Camp. Il doit sentir les odeurs de bonnes nourritures. Tant qu’il n’attaque personne.
Il commençait à se détourner de moi, désirant que je me repose, désirant ne pas m’importuner plus que cela. Je ne voulais pas le laisser partir … Pourtant, j’aurai dû. Mais je ne le fis pas. Parfois la raison laisse place à toute autre chose de bien plus complexe et profond. Je calais ma béquille contre le mur l’attrapant par le bras sans geste violent.
- Non… ne t’en va pas… Pas après toute cette nuit étrange. Toute seule… je n’arriverai pas à me reposer ni à dormir. Reste avec moi … S’il te plait. Tu partiras au petit matin avant que le Camp ne se réveille pour ne pas que les autres humains puissent te voir. Entre, Zéphyr. Il fait froid dehors. Je vais nous préparer un bon café bien chaud. Et je vais surtout me changer et me mettre plus à l’aise. La jupette et la veste, ça va pour un temps.
Je lui souris… comme avant… Sincère. Et puis soudain, je compris que j’avais été trop loin, lui imposant quelque chose qu’il ne désirait certainement pas. Alors avant qu’il ne me réponde, qu’il accepte ou pas ma proposition, je me glissais entre ses bras, retrouvant sa chaleur, ma peau fraiche contrastant avec la sienne. Mes lèvres se posèrent tendrement sur sa joue.
- Merci d’être là pour moi.
Ma main effleura son bras, jusqu’à parvenir à la sienne, mêlant délicatement mes doigts aux siens que je serrai précieusement. Une voix au loin, nous fit sursauter, celle d’un homme, celle d’un humain. Je tirai Zéphyr à l’intérieur pour qu’il puisse se cacher dans l’un des recoins de ma maison tandis que la silhouette s’avançait vers le perron.
- Tout va bien Brooklyn ? J’ai entendu du bruit ? Que fais-tu avec la porte ouverte ? Ça va ?
- Oui, oui ça va … C’était juste un chien qui grattait à ma porte. Je vais devoir refermer. Je commence à avoir froid.
- Bonne nuit Brook !
Je refermais ma porte, jetant un regard à Zéphyr, de soulagement, qui n’avait pas bougé de sa cachette et qui avait écouté le petit échange. |
| | | | Anubis Messages : 2129 Date d'inscription : 29/12/2012
Ô Grand moi Relations: Race & Mythologie: Dieu Egyptien Pouvoirs: Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Lun 20 Mai - 16:53 | |
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Comment te le dire ?
Elle admit être fatiguée, qu’elle n’aurait pas dû venir … Cela m’aurait facilité la tâche !! Bizarrement lorsqu’on aborda le sujet du chien, elle fit comme si elle croyait en effet que ce n’était qu’un simple chien … Je ne savais pas trop quoi penser. Elle avait peut-être pensé sans réponse du chien, que ce n’était en effet pas Anubis ? Ou était-elle en train de me tendre un piège, pour voir ma réaction face à ce mensonge ? Non, Brooklyn n’était pas comme ça, elle était toujours droite, et sincère, et je refusais de croire que je pouvais la pousser à la manipulation. Peut-être ne voulait-elle simplement pas en parler ?
Alors que j’allais partir, elle me retint par le bras. Mon cœur fit un bond. Ca y est, elle allait changer d’avis et allait me confronter finalement. Mais non, ce n’était pas ça. En fait, c’était bien pire. Elle m’annonça qu’elle n’arriverait pas à dormir et qu’elle voulait que je reste à ses côtés. Toute la nuit. Elle me proposait de repartir seulement le lendemain, et de me faire un café. Je me mordis la lèvre. Sa proposition était tentante, très tentante. Je plongeais mon regard dans le sien, et je compris que c’était une très mauvaise idée. J’en avais bien trop envie, et cela n’avait rien à voir avec le café. La seule chose à laquelle je pouvais penser, c’était combien j’aurais voulu m’avancer dans cette maison, la plaquer contre le mur et l’embrasser. Je pris une profonde inspiration. Ce n’était pas juste, pour elle, de profiter de cette situation. Elle ne savait rien de moi, et je savais tout d’elle. Il n’y avait rien à faire, rester m’était impossible. Et avant qu’elle ne me laisse le temps de répondre, elle se glissa dans mes bras et m’embrassa sur la joue. J’avais beau penser ce que je voulais d’elle, c’était clairement de la manipulation. Je surpris mes bras à la serrer davantage quand mon cerveau leur ordonnait le contraire. Avais-je donc si peu de contrôle sur moi-même ? Son bras descendit le long du mien, allant chercher ma main, ce qui me tira un frisson. Je devais intervenir. Cela me coûta toute ma motivation pour protester.
« Quand bien même j’aimerais beaucoup rester avec toi ce soir, je ne pense pas que … »
Mais je fus interrompu. Quand je trouvais enfin la force de m’éloigner, voilà que le destin s’en mêlait. Si ce n’était pas le karma … Une voix se fit entendre. Brooklyn me poussa vers l’intérieur pour me cacher. Je me glissai dans un coin, écoutant la conversation. Un homme était là, venu prendre de ses nouvelles … Ou la surveiller, je suppose que cela dépendait du point de vue. Et il l’appelait Brook’. A croire qu’ils étaient proches. Quand elle referma la porte, j’attendis d’entendre les pas s’éloigner pour sortir de mon coin, au cas où je ne sais pas, il espionne aux fenêtres (autant être parano jusqu’au bout). Je l’observai un instant, un demi-sourire se profilant sur mon visage.
« Tous les humains sont-ils aussi prévenant pour passer le soir vérifier que tu vas bien ? »
C’est seulement après l’avoir dit que je me rendis compte qu’il y avait peut-être une pointe de jalousie dans ma phrase. Je me mordis la langue. Non. Il fallait embrayer sur autre chose. Je voulais refuser sa proposition, je le voulais vraiment de tout mon être. Mais après tout, lorsque j’avais voulu le faire, j’en avais été empêché par … Le destin peut-être. Comme c’est pratique, le destin.
« Je n’ai absolument pas envie de rester avec toi, mais … Vu que tu es surveillée, cela me parait dangereux de partir. Cet homme aurait pu rester dans le coin, pour te surveiller. C’est décidément plus sur si je reste. »
J’avais accompagné ma phrase d’un regard amusé et d’un sourire malicieux, montrant clairement que c’était de l’ironie. Alors ça y était, il semblerait que ma décision était prise. Je me retournai vers la cuisine, pour tenter toutefois de garder une distance « de sécurité » entre nous, distance qui me permettrait de garder le contrôle de mes pensées –et de mes gestes.
« Tu m’avais promis un café n’est-ce pas ? »
Je me retournai vers le plan de travail et saisi la prise de la cafetière pour la brancher quand … Un petit bruit sourd se fit entendre, et la pièce sombra dans les ténèbres. La lumière s’était éteinte, ainsi que le voyant de la cafetière. J’écarquillai les yeux.
« Quelle sorte de magie est-ce là ? »
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| | | | InvitéInvité Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Ven 24 Mai - 9:35 | |
| Ce chien avait bouleversé toutes mes théories et ma logique. Peut-être avais-je tout faux sur toute la ligne, que ce n’était pas Anubis. D’ailleurs si cela avait été vraiment le Dieu égyptien, il m’aurait répondu. Il se serait vanter de reprendre forme humaine devant moi, d’imposer son aura divine. Je devais rester concentrer sur ce genre de pressentiment. Que serait venu faire un Dieu tel que lui autour du campement humains? Il aurait déjà dû donner l’alerte sur notre présence aux autres divinités .Dieu funéraire de l’Egypte antique, je connaissais tout sur ses légendes. Placé au commandement des défunts, il momifiait leurs corps afin de les rendre imputrescibles et éternels. Il purifiait leurs cœurs et entrailles souillés par les turpitudes terrestres, il évaluait les âmes lors de la pesée du cœur devant les juges divins. Avait-il fait cela avec mon frère ? Et quand bien même, si un jour je trouvais toutes les réponses à mes questions, serai-je une bonne fois pour toute débarrasser de mon passé ? Serai-je soulagée de savoir ce qui est advenu de mon frère et pourquoi le Dieu s’est ainsi vengé de la sorte sur lui et sur moi ? J’étais perdue et cette balade dans les bois m’avait rendue fragile.
Je ne voulais pas qu’il parte. Ce n’était pas une question d’égoïsme ou de manipulation mais bien un désir profond. Je me sentais chancelante et j’avais besoin d’une présence amicale. Je n’avais lié aucun lien aussi puissant avec les autres humains. Zéphyr était celui qui m’accordait de l’attention, qui était à mon écoute et avec lequel je pouvais discuter de tout. Mais à ses premiers mots, il ne comptait pas rester auprès de moi. J’aurai voulu entendre la fin de son argument. Il me paraissait soudainement comme … différent. Distant aussi. Mais nous fûmes interrompus par l’un des Miens qui devait certainement faire un tour de ronde. Ma porte grande ouverte l’avait conduit jusqu’à ma demeure, curieux et ou inquiet de savoir que je pouvais faire à cette heure-ci. Si cet homme s’apercevait de la présence de Zéphyr, je n’osais m’imaginer toutes les graves conséquences qui en découleraient. Je tirai le demi-Dieu à l’intérieur où il se cacha tandis que j’essayais de prendre une position décontractée, racontant une histoire sur un chien qui serait venu gratter à ma porte. Mon explication sembla lui suffire, refermant ma porte. Mes yeux se posèrent alors sur mon invité. Sa question me laissa sans voix. Non pas que j’étais incapable de lui répondre mais c’était le ton que je pouvais ou croyais découvrir derrière cette phrase. Il ne me laissa pas vraiment le temps de réfléchir qu’il embraya sur son choix : celui de ne pas vouloir rester avec moi mais qu’il était tout de même préférable pour moi ? Pour lui ? Pour Nous ? … qu’il reste entre mes murs. Je repris enfin un peu de contenance.
- Tu appelles cela de la prévenance ? J’appellerai plutôt cela de la surveillance et de la stupidité de me faire croire qu’ils sont tous inquiets pour moi.
Ah oui le café !! Il commençait déjà à se diriger vers la cuisine, j’allais pouvoir le laisser quelques minutes tout seul à se dépatouiller avec la cafetière.
- Maintenant que tu sais où se trouve la cuisine, je te laisse nous faire du bon café. Je vais passer une tenue plus confortable et me rafraichir un peu ! Je te rejoins au plus vite.
Je repris ma béquille me dirigeant tant bien que mal, avec toute cette fatigue jusque dans la salle d’eau, repoussant la porte derrière moi, j’allumais la petite lampe au-dessus du miroir. Le reflet de mon visage me fit peur. L’épuisement se lisait réellement sur mes traits. Je retirai tous mes vêtements, enfilant un pantalon gris clair, très fin et ample. Je me sentais un peu plus à l’aise ainsi. J’ouvris les robinets du lavabo, passant plusieurs de fois sur mon visage l’eau froide lorsque soudainement la pièce se retrouva dans l’obscurité.
- Il ne manquait plus que ça !
Je tâtonnais contre le mur, appuyant plusieurs fois sur le bouton. Cela aurait pu très bien être un faux contact. Apparemment pas … J’aurai dû garder avec moi la lampe torche. Et elle était où d’ailleurs cette lampe ? J’avais dû la poser sur le meuble à l’entrée. J’ouvris la porte m’apercevant que c’était toute la maison qui se trouvait dans le noir.
- Zéphyr !!! Ça va ?? Qu’est ce qui s’est passé ?
Handicapée et aveugle. Voilà à quoi j’en étais réduite. Oubliant ma béquille, je m’agrippais au mur, glissant contre les parois, touchant chaque meuble que j’atteignais.
- Le compteur électrique est au niveau de la porte d’entrée.
Mais sans lampe, c’était impossible. A travers les fenêtres, la clarté de la nuit laissait sa trace dans les diverses pièces mais je ne discernais pas plus que cela les formes … quand … SOUDAIN, j’heurtais …non pas un meuble mais bien une personne. Il m’avait rattrapée pour ne pas tomber. Cela aurait dû être un simple geste comme lorsqu’il m’avait pris dans ses bras pour me porter dans l’eau et nous baigner. Non, il y avait autre chose … Mais j’étais bien incapable de savoir ce qui n’allait pas et ce que mon cerveau tenter de me faire comprendre à son contact. Je compris par contre que Zéphyr avait en main la lampe torche. Au moins ça nous éviterait de la chercher partout. Je la lui pris m’avançant plus facilement vers un coin de mur où se trouvait un panneau. Je remis l’électricité, rallumant ainsi toutes les lumières.
- J’ai oublié de te dire qu’il fallait débrancher le micro-onde pour faire marcher la cafetière.
J’éteignis la lampe me tournant vers Zéphyr qui m’observait d’un air … que je n’arrivais pas totalement à décrypter. On aurait dit que c’était la toute première fois qu’il me voyait.
- Qu’est- ce qu’il y a ? C’est la cafetière qui te rend nerveux ?
J’ouvris les bras en grand, haussant les épaules. Et c’est là que ce « petit quelque chose » qui m’avait fait tilte un moment plutôt me traversa l’esprit … J’avais oublié de mettre un débardeur. J’étais tout simplement en soutif devant lui …. Ok ! Brook… |
| | | | Anubis Messages : 2129 Date d'inscription : 29/12/2012
Ô Grand moi Relations: Race & Mythologie: Dieu Egyptien Pouvoirs: Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Jeu 30 Mai - 0:08 | |
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Comment te le dire ?
Elle n’avait peut-être pas d’amis sur l’île, mais les humains étaient bien des hommes à ce que je sache. Je lui accordai un léger sourire amusé. Elle me paraissait parfois si naïve et ignorante à son propre sujet. Brook était jolie, délicieusement belle même. Son regard était profond, et intense, et elle avait un magnifique sourire. Je doutais d’être le seul à l’avoir remarqué, mais je m’abstins de commenter. J’étais seul dans la cuisine lorsque la cuisine s’éteignit, alors que Brook était partie se changer. Mais lorsque je voulu faire le café, la lumière s’arrêta. Je l’entendis crier au loin, me demandant ce qui se passait et me parlant dans une langue un peu étrangère : compteur électrique. Mais mon esprit fut rapidement occupé par un autre problème : comment Brook allait-elle s’en sortir dans l’obscurité avec son handicap ? Guidé par sa voix, j’en oubliais ses instructions et me dirigeais vers elle.
Quelque instant plus tard, elle se heurtait à moi. Je la rattrapai rapidement lorsque quelque chose me frappa ; ma main était entrée en contact direct avec sa peau, et pourtant j’aurais juré que c’est bien sa taille que je tenais. Un frisson me parcouru alors qu’elle se libérait de mon étreinte pour aller rallumer la lumière. Avais-je imaginé ce contact ? Mon esprit me jouait-il des tours ? C’était tout à fait possible. Elle m’apprit qu’il fallait débrancher certains objets pour pouvoir en brancher d’autre, mais je l’écoutais à peine, trop focalisé sur l’apparition qui se trouvait devant moi. Visiblement, elle avait oublié d’enfiler un t-shirt. Je l’observai un instant, un instant de trop certainement, car la politesse aurait voulu que je me retourne, ou que je détourne le regard, mais j’en étais bien incapable, comme paralysé par mon observation … Entre autre. Je réalisai alors que c’était bien sa peau que j’avais touchée un peu avant, et la seule pensée que j’arrivais à canaliser à ce moment précis était que si je tendais un peu le bras, à peine, je pourrais la toucher à nouveau. J’avais ce désir irrésistible de la toucher encore, de sentir sa peau douce et chaude sous mes doigts … Mais quand mon regard remonta vers le sien, j’eu comme un électrochoc : qu’étais-je en train de penser ?! Et pourquoi ne m’étais-je toujours pas retourné ? Le moment n’était pas à la gêne. Je devais tenter de garder une contenance si je ne voulais pas paraitre trop étrange. Je la gratifiai d’un sourire amusé.
« Alors c’est cela que tu entendais par « tenue plus confortable ? »… J’avoue que je n’ai pas encore rencontré beaucoup d’humains, je ne suis pas encore très à l’aise avec toutes vos coutumes … »
Je ris un instant, espérant lever le malaise de son côté comme du mien. Prenant garde à garder mes yeux dans les siens –et pas ailleurs, je lui lançai avec un sourire amusé :
« Moi je te trouve parfaite comme ça, mais si jamais tu veux aller enfiler quelque chose, je peux m’occuper du café maintenant que j’ai reçu les bonnes instructions ».
Je me tournai vers la machine et me mordis la lèvre. Il allait me falloir quelque chose d’autre que du café pour me calmer.
« Quoiqu’après réflexion, je vais peut-être nous chercher quelque chose de plus fort. »
Alors qu’elle avait à nouveau disparu, je récupérai une bouteille de whisky dans le placard et nous servi chacun un verre. Elle réapparu quelques instants plus tard, portant cette fois ci un t-shirt. A ma grande surprise, je la trouvais toujours aussi attirante que lorsqu’elle n’en portait pas. Alors qu’elle s’approchai, je lui tendis un verre et levai le mien en la fixant.
« Quelle soirée … »
Je descendis assez rapidement mon verre. Il était pourtant assez fort. Je souris à nouveau, désignant la bouteille.
« Si avec ça on n’arrive pas à trouver le sommeil … Qui aurait cru que Mademoiselle McGregor avait des bouteilles de whisky dans ses placards ? Tu es peut-être bien moins sérieuse qu’on ne pourrait le croire aux premiers abords … »
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| | | | InvitéInvité Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Jeu 30 Mai - 16:47 | |
| Dans l’action du moment et avec cette lumière qui avait sautée dans toute la maison, je m’étais précipitée hors de la salle de bain sans réfléchir à ce que je portais, ou ne portais pas, plus précisément. Mais ce fut au moment même où je remettais en fonction le panneau électrique que je compris que quelque chose clochait face au regard de Zéphyr. Sur l’instant, je pensais que cette situation l’avait perturbée. J’imaginais sans grand mal qu’un demi-dieu ne soit pas à l’aise avec toutes les installations des humains. Mais ce n’était pas ça et croyez moi que j’aurai bien voulu que ce soit cette panne qui le laisse sans voix devant moi. Alors je compris ce que mon cerveau avait tenté de me faire saisir quand je l’avais heurté, quand j’avais senti directement ses mains et ses doigts sur ma peau … nue.
Nue… Je restais pétrifiée face à Zéphyr, descendant lentement mon regard sur mon corps. J’avais oublié d’enfiler mon tee-shirt et j’étais tout simplement en soutif devant lui. J’aurai voulu disparaitre six pieds sous terre, ça m’aurait arrangée que de rester là, comme une potiche devant l’Egyptien. Paraitre pudique, faire une moue timide ou tout autre chose, c’était un peu tard maintenant. Il s’aperçut que ce silence n’était pas seulement le fait d’un malaise mais bien d’une sorte d’ambiguïté qui naissait. Cette même ambigüité qui n’avait cessé de grandir et de s’affirmer au fil de nos rencontres et encore plus depuis cette baignade. Et cet éloignement que l’on m’avait imposée n’avait fait que renforcer cette envie de le revoir. Pourquoi je repensais à tout cela ? J’avais fait en sorte de me barricader au niveau de mes émotions mais je venais de réaliser que je me mentais à moi-même. J’avais un corps à moitié mort, vide et pourtant mon cœur, lui, battait à tout rompre quand je posais mes yeux sur lui. Il brisa le silence de cette question qui se voulait légère. Je me raclais légèrement la gorge, embarrassée.
- Non pas vraiment … J’ai oublié dans ma précipitation, d’enfiler mon haut. Je vais … Je vais… enfin… bref… je reviens…
Je me détournais de lui écoutant malgré tout ce qu’il me disait sur le fait qu’il me trouvait « parfaite ». La paume de ma main se posa contre le mur, je ne le regardais plus, j’étais même toute proche de la porte de la salle de bain. Je l’entendais se diriger vers la cuisine...mais je devais au moins lui dire …ceci…
- Pas besoin, tu sais, d’être poli. Je ne suis pas parfaite. Je le sais. On ne l’est pas avec une jambe handicapée et la seconde qui fatigue trop vite au bout de quelques efforts, tout comme on ne l’est pas avec des béquilles ou en fauteuil roulant. Le mot parfait serait plutôt attribué aux Déesses que tu as croisées, pas à moi … Mais c’est gentil quand même…
Je repris ma petit marche jusqu’à la salle d’eau, l’entendant murmurer que le café n’était peut-être pas une bonne idée et qu’il nous faudrait quelque chose d’un peu plus fort. Je n’allais pas le contre dire sur ce coup- là. Je revins assez vite bien que je commençais à ne plus savoir comment me comporter avec lui. Je ne devais pas céder. Je devais essayer de garder le contrôle sur mes émotions comme je l’avais toujours su très bien le faire. J’attrapais avec grande joie le verre de whisky qu’il venait de me servir et sans attendre, je le bis d’une seule traite… Or, comme je n’avais pas l’habitude des alcools, les conséquences furent assez comiques. Je toussotais, cherchant à faire passer la puissance du whisky. Ne jamais boire quand on ne sait pas faire …
- McGregor est un nom irlandais. Cela vient de mon arrière arrière grand-père . Et mon père est très traditionaliste. Donc, d’après les coutumes, une bouteille de whisky dans une valise apporte protection lors d’un long voyage… Disons que je n’avais pas désiré refuser cela à mes parents quand je suis partie pour Néméïl. Donc, voilà pourquoi j’ai ce whisky ici. C’est la seule que tu trouveras.
Je récupérai la bouteille nous servant un second verre à tous les deux. Je refis exactement le même geste, avalant le nectar ambré en une seule gorgée qui passait beaucoup mieux que la première. Je sentais toute la chaleur de l’alcool me monter à la tête, s’insinuer dans chaque pore de ma peau. Très mauvaise idée de boire, finalement ! Je me resservis un troisième verre, posant la bouteille au cas où Zéphyr en voudrait lui aussi un autre. Les battements de mon cœur venaient, de nouveau, de s’accélérer, repartant de plus belle. Un instant, je fermais mes yeux, tentant de freiner cette course désordonnée dans ma poitrine.
- Tout au long de ta vie… T'est-il arrivé de lutter contre toi-même ? De lutter contre des émotions que tu n’arrivais plus à freiner, à contrôler ?
Oui, je savais que ma question lui semblerait étrange comme ça, étalée dans la conversation. Je ne devrai pas me dévoiler ainsi. Pourtant, je n’étais plus capable de raisonner avec logique.
- Toute cette semaine où je me suis retrouvée prisonnière de mon propre camp… Je ne pensais qu’à une seule chose … Te revoir …
Je baissais mes yeux sur le verre que je tenais et que je faisais tourner lentement entre mes mains avant de le poser sur le mini bar près de nous.
- Tu me manquais terriblement. Ce n’était pas seulement nos balades, nos conversations, nos têtes à têtes. C’était juste toi qui me manquait. Je me suis mentie à moi-même, en me répétant qu’il ne fallait pas que je me rapproche de toi, parce que tu es un demi-dieu et que je suis une personne handicapée.
Je n’avais pas prononcée le mot « femme ou humaine » car avant tout je me considérai comme une handicapée. Je pris délicatement sa main la posant contre mon cœur. Il battait à tout rompre.
- Quand tu n’es pas là, je ressens un vide. Quand tu es devant moi, mon cœur s’emballe.
Je me redressais un peu mieux face à lui, libérant sa main et anéantir les quelques centimètres qui nous séparaient l’un de l’autre. Mes doigts caressèrent sa joue tendrement tout en plongeant mes yeux dans les siens comme je ne l’avais jamais encore osée. Et là tout doucement, mes lèvres capturèrent les siennes. D’abord dans un petit baiser presque maladroit puis le baiser se transforma lorsqu’enfin je me permis de libérer tout ce sentiment que je gardais depuis longtemps. Le baiser se fit plus profond, plus intense plus passionné… Mes doigts glissèrent contre sa nuque, imprimant mon désir pour lui. J’oubliais tout. J’oubliais même ce qu’il pouvait penser ou ressentir. Peut-être qu’il partira d’ici. Peut-être qu’il me rejettera… Mais au moins, je ne regretterai pas ce baiser. |
| | | | Anubis Messages : 2129 Date d'inscription : 29/12/2012
Ô Grand moi Relations: Race & Mythologie: Dieu Egyptien Pouvoirs: Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Dim 2 Juin - 12:56 | |
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Comment te le dire ?
Lorsque Brooklyn s’éloigna, elle commença par bredouiller quelques mots. Je ne pris pas la peine de réprimer mon sourire, amusé par sa gêne. Alors qu’elle se dirigeait vers la salle de bain, elle s’arrêta pour m’expliquer qu’elle n’était pas parfaite, reprenant à nouveau sur son handicap. Je secouai la tête. Je ne pouvais pas la laisser dire cela, je ne pouvais pas la laisser le penser. Je pivotai rapidement et attrapai sa main.
- Brook, il est vraiment temps que tu te débarrasse de ce complexe ridicule. Quand je dis que tu es parfaite, ce n’est pas pour être poli. Tu es si forte et déterminé, qu’on en vient trop facilement à oublier ton handicap. Crois moi, j’en ai connu des déesses, des femmes vicieuses, manipulatrices … Quand je te regarde, je vois ta gentillesse et ta force. Et oui, ta beauté même si tu refuses de l’entendre. Si j’étais poli comme tu le prétends, j’aurais détourné mon regard de toi tout à l’heure, mais cela m’étais impossible. Et si tu ne comprends pas cela, c’est que tu ne t’es jamais vraiment regardée dans un miroir …
Je la laissai repartir jusque la salle de bain pendant que je nous versai à boire. A son retour, elle descendit son premier verre de whisky plus vite que moi. Elle toussota, m’arrachant un rire franc cette fois. Lorsque je me moquais gentiment, elle m’expliqua qu’elle n’était pas une grande buveuse mais que prendre du whisky était un signe de bonne fortune dans sa famille. Elle venait donc d’Irlande.
- Ca n’a pas été trop dur, de les laisser ? Je veux dire, tu es venue ici sans hésitation, sachant que tu ne les reverrais surement plus ?
Elle nous servit un second verre, puis un troisième. Alors que je ralentissais le rythme, elle accélérait. Cela ne pouvait rien donner de bon, c’était certain. Je tentai de la mettre en garde …
-Brook ….
Mais elle enchaina. Elle me demanda si j’avais déjà lutté contre moi-même et je grimaçai. Je voyais parfaitement où elle voulait en venir, et il ne fallait pas prendre cette route dangereuse …
-Ma vie a été longue Brooklyn. Ca m’est arrivé bien sûr …
Mais elle ne semblait pas comprendre mes signes, continuant sur sa lancée. Je déposai mon verre me forçant à arrêter de boire. Je devais garder l’esprit clair et surtout ne pas l’encourager dans cette voie. Et pourtant ses paroles me faisaient étrangement plaisir … Plaisir de savoir que je lui avais manqué moi aussi, qu’elle avait eu envie de me voir, qu’elle voulait se rapprocher de moi. Mais qu’elle s’y était refusée, là encore à cause de son handicap. J’avais fait un pas vers elle, me retrouvant à une distance trop courte, bien trop près d’elle. Je l’avais regardé dans les yeux, détestant l’entendre parler d’elle en ce terme qui était tellement loin de la définir.
-Brook …
Mais elle ne me laissait pas parler, enchainant les mots comme si elle ne pouvait les retenir, trop longtemps retenu surement, et je comprenais maintenant pourquoi. Moi qui croyais qu’elle ne le voulait pas, puis qu’elle refusait de peur de mettre son camp en danger … J’étais loin du compte. Elle pensait qu’elle n’était pas assez bien pour moi, voilà la vérité. Tout cela à cause de son handicap …
Elle attrapa ma main, la posant sur con cœur. Il battait si rapidement, comme pour confirmer ses dires, et sans que je m’en aperçoive, le mien s’accélérait comme pour suivre le sien.
Elle lâcha ma main, et je baissai mes yeux vers la sienne, ne comprenant pas, avant qu’elle ne se porte sur ma joue. Son contact était électrisant, brûlant. Elle plongea son regard dans le mien, et je m’y perdis complètement. J’aurais dû reculer, j’aurais dû arrêter cela et pourtant j’en étais incapable, hypnotisé par son regard. J’avais provoqué ce moment, en refusant de m’éloigner d’elle malgré ce que m’ordonnait la raison. Ses yeux descendirent vers mes lèvres et je sus que j’étais allé trop loin, que je ne pouvais plus reculer. J’étais incapable de penser à autre chose que l’embrasser, et pourtant j’étais comme paralysé, incapable de le faire. Mais elle s’en chargea pour moi. Elle s’approcha lentement et m’embrassa. Je fermai les yeux, faisant taire mon esprit qui hurlait que c’était malsain, que je devais arrêter ce mensonge maintenant, et n’écoutant que mon corps qui en réclamait davantage. Comme si elle m’avait entendu, elle prolongea se baiser, y mettant plus de fougue, agrippant ma nuque. J’abandonnai toute résistance, cédant pleinement à mon désir et enroulant un bras autour de sa taille, comme pour éliminer toute distance entre nos deux corps. Je n’aurais jamais dû retenir mon désir pour elle aussi longtemps, car maintenant qu’elle l’avait libérée, j’étais totalement incapable de le contrôler. J’aurais voulu que ce moment dure une éternité, mais je n’avais plus l’éternité. Je n’étais plus un dieu, n’est-ce pas ? Mais je n’étais pas non plus Zéphyr, quand bien même je désirais de plus en plus être lui. J’étais Anubis. Et je venais de l’oublier. D’un coup, je reculai. Je la regardai un instant, et me sentant prêt à l’embrasser à nouveau, je me retournai.
- Non, non il ne faut pas. Il ne faut pas.
Je m’appuyai sur le plan de travail et me retournai un instant vers elle
- Tu mérites mieux que ça Brooklyn.
Je devais partir. Je sorti de la maison, et fermai la porte. Je pris ma tête entre mes mains. Comment mon mensonge avait-il pu me mener aussi loin ? La réponse était juste derrière cette porte : Brooklyn. Elle était tout ce à quoi je n’étais pas préparé ; elle était douce, drôle, sincère, droite. Et pour ne rien gâcher elle était superbe, incroyablement désirable. Je ne pouvais pas imaginer que j’en viendrais à développer des sentiments pour elle. Je devais la laisser et ne revenir que pour lui dire la vérité. Qui j’étais, que je ne méritais pas son affection. Mais j’avais peur pour elle. Peur qu’elle se pense indigne d’être aimée par moi, à cause de son handicap alors que c’était tout l’opposé. Je lui devais une explication, ce soir.
Je rouvris la porte. Elle était là devant moi, le regard perdu. Je devais lui dire, je devais lui avouer. Mon regard croisa le sien, et je ne pensais qu’à une chose, ses bras, ses lèvres, son corps. Quel sortilège m’avait-elle jeté pour m’empêcher de penser quand j’étais devant elle ? Je fonçai vers elle, et la collant au mur, je l’embrassai. Je l’embrassai comme si je voulais aspirer la vie hors d’elle, comme si je voulais la dévorer totalement. J’avais eu tort. Je pensais pouvoir être avec elle et contrôler mes sentiments. Et maintenant, c’était eux qui me contrôlaient …
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| | | | InvitéInvité Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Dim 2 Juin - 14:53 | |
| Je n’avais jamais vécu une telle nuit aussi épuisante physiquement que moralement : entre ce chien errant, l’électricité qui avait sauté et mon petit défilé en soutif devant Zéphyr… Je pensais qu’on ne pouvait faire plus. Me retrouver ainsi devant lui n’avait fait qu’accroitre ma gêne. Je n’étais pas vraiment pudique mais depuis mon accident, mon corps n’était pas vraiment ce que j’apprécié le plus en moi. Et lui… Lu, il restait là à m’observer et à me dire combien j’étais parfaite. Il avait toujours été très gentil avec moi, avec ce petit côté protecteur que j’aimais particulièrement mais je ne pouvais pas accepter cette compassion parce que j’étais handicapée. Alors, avant de rejoindre la salle de bain, je préférai être clair avec lui mais il ne semblait pas être de mon avis. Sa main attrapa la mienne se postant devant moi et il commença à parler. Je m’abreuvais à ses mots, en me disant, à la fois, que tout cela était irréel et pourtant, Zéphyr avait toujours été sincère avec moi. Le feu me monta aux joues, baissant mon regard devant l’effet que ma demi-nudité avait fait sur lui. Silencieuse, je lui en étais néanmoins reconnaissante d’entendre tout cela surtout venant d’un demi-dieu qui avait traversé les siècles et qui avait rencontré des femmes toutes aussi magnifiques les unes que les autres. Il me laissa repartir m’habiller avant de revenir auprès de lui, d’une façon plus décente.
Son idée de boire du whisky plutôt que du café était une très bonne idée. Il me fit remarquer qu’il n’aurait pas pensé que je puisse avoir une telle bouteille dans mes affaires. Les origines de ma famille venaient d’Irlande bien que mon père soit né aux USA comme moi d’ailleurs mais il avait été éduqué dans toutes ces traditions.
- Oui…mais j’avais fait un choix. Un choix sur lequel j’ai réfléchis longtemps avant de m’embarquer dans ce voyage. Comme je te l’ai déjà expliqué, mon frère Julian était tout pour moi, et mes parents ont compris que rien ne pourrait me faire reculer. Parfois, c’est dur… Je me sens seule. Peut-être que je me suis mise moi-même à l’écart des autres mais j’ai beaucoup de mal à accepter tout ce qui se passe au Camp.
Je remplissais un peu trop vite mes verres sous le rire de Zéphyr devant ma grimace lors du premier. Les autres passèrent un peu mieux. J’avais ce besoin de me libérer de ce carcan que j’avais tissé autour de moi, d’être enfin sincère autant envers moi qu’envers lui. Alors j’entrepris ce que pour le moment je n’avais jamais osé dire : dévoiler ce que je dissimulais au fond de mon cœur. J’étais tellement concentrée sur mes mots, que je ne lui laissais pas l’occasion d’en émettre. J’étais sur ma lancée et il m’était maintenant impossible de reculer. Tout s’emballa aussi vite que les pulsations de mon cœur. Et je fis ce que mes sentiments me dictèrent oubliant tout autour de moi, autour de nous. Je l’embrassais d’un baiser doux, voir un peu maladroit mais ma passion reprit vite ses droits, donnant plus de profondeur à mon baiser. Je sentis son bras s’enrouler à ma taille, anéantissant le maigre espace entre nos deux corps. J’étais transportée par ce baiser, lui insufflant tous mes sentiments pour lui. Je n’avais jamais été aussi bien que dans ses bras… Mais tout à une fin malheureusement. Et je compris aux mouvements de Zéphyr, qu’il s’éloignait de moi, stoppant notre baiser.
J’écarquillais mes yeux devant sa réaction alors qu’il se détournait de moi, me répétant qu’il ne fallait pas. Mon cœur manqua un battement comme s’il venait de se briser, de mourir.
- Que je mérite mieux ? Mieux en quoi Zéphyr ? Je ne sais pas ce qui te fait dire cela mais il n’y a qu’avec toi que je me sens bien, qu’avec toi que je veux être. Regarde la confiance que les miens ont en moi au point de me retenir prisonnière du camp, de m’interdire d’en franchir les limites ! Oui, je mérite mieux que ça… et c’est avec toi.
Mais c’était trop tard. Zéphyr ne voulait rien entendre. Il sortit de ma maison avant que je ne puisse lui dire quoi que ce soit d’autre, regardant cette porte se refermer derrière lui. J’avais l’impression que le sol allait s’ouvrir sous mes pieds, vacillante, je me rattrapais au mur m’avançant avec difficultés dans le petit salon qui était devenu soudainement trop calme. J’avais mal. Mon cœur me faisait terriblement mal. Mes larmes coulaient sur mes joues sans que je ne puisse les freiner. Je n’aurai pas dû… Non ! Il ne fallait pas que je regrette ce baiser. Je ne pouvais plus contenir toute cette affection que j’avais pour lui. Ce mensonge que je m’infligeais à moi-même. Je fixais cette porte d’entrée en me demandant si un jour je le reverrai…
Et elle s’ouvrit… Je ne rêvais pas… Zéphyr se tenait de nouveau à quelques mètres de moi. Etait-ce mon imagination que me jouait des tours au point de croire qu’il avait décidé de revenir sur ses pas ? J’avais peur de m’avancer, et ce fut lui qui s’élança vers moi, m’emportant dans sa fougue et me collant contre le mur derrière moi. Mes lèvres retrouvèrent les siennes avec une intensité indéfinissable. Mes mains englobèrent son visage, mes doigts le maintenaient contre moi. Mon souffle se mêlait au sien sans plus aucun interdit. Ma bouche dévorait la sienne sans répit, recevant son baiser avec autant d’ardeur que la sienne. J’avais cru un instant le perdre à tout jamais et à présent il était là. Mes mains laissèrent son visage, glissant sur ses épaules, coulant le long de ses hanches jusqu’à trouver les pans de son tee-shirt et toucher sa peau nue que je flattais du bout de mes doigts remontant dans le creux de son dos. Ce contact était grisant, magnifique. Notre baiser continua encore et encore avant de reprendre notre respiration mais je ne lui permis aucun répit, mordillant sa gorge et son cou, découvrant le parfum de sa chair, m’enivrant de son parfum sans entrave. Plus rien ne nous retenait.
Son tee-shirt me gênait au point de le lui retirer avec son aide et retrouver au plus vite le contact de mes paumes sur son corps nu. Ma bouche apprenait par cœur chaque parcelle de sa peau. Mes doigts dessinaient chaque partie de son corps, caressant ses hanches, revenant dans son dos. Je ne me lassais pas de le découvrir.
- Ne me laisse plus … et ne dis plus que je mérite mieux. C’est toi seul que je veux …
Addiction … |
| | | | Anubis Messages : 2129 Date d'inscription : 29/12/2012
Ô Grand moi Relations: Race & Mythologie: Dieu Egyptien Pouvoirs: Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Lun 3 Juin - 21:38 | |
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Comment te le dire ?
Jusqu’à ce soir, j’ignorais vraiment l’importance de mon désir pour elle, mais avec un seul baiser, elle avait su réveiller en moi une ardeur insoupçonnée. J’en avais connu d’autres bien sûr, mais je ne pensais pas avoir désiré quelqu’un de cette manière, d’aussi loin que je pouvais me rappeler. J’avais toujours été capable de faire passer ma raison d’abord, j’avais toujours su réfléchir, mais cela avait changé. Etait-ce parce que je n’étais plus vraiment un dieu ? Ou peut-être l’effet de l’alcool ? Peut-être était-ce l’emprise qu’elle avait sur moi, simplement.
Lorsque j’étais rentré, j’avais foncé sans réfléchir, plus ou moins conscient que je risquais de me faire virer rapidement, après ma réaction précédente. Mais elle n’en fit rien. Alors que je la plaquais au mur, elle répondait à chaque baiser, chaque caresse que je lui offrais avec plus de passion et de fougue encore, plus de passion. Lorsqu’elle m’enleva mon t-shirt, je compris que le recul n’était plus une option. Je ne pensais plus à mes remords, plus à ce qui se passerait le lendemain ; tout ce à quoi j’arrivais à penser c’était elle, elle et encore elle. Je ne voyais plus le vice dans cet échange, et je chassais de mon esprit les pensées qui me disaient qu’en un sens, je profitais d’elle, de la pire des manières. Je ne voyais plus que la beauté de notre union, tout ce qu’elle avait changé dans mon regard sur les femmes en général, sur ce que je pouvais être, et je ne désirais qu’une chose ; avoir le même effet sur elle. Je voulais qu’elle se sente belle dans mon regard, je voulais lui faire oublier tous ses malheurs, le temps d’une soirée. Et je voulais aussi oublier les miens. Quand bien même je savais à cette instant que j’aurais des remords le lendemain, je les chassais de mon esprit, ou plutôt elle les chassait de mon esprit, me demandant de ne plus la laisser seule. Me disant que c’est moi qu’elle voulait. Moi. Et je la voulais aussi, je la désirais tant que s’en devenait presque insupportable. Contre ce mur, je la soulevai légèrement pour retirer son t-shirt plus facilement. Elle ne l’aura décidément pas porté longtemps … Alors que j’embrassais son cou, elle m’interdit de dire que je n’étais pas digne d’elle. Je la lâchai un instant, remontant mon visage en face du sien. Ma main droite caressa sa hanche, remontant sur son sein, son épaule, avant d’emprisonner sa nuque pour rapprocher son visage du mien, comme pour appuyer mes paroles …
« Seulement si tu cesses de nier ta beauté. C’est un marché … »
J’approchai mes lèvres des siennes comme pour m’en emparer à nouveau, avant de reculer, taquin.
« Devrions-nous le sceller par un baiser ? »
Je capturais à nouveau ses lèvres, presque violemment, la séparant du mur pour la coller plus à moi. Je la couvrais de baiser alors que me dirigeait vers sa chambre, dans la pièce à côté. Je fis glisser son pantalon ample sur le sol d’un simple geste, comme s’il ne demandait qu’à disparaitre. Rapidement, le reste de nos vêtements prit le même chemin, alors que je l’allongeai sur le lit. Elle était réellement parfaite, superbe dans sa nudité, et pourtant je ne pris même pas quelques secondes pour en apprécier la vue que déjà, mes pulsions reprenaient le dessus. Je m’allongeai sur elle, embrassant ses lèvres, descendant jusqu’à son nombril pour mieux remonter dans son cou. Mes mains parcouraient son corps, se crispant sur ses cuisses, les enroulant autour de moi. Lorsque mon visage fut au niveau du sien, elle me fixa un instant et je la sentis frissonner. Je sentais qu’elle voulait dire quelque chose, et je lui souris. Brooklyn était parfaite, sous tous les angles. Elle avait tant de qualité, elle était douce, et pure, cela n’avait pas besoin d’être énoncé. Je l’embrassai avec douceur. Elle me répondit avec ardeur, comme me donnant l’autorisation que j’attendais pour la faire vraiment mienne. Elle me l’avait dit plus tôt ; elle me voulait. Et je la voulais aussi. Nos désirs s’exhausseraient, au moins pour cette nuit, cette parfaite nuit. A ce moment précis, rien d’autre n’avait d’importance.
Il y a un proverbe qui dit « Attention à ce que tu souhaites, tu pourrais l’obtenir ». C’est à mon réveil que je le compris. Lorsque j’ouvris les yeux, Brooklyn était toujours endormie. Elle était couchée, à moitié sur moi, un bras autour de moi, le visage tourné vers le mien. Je souris, en déduisant qu’elle avait du se réveiller et me regarder dormir. Je remis en place une de ses mèches de cheveux passant mon pouce sur sa joue. Elle ouvrit les yeux et me sourit à son tour, alors que mon propre sourire refusait de quitter mon visage. Je ne me rappelais pas de m’être senti aussi bien, aussi apaisé.
« Debout la marmotte … »
Je me redressai légèrement pour pouvoir l’embrasser. C’était un baiser langoureux, mais tendre, doux. Un baiser qui signifiait tout le bonheur que j’avais d’être là, avec elle, dans ce lit. Alors que je passais ma main dans ses cheveux, et que mon autre main attrapait sa taille, tout prêt à réveiller des souvenirs de notre nuit, une voix se fit entendre.
« Brooklyn ? »
On frappait à la porte. Combien de temps avait-on dormi ? Quelle heure était-il ? Cette voix me sortit de notre bulle, refaisant surgir tout ce que j’avais volontairement fait taire la veille. La honte, le remord, la culpabilité. Mais maintenant, celle de cette nuit venait s’y ajouter. Qu’avais-je donc fait ? Comment oublierais-je le fait d’avoir abusé ainsi de sa confiance, et par là-même de son corps, de son âme ? J’étais incapable de regrette cette nuit, mais je savais à cet instant que je m’étais fait des souvenirs bien au-delà de mes moyens …
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| | | | InvitéInvité Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Mer 5 Juin - 11:24 | |
| Rien ne pouvait être plus parfait qu’en cet instant. Son corps contre le mien. Ressentir sa chaleur contre la mienne. Redessiner du bout de mes doigts chaque parcelle de sa peau nue que je découvrais comme jamais. Le griffer sous les pulsions qu’il insufflait à notre ébat. Sur mon lit, la tempête de notre corps à corps se déchainait avec puissance, matinée de cette passion qui n’avait cessé de nous dévorer tous les deux depuis le début. J’avais cessé de retenir toutes ces émotions, tous mes sentiments, ouvrant ainsi les vannes de mon cœur pour la toute première fois. Emportée par cette fusion, mon corps se cambrait sous ses assauts à la fois doux et intenses. A son reflet. Je l’aimais. Ce n’était pas simplement un moment charnel. C’était bien plus que cela, qui dépassait la logique quand on savait que nous étions sur Néméïl. Perdue entre ses bras, prisonnière consentante de ses désirs, ma bouche ne cessait de le dévorer, de l’embrasser avec fureur comme si cette nuit n’était qu’un rêve, qu’un mirage que je ne désirai pas voir se volatiliser. Nos gémissements exprimaient tout ce plaisir qui était le nôtre, parfaite mélodie accordée sur le même rythme, berçant le silence de la chambre. Dans ma tête, ses mots revenaient comme pour apaiser cette crainte de ne pas lui plus plaire. Ne pas nier ma beauté, m’avait-il dit. Et c’est ce que je me permettais de faire alors que je sentais cette chaleur envahir chaque fibre de mon corps, ponctuant de plus en plus les spasmes indécents qui remontaient le long de mon échine avant de nous libérer tous les deux dans une jouissance belle et si voluptueuse.
La nuit avait été longue et bien vite, le sommeil m’avait happée non sans briser le contact de son corps contre le mien. Blottie dans le creux de son bras, ma joue contre son torse, ma main s’était faite possessive sur son ventre, comme pour l’empêcher de disparaitre au petit matin. J’entendais les battements de son cœur tout comme je m’enivrai de son parfum. De son unique parfum avant de m’endormir et de me laisser transporter par mes songes merveilleux. Je m’étais réveillée une seule fois, certainement au petit matin, ne pouvant m’empêcher de l’observer dans son sommeil. Il était beau. Terriblement beau.
Un petit chatouillis me réveilla. Une caresse furtive sur ma joue, un geste tendre dans mes cheveux et j’ouvris mes yeux sur lui qui me regardait. Son sourire fut aussitôt contagieux. Je bougeais légèrement contre lui, retrouvant le gout de ses lèvres sur les miennes qui réveillait tout l’amour que j’avais pour lui. Déjà sa main glissait sur ma hanche nue, mes doigts effleuraient, eux, son bras, remontant à son épaule, dans ses mèches brunes. La marmotte ne comptait pas sortir de dessous la couette. Ma peau s’électrisait à son toucher avant que notre petite bulle n’éclate sous les coups que l’on donnait à ma porte. Je fronçais les sourcils, basculant sur le côté du lit pour me redresser. Je tâtonnais de ma main, les divers vêtements qui se trouvaient dispersés sur le sol avant de comprendre que je ne trouverai pas ce que je cherchais. J’enfilais mon peignoir qui était posé sur le petit fauteuil près de ma table de nuit, faisant signe à Zéphyr de ne pas faire de bruits. Une fois devant la porte d’entrée ouverte, un homme du campement me fit face, curieuse de savoir pourquoi il tapait à ma porte. Je croisais mes bras, peu patiente soudainement devant lui.
- A voir ta tenue… Tu dormais ?
- Euh … oui mais je ne pense pas que cela soit le but de ta visite ? Pourquoi tu viens frapper à ma porte.
- Brooklyn, plus tu te fais sauvage, plus tu deviens désirable.
J’écarquillais grands les yeux devant ses propos, plaquant ma main sur la poignée de ma porte. Un mauvais sentiment m’étreignit et je ne comptais pas faire la conversation avec ce type.
- Tu devrais retourner voir si j’y suis… ailleurs !
Sa main se posa sur mon bras, me faisant perdre le maigre équilibre sur ma seule jambe valide. Son bras entoura ma taille, me retenant contre lui alors que j’essayais de me défaire de son étau. En cet instant, la seule pensée qui me venait à l’esprit était que Zéphyr reste calme et ne quitte pas la chambre.
- Si je crie, le reste du campement va arriver. Ça serait moche pour toi que j’explique devant tout le groupe que tu tentes d’abuser de moi ! Alors tu me lâches !!
Mes prunelles vrillèrent les siennes, très sérieuse. Il me libéra sans dire un mot de plus, rebroussant chemin mais son regard qu’il me lança au dernier moment me glaça le sang. J’en frissonnais, frottant énergiquement mes avant-bras pour faire passer cette sensation dès plus désagréable. Je refermais la porte sursautant devant la présence de Zéphyr qui m’observait avec attention de ses yeux bleus. La lueur qui s’en dégageait me laissa sans voix un instant avant de me reprendre.
- Je suis désolée qui tu aies dû assister à cela … Ce n’est pas la première fois que cela arrive.
J’inspirai doucement pour chasser cette angoisse, lui offrant un sourire pour ne pas l’inquiéter.
- Je nous prépare un bon petit-déjeuner, ça te dit , avant que tu ne partes ?
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| | | | Anubis Messages : 2129 Date d'inscription : 29/12/2012
Ô Grand moi Relations: Race & Mythologie: Dieu Egyptien Pouvoirs: Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Dim 9 Juin - 18:44 | |
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Comment te le dire ?
J’observais avec amusement Brooklyn rechercher ses vêtements. Mais les coups se faisant insistants, elle enfila une robe de chambre par défaut, son échec m’arrachant un rire. Elle me fit signe de ne pas faire de bruit alors qu’elle allait répondre à la porte. Encore un humain. J’avais cru qu’elle exagérait lorsqu’elle me disait être surveillée, mais cela y ressemblait de plus en plus.
Je me glissai dans le salon pour écouter des bribes de leur conversation derrière la porte. La curiosité est un vilain défaut que j’aurais mieux fait d’ignorer, que je fis immédiatement frappé par une phrase entendue … « plus tu te fais sauvage, plus tu deviens désirable. » Mon cœur se serra. Qui était cet homme ? Un amant assurément vu le ton qu’il prenait. Je me pinçai la lèvre. Bien sûr que je n’étais pas le seul, quel idiot avais-je été de le croire. Mais rapidement, elle me rassura sur ce point. « Tu devrais retourner voir si j’y suis … Ailleurs ! » Visiblement elle ne le portait pas dans son cœur. Je détestais cette situation. J’aurais voulu pouvoir sortir, et aller participer à cet échange mais je ne le pouvais pas.
Je l’entendis dire qu’elle allait crier et faire venir le reste du campement. Je serais là bien avant. Je m’approchai de la porte, le poing serré. Au diable l’anonymat, cet homme-là ne repartirait pas en un seul morceau. Mais Brooklyn parvint à la faire partir avant que je n’intervienne. Lorsqu’elle ouvrit la porte, j’avais mâchoire et le poing serrés, si bien qu’on voyait les jointures des articulations de ma main. Lorsqu’elle entra, je la pris immédiatement dans mes bras. Son contact me permis de me détendre légèrement. Je respirais le parfum de ses cheveux, m’apaisant doucement lorsqu’elle tenta de me rassurer (ce qui fut un échec cuisant …) en me disant que cela se produisait souvent.
« Comment ça pas la première fois ?! Et tu ne l’as pas signalé ?? »
Je la fixai un instant avant de me tourner vers la fenêtre, regardant dans la direction qu’il venait de prendre. Si je partais maintenant j’aurais peut-être le temps de le suivre. J’ajoutai pour moi-même :
« Les miens avaient raison. Les humains sont vraiment des barbares … »
Je pris conscience de la façon dont pouvais sonner ce que je venais de dire, et me retournai vers Brook rapidement.
« Je ne parle pas pour toi, évidemment. »
J’ajoutai un peu d’humour là-dessus pour la détendre, et chasser ces noires pensées. Ce réveil avait été parfait, cette nuit magique. Je ne laisserai rien et personne nous prendre cela.
« Quoique tu l’es peut-être un peu quand même à en voir les morsures dans mon dos. »
Je ris un instant avant de la soulever dans mes bras et de la poser sur le bord de la table, la mettant ainsi à ma hauteur. Doucement, je l’embrassai, encore et encore. Il me semblait impossible de penser à une autre activité intéressante, et pourtant il faudrait que je parte. Je fis une petite moue taquine alors qu’elle me proposait de déjeuner, avant de passer l’une de mes mains sous sa robe de chambre.
« Je n’ai pas très faim. »
Je jetai un coup d’œil à l’horloge avant de grimacer. Malheureusement, je n’allais pas pouvoir m’éterniser.
« Mais je vais devoir partir. Si les miens me voient rentrer au petit matin avec les mêmes vêtements qu’hier, ils risquent de se douter de quelque chose. Mais Brooklyn ... Si jamais ce gars-là reviens, je veux que tu m'en parle, d'accord ? »
Je la regardai avec insistance, puis jetai un coup d’œil à la salle de bain.
« Je peux t’emprunter ta douche ? »
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| | | | InvitéInvité Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Lun 24 Juin - 12:46 | |
| J’aurai aimé qu’il n’entende pas cela, qu’il ne soit pas le témoin de la vie que je menais ici. Il avait d’autres soucis à gérer que les miens. Un bref instant, je le dévisageais. Ses poings serrés me faisaient mal. Ses phalanges blanches reflétaient toute la colère qu’il avait en lieu alors qu’il tentait de se contrôler. C’était moi qui étais responsable de cela. Je regrettais tant qu’il ait pu entendre cette conversation. Mais avant de prononcer quoi que ce soit, il m’attira dans ses bras. Je ressentais les vibrations de son cœur contre ma poitrine, le serrant à mon tour. Mes bras autour de sa taille, mon nez enfoui dans le creux de son cou, je fermais mes yeux, repensant immédiatement à notre nuit. Je ne savais même pas où tout cela nous mènerait Nous avions cédé à notre attirance tout en sachant les risques que nous prenions. Et maintenant qu’allait-il se passer ? Redeviendrons-nous de simples « amis » ? Etait-ce juste une nuit pour assouvir un désir qui nous consumait depuis le début ? Je chassais ses idées noires de mon esprit, revenant à l’instant présent. Je savourais son contact tout contre moi. Ce petit silence entre nous deux ne dura pas. Je ne voulais pas l’inquiéter au sujet de cet humain qui n’avait pas cessé de se montrer possessif et violent envers moi depuis notre installation au Camp. Mais, mes maigres explications pour tenter de désamorcer la situation n’avait pas suffi pour calmer Zéphyr qui recula de moi. Il fut surpris par ma réaction de ne lui avoir jamais parlé de tout ceci.
- A chaque fois que l’on se voyait, j’oublié ces moments auprès de toi. Je préférai largement nos discussions et nos échanges que de devoir te parler de ce qui se passait au Camp.
C’était vrai. Etre avec lui, c’était comme à chaque fois, être coupée de la réalité, d’être dans une bulle qui n’était qu’à nous deux. J’oubliais tout. J’oubliais que je n’étais qu’une humaine paralysée. J’oubliais qu’l, était un demi-Dieu. J’oubliais que tout nous séparait. Mon cœur se serra quand il parla des Miens. Je ne pouvais le blâmer. Il avait raison. Mais les humains n’étaient pas tous ainsi.
- Ne les juge pas tous de la même façon. Je ne suis pas unique Zéphyr. Regarde les Dieux, quelle que soit la mythologie, il y en a certains qui sont bons, d’autres plus méprisables. C’est la vie et le monde qui sont ainsi. Tout ne peut pas être noir ou blanc. Il faut aussi regarder les dégradées de gris et en apprécier toutes leurs valeurs.
Je secouais ma tête, mon sourire se redessina sur mes lèvres lorsqu’il fit références à ses morsures sur sa peau. Taquine, je poursuivis sur le même ton que lui.
- Il n’y a pas que des morsures. Il y a aussi des griffures. Ce n’est pas de ma faute… C’est toi qui a déclenché ce genre de réactions de ma part… Et je veux bien t’en refaire autant que tu le désireras.
Son rire fut contagieux et je me sentis soulever dans ses bras, me reposant sur le rebord de la table. J’étais à sa hauteur, et j’avais envie de retrouver notre petit cocon. Le même que cette nuit. Ses lèvres devenaient ma drogue. Mes doigts glissèrent sur sa nuque, intensifiant le baiser. Ma langue se faisait gourmande de la sienne. Mon souffle plus intense, plus brulant. Il éveillait en moi toute une palette d’émotions fortes. J’aurai voulu qu’il reste, encore et encore mais c’était impossible. Je ne pouvais m’empêcher de mordiller ma lèvre tout en acquiesçant de la tête à ce qu’il me disait…
- Oui, je te tiendrai informer si cet homme revient, et je comprends pour les tiens. Il faut rester discret …
Je me libérai de ses bras, redescendant de cette table tout en appuyant contre elle pour ne pas perdre mon équilibre.
- Je t’en prie, fais comme chez toi. Tu trouveras des serviettes propre dans le petit placard sous le lavabo.
Je le suivis des yeux jusqu’à ce qu’il entre dans la salle de bain et qu’il pousse la porte sans la fermer complètement. Au bout de quelques minutes, j’entendis le bruit du jet d’eau. Il ne voulait pas de petit déjeuner, et moi, ce que je désirai se trouvait dans cette cabine de douche. Je ne devais pas céder à cette envie voluptueuse. Pourtant, c’est ce que je fis, marchant pas après pas jusqu’à pousser la porte et faire tomber à mes pieds mon peignoir de nuit. Je pouvais voir sa silhouette se dessiner derrière la paroi opaque. J’avais un besoin fou de sentir ses mains sur mon corps, ses lèvres sur ma peau. Il était devenu en une seule nuit, une drogue.
Je fis glisser la paroi au moment où il tourna son visage vers moi, à la fois surpris et content. Pas besoin de paroles. Il suffisait de lire dans nos regards pour comprendre. Je pris une noisette de gel douche dans le creux de ma main avant de le faire mousser sur son dos. Mes doigts dessinaient sa musculature parfaite, jusqu’à ses hanches et ses fesses. Je m’imprégnais de cette vision qui serait certainement la dernière. Zéphyr me fit face totalement et je me jetais sur ses lèvres, furieusement. Comment me passer de sa bouche et de ses baisers ? Mon corps se plaqua au sien tandis que l’eau coulait sur nos peaux. Je redécouvrais son corps, parsemant sa peau de petits baisers mouillés : son menton, sa gorge, sa clavicule, son torse. Mes mains sur ses hanches, je descendais lentement entre ses jambes. Ma langue serpentait jusqu’à son ventre, jusqu’à l’interdit. Le gouter était devenu une nécessité. Je me redressais enfin pour revenir capturer ses lèvres.
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| | | | InvitéInvitéSujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] Lun 24 Juin - 16:03 | |
| [RP terminé. Thanks ] |
| | | | Contenu sponsorisé Sujet: Re: Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] | |
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| | | | | Mensonges et courage, tu m'empêches de choisir [Brooklyn] | |
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