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 The darkness reveals the real souls [Jörmungand]

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Perséphone
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MessageSujet: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeJeu 7 Mar - 15:44

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The darkness reveals the real saouls

Perséphone & Jörmungand

Il faisait nuit, et j'adorai ça. Cette obscurité me rappelait l'ambiance lourde et pesante de mes Enfers. Je ne savais pas exactement où je me trouvais, non, j'avais marché toute la journée jusqu'à la tombée de la nuit, où je ne m'étais arrêtée qu'une fois dans un lieu qui refléterait mon humeur: isolé, froid. Je n'avais envie de voir personne, de ne parler à personne. Alors que je ne pensais jamais en arriver là, les Enfers me manquaient. Je souris à cette pensée. Et dire qu'aux premiers jours de mon mariage, j'aurai tout fait pour retrouver le soleil, l'air libre, ma mère, aujourd'hui, j'avais envie d'obscurité, d'espaces sombres. Ce champ où je me trouvai était parfait: levant les yeux, j'avais devant moi une série d'étoiles toutes plus belles les unes que les autres. Elles étaient les seules présentes, ce soir, et ça me convenait parfaitement. M'allongeant à même le sol, je frissonnais alors que le froid tentait de percer ma chair. Le sol était rugueux: l'herbe n'y poussait plus, et une sorte de terre rouge recouvrait l'espace.

En tête à tête avec les étoiles, je pris une bonne bouffée, sans me préoccuper que quelqu'un arrivait. Plongée dans mes pensées, je m'étais fermée au monde alentour. La quiétude du moment me permit de reposer un moment mon esprit si torturé, si changeant. Je commençai à prendre conscience de ma bipolarité, je voyais bien que depuis que j'étais arrivée sur Néméïl, j'avais changé. Avant, ces changements si soudains étaient cadrés: les six mois passés avec ma mère étaient bercés d'amour, de gentillesse, de sensibilité. Les six passés en Enfers me faisaient retrouver ma force, mon impulsivité et parfois même, mon sadisme. Ici, j'avais perdu mes repaires. Mes deux personnalités se mélangeaient, apparaissaient sans que je m'en aperçoive parfois. J'avais bien du mal à rester celle que j'étais devenue: l'adolescente qui avait été arrachée à sa mère tentait de reprendre le dessus. Je ne voulais pas d'elle. Je voulais rester celle qui avait subi un mari violent, celle qui avait surmonté les Enfers, les âmes des mort. La mort elle-même ! Pourquoi redeviendrais-je cette pauvre enfant alors que j'avais vaincu la mort ?

Les pas se rapprochèrent sans que je n'y prête d'attention.

image 1 : créateur | image 2 : créateur
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeJeu 7 Mar - 17:40

La rage empoisonnait le cœur de Jörmungand. Le Fenrir avait envie de hurler, d'enfoncer ses griffes dans cette terre qui lui faisait insulte et de laisser échapper sa colère. D'être un loup. Mais cette possibilité lui était fermée. Il était enfermé dans le corps humain qui lui avait été alloué, et en cet instant, il le vivait comme une prison. La colère était tellement forte, tellement surhumaine, qu'elle semblait capable de le détruire physiquement. Comme si cette enveloppe corporelle n'était pas assez forte pour la contenir, et qu'elle ne pouvait qu'exploser.
Le Fenrir s'éloigna de l'objet de sa colère en courant, regrettant une fois de plus l'élégance de sa course élancée lupine. Il aurait été tellement plus rapide, autrement. Il entendit, derrière lui, une voix familière qui lui lançait : « Attend, reviens ! » Mais il ne comptait pas revenir. Il fuyait. Il fuyait parce que cette fois-ci, c'était une fois de trop, et qu'il avait besoin de solitude. Pas d'un combat qu'il n'était pas sûr de remporter. C'était lâche et indigne de lui, il en avait conscience, mais cette fois, on l'avait blessé au cœur. Il avait toujours été solitaire, refusant la compagnie des autres. Il se rappelait pourquoi, désormais. On l'avait rejeté. Et on le rejetait encore. C'était quoi, le prétexte, cette fois ? La personne qu'il avait abordé avec tout son courage avait-elle un problème avec sa nature ? Hé bien oui, il n'était pas humanoïde, il n'avait jamais eu une autre forme que celle d'une bête... Et alors ? Jörmungand avait beau avoir une très haute opinion de lui, et détester fuir face à l'adversité, il y avait certaines choses qui le mettaient hors combat. Le mépris de quelqu'un qui ne le connaissait pas, notamment. Jörmungand avait vraiment, vraiment envie de hurler. Comme le loup qu'il était, au fond de lui.

Le Fenrir sentit l'obscurité l'engloutir. Et avec lui, une partie de sa colère.
Il ralentit un peu l'allure, observa les alentours. Il aimait ce champ. Peut-être pas autant que son chez-lui, c'était vrai, mais à défaut, il était assez isolé pour faire une bonne tanière. Le loup sentait que cet endroit était fait pour lui. Noirceur, délaissement, isolement : tout lui rappelait sa propre situation. Ce n'était pas le mal qui était à l'œuvre, non. Autre chose, simplement.
Jörmungand sentit le désespoir remplacer progressivement sa colère. Cela faisait du bien. Le désespoir, c'était quelque chose qu'il connaissait aussi bien que la rage, mais qu'il maîtrisait peut-être un petit peu mieux. Il continua d'avancer, jusqu'à entendre la respiration. Quelle respiration ? Ah oui, il ne l'avait pas vu. Une très jeune femme, assez obscure, qui paraissait totalement dans son élément dans un tel paysage - peut-être encore plus que lui, en fait. Le loup la toisa, ne sachant pas trop quoi faire. Quelqu'un avait pénétré sur ce qui constituait une partie de son territoire, et son instinct ne le poussait pas à être amène avec cette personne. Il ressentait plutôt le besoin de la chasser, de montrer qu'ici, c'était lui, le maître des lieux. Et en même temps, il n'était plus exactement un loup. Son apparence humaine avait, parfois, une fâcheuse tendance à le rendre plus porté sur la sociabilité. Il n'était pas plus doué pour autant, loin de là, mais il y était légèrement plus enclin.
« Qui es-tu, et que fais-tu en cet endroit ? »
Jörmungand se doutait qu'elle n'était pas scandinave. Allez savoir pourquoi, les gens venaient toujours prendre racine dans le quartier nordique... ils ne pouvaient décidément pas rester chez eux. Rien que cette pensée menaçait de faire repartir la colère qui l'avait habité jusque là. Il avait réussi à se calmer et à poser sa question d'un ton totalement neutre, mais ce n'était pas dit qu'il pourrait continuer bien longtemps...
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeVen 8 Mar - 9:09

J'avais fini par entendre les pas se rapprocher. Mais je ne m'en inquiétai pas plus que ça, dans tous les cas, la personne finirait par partir. Soit parce qu'elle aura été intimidée dès le début et n'aura même pas osé m'interpeler, soit parce que JE l'aurai intimidé volontairement et qu'elle aurait fini par me laisser. Il fallait que je sois cassante, dès le début. Il fallait qu'une phrase soit suffisante pour faire fuir le nouveau venu. Je n'avais pas de temps à accorder aux autres, et surtout, je n'avais envie de voir personne. Finalement, l'étranger finit par m'aborder. Je soupirai longuement. Quel manque de politesse, en plus du fait qu'il me dérangeait grandement, il m'avait adressé la parole comme il l'aurait fait à un animal.

-En premier lieu, on dit bonsoir. Si tu ne me connais pas, c'est tant mieux pour toi, profites-en et pars d'ici, car ceux qui savent mon nom perdent la vie dans la journée. Au revoir.

Bien sûr, c'était du bluff. Je n'étais pas une tueuse. J'avais certes des traits de caractère en commun à une tueuse, mais je ne l'étais pas. Je représentai tout de même la justice, quelque part. J'étais celle qui conduisait les âmes souillées dans le plus noir espace du Tartare, mais aussi celle qui accompagnais les âmes immaculées dans un lieu serein. Je savais faire la part des choses. Sauf qu'aujourd'hui, je n'étais plus vraiment Reine des Enfers, puisqu'il n'y avait plus d'Enfers du tout. Alors devais-je continuer à être juste, sage ? Ou alors, pouvais-je m'accorder tout ce que je désirai ? Et en cet instant, ce que je voulais, c'était qu'il me fiche la paix. Je ne lui avais toujours pas adressé un regard, si bien que je ne savais pas du tout qui se trouvait non loin de moi. Mais au timbre de sa voix, j'avais compris nettement qu'il ne devait pas être beaucoup plus vieux que je ne l'étais.

Je me demandais s'il allait répondre. De quoi avais-je l'air, au juste, à cet instant précis ? A une folle allongée sur le sol séché ? A mon avis, c'est à peine si on me voyait. Heureusement que le sol avait une teinte plutôt rouge brique, car mes vêtements noirs et mes cheveux foncés ne contrastaient pas vraiment avec la nuit. En revanche, ma peau devait luire d'une teinte nouvelle, avec le reflet de la lune. Je souris, espérant que je puisse être physiquement intimidante.
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeVen 8 Mar - 13:31

Il ne voyait pas grand-chose d'elle, et pourtant, il sentait qu'il n'était pas le bienvenu. Et pourquoi cela, d'abord ? Cet endroit était bien plus à lui qu'à elle... C'était du moins ainsi qu'il pensait, de façon territoriale. Il ne faisait nul doute, à ses yeux, qu'il venait ici depuis bien plus longtemps qu'elle... Il n'y avait donc aucune raison pour que ce soit lui qui partît. Il n'allait certainement pas se laisser chasser comme cela. Il venait déjà de fuir une blessure. Ce n'était pas pour se défiler à nouveau devant un simple défi de domination. En tout cas, si elle croyait l'impressionner... Elle était peut-être une tueuse, mais lui était un loup. Un prédateur. C'était lui qui se trouvait au sommet de la chaîne alimentaire ; même ses dieux avaient peur de lui, du temps où ils étaient encore sur Terre. Des menaces, il en avait sorti plein ; il savait comment cela fonctionnait. Il n'avait pas perçu que c'était du bluff... mais quelle importance vu qu'il n'avait pas peur?
« Hé bien dans ce cas, bonsoir inconnue, enchanté de te rencontrer. » Il faisait de la surenchère. Lui aussi était capable de politesse... encore fallait-il qu'il en ait envie, voilà tout. La politesse rimait à ses yeux avec délicatesse, faiblesse, et hypocrisie (enfin, ça ne rimait pas dans les faits, mais tant pis.) Au moins, il avait fait cette concession. Autrefois, sous sa forme lupine, il se serait contenté de lui sauter à la gorge... Comme quoi, sur Néméil, Jörmungand était infiniment plus civil que sur Terre. Sans doute l'influence de son apparence humaine qui l'empêchait de se servir de ses crocs absents à tout bout de champ.
« Ceux qui connaissent mon nom tremble à l'idée de ce que je pourrais leur faire. A l'évidence, tu n'as aucune idée de qui je suis, pas plus que je ne sais qui tu es. »
Évidemment, personne ici, en dehors des Scandinaves, ne connaissait le nom de Jörmungand. Le Fenrir avait l'intention de le leur apprendre... mais plus tard. Il ne commettrait pas de nouveau les mêmes erreurs que sur Terre : avant de se faire à nouveau des ennemis, il avait besoin d'alliés. De personnes qui auraient aussi peur de lui, mais qui pourraient l'aider s'il en avait besoin. Jörmungand avait beau être extrêmement orgueilleux, il devait pourtant reconnaître que même lui ne pouvait être totalement autonome.
Il s'assit à côté de la jeune femme comme si cette terre lui appartenait, ce qui était un peu le cas dans sa tête. Il avait l'air tellement inoffensif, tellement gentil avec sa bonne tête de gamin de vingt ans, qui aurait pu deviner que la terreur des Scandinaves se cachait derrière ce faciès avenant ?
« Mais soit, peut-être vaut-il mieux que tu ignores mon nom. Il ne t'évoquera rien, et je n'aime pas qu'on ignore sa signification. Et tu ne m'as pas répondue. Pourquoi es-tu ici ? Tu es loin de chez toi... »
Il ne savait pas où c'était, chez elle... Mais il supposait que ce n'était pas ici, vu que personne n'y habitait. Et ici, c'était loin des autres endroits. Lui aussi était loin de l'endroit où il dormait habituellement.
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeVen 8 Mar - 14:28

Je m'attendais à ce qu'il parte. Ou qu'il me menace. Qu'il s'énerve ou qu'il s'efface. Rien de tout cela: il me salua. J'arquai un sourcil, mais ne bougeai pas pour autant, pas plus pour voir à qui j'avais affaire.

-Ceux qui connaissent mon nom tremble à l'idée de ce que je pourrais leur faire. A l'évidence, tu n'as aucune idée de qui je suis, pas plus que je ne sais qui tu es.

Sans blague ? J'eu envie de rire, mais esquissai juste un sourire. Ce que les Scandinaves sont prétentieux ! Ne serait-il pas cousin de Thor ? Mon sourire s'élargit. Thor était devenu un ami, mais il n'en restait pas moins orgueilleux, fière et hautain. Peut-être étaient-ils parents. Certes, j'avais moi aussi tenté de vanter ma force en insinuant que j'étais capable de le tuer. Mais je n'avais pas prévu que ça n'ait pas eu l'effet escompté ! Il s'assit près de moi. Devais-je me méfier de lui ? Devrais-je être sur la défensive ? Je restais allongée, mais prête à bondir en cas de besoin. Bien. S'il voulait jouer à ça, j'allai jouer. Me relevant sur mes coudes, je me montrai sous la clarté de la lune. Je le vis pour la première fois. Il avait les cheveux foncés, et les yeux clairs, mais je n'aurai pu dire de quelle couleur exactement puisqu'il faisait trop sombre. Etait-ce un Dieu ? Pas un demi-Dieu, en tout cas, car les Demi Dieux n'ont jamais été craint comme il dit l'être. Déjà parce que la plupart des Demi Dieux ne savent pas qu'ils le sont, et ensuite parce qu'ils sont généralement trop faibles pour s'en prendre aux Dieux. Quoi que chez les Scandinaves, peut-être que cela fonctionnait différemment ? Il me demanda à nouveau ce que je faisais là. Après m'être relevée sur mes coudes, je fini par m'asseoir. Je passais ma main dans mes cheveux pour en retirer la terre qui s'y était logée.

-Je te trouve bien curieux. Ce n'est pas très poli, d'être si curieux face à une femme que l'on ne connaît pas.

Je tentai de capter son regard, mais pas facile avec cette obscurité. Assise à présent face à lui, je pus juger de sa carrure. Il ne paraissait pas très grand, ni très musclé. Qui donc était-il ? Nous allions donc y aller par élimination. Si ce n'était pas un Demi Dieu, il pouvait encore être un Dieu ou une créature. Or, si je connaissais mal les Dieux Scandinaves, je connaissais encore moins bien leurs créatures. Je fini par soupirer.

-Qui te dit que je ne suis pas chez moi, ici ? Et si j'étais de ta descendance ? Ou de celle d'un de tes frère ?

Ainsi, j'allais être fixé. S'il se moquait de moi, c'est qu'il n'était pas un Dieu, et donc une créature. S'il paraissait mal à l'aise, c'est qu'il aurait peur que je sois en effet son enfant, ce qui voudrait dire qu'il est un Dieu. Quoi, je passe mal pour une Scandinave ? Pourtant, ma peau est aussi pâle que ceux qui viennent du Nord. Je n'avais pas prévu de perdre mon temps avec qui que ce soit ce soir, mais j'avais envie de m'amuser, à présent, et ce jeune homme m'offrait un terrain de jeu. Alors, jouons.
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeVen 8 Mar - 15:05

Jörmungand ne se sentait pas forcément très bien, à rester assis sans rien faire. Cette femme était une ennemie potentielle, et il n'aimait pas trop rester les bras croisés en attendant d'en savoir plus sur ce qu'il convenait de faire. Heureusement, il avait la patience du chasseur, ce qui lui permettait de rester assis ici, sans rien faire. Elle se releva, et le loup put la toiser. Cheveux foncés, teint pâle, elle pouvait aisément passer pour une Scandinave, même si les cheveux blonds étaient en général plutôt fréquents chez les peuples nordiques – c'est pour cela que lui était brun. Peut-être s'était-il trompé... Non, elle n'avait pas l'air d'envisager qu'il puisse être dangereux. L'évocation d'un nom qui faisait peur n'avait pas l'air de l'impressionner... Enfin, d'où venait-elle, c'était un mystère. En tout cas, pas de ce champ, c'était la seule certitude. Et Jörmungand n'aimait pas qu'on empiète sur son territoire. Pour le moment, il s'était comporté avec une civilité bien plus importante que d'habitude, cela l'étonnait lui-même. En contrepartie, la jeune femme lui fit remarquer qu'il n'était pas très poli. Hé bien ça... voilà que son manque de tact revenait en flèche. Décidément, le Fenrir n'était pas du tout quelqu'un de sociable...
« Je ne t'ai jamais vue ici, rétorqua Jörmungand sans changer de ton. Et je n'ai jamais aimé que l'on pénètre sur mon territoire, même par erreur. » Il avait l'air totalement humain, même dans son regard. Mais c'était le loup qui parlait. Le Fenrir solitaire, rejeté, qui ne supportait pas qu'on lui fasse cet affront supplémentaire. Il ne s'excusa pas pour son impolitesse car cela n'aurait pas été sincère. Il était intrigué. Sa colère initiale avait totalement disparue ; il changeait d'humeur très vite. La seule constante, c'était qu'il se sentait un peu menacé, avec cette inconnue qui se reposait ici. Elle ne faisait pourtant rien de mal dans le champ. Elle se contentait d'être seule. Sauf que pour être seul, il ne fallait pas quelqu'un d'autre. Et Jörmungand ne désirait pas voir une autre personne à cet endroit, en cet instant précis.
Mais la question qu'elle lui posait était pertinente. Jörmungand devina qu'en répondant, il allait forcément se dévoiler un peu. Du moins, par rapport à la mythologie scandinave... Oh, cela ne faisait rien. Il connaissait la réponse à fournir, il l'avait donnée des centaines de fois.
« Tu n'es pas chez toi dans ce champ, car je ne t'y ai jamais vue. Tu ne peux avoir de liens de parenté avec moi, car jamais personne n'a voulu de moi. » Ce qui était totalement vrai : il avait toujours été rejeté. Ce n'était pas comme s'il avait beaucoup de relations avec ceux qui lui étaient réellement apparentés... Jörmungand avait toujours été seul, sans famille, et la situation, si elle lui faisait mal, convenait aussi à son besoin de solitude, et alimentait la haine dont il avait besoin pour continuer de vivre.
« Même si tu es Scandinave, ça n'aurait pas d'importance. Je n'aime pas les Scandinaves. Ils sont lâches alors qu'ils se pensent courageux, et ils n'ont jamais rien fait qui ait mérité mon estime. » On sentait une légère colère qui reprenait Jörmungand, mais différente de celle qu'il avait ressenti quelques instants plus tôt. Cette fois, c'était du ressentiment à l'égard de ces dieux qui avaient eu peur de lui. Il avait toujours été méchant avec eux, mais il n'avait pas eu l'impression qu'il avait eu un autre choix. Une prédiction le rangeait dans le mauvais camp, alors il devait être leur ennemi. Cela dit, cela n'avait jamais été agréable de se dire qu'il n'avait pas le choix. Qu'il était rejeté, qu'on ne voulait pas de lui. C'était aussi pour cela qu'il s'était montré aussi impitoyable. Il refusait de les laisser décider de son sort. Et si on ne le désirait pas, alors il se vengeait.
« Ici, c'est chez moi. Et ils n'ont pas mérité d'y venir. » Et si un seul d'entre eux osait poser le pied sur sa terre, alors il le chassait. Si cette jeune femme venait d'ailleurs, en revanche... vu qu'il n'avait pas de raison de haïr les autres, elle ne serait pas la bienvenue, mais pas une ennemi non plus.
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeVen 8 Mar - 15:28

Le jeune homme se montra assez sec dans sa réponse. J'en souris de nouveau. Possessif, le garçon. A la manière dont il utilisa un pronom possessif, je commençai à me demander s'il n'était pas plutôt une créature. De quel genre ? Aucune idée. Car les Dieux ne s'approprient pas autant Néméïl, c'est à peine s'ils acceptent l'idée d'être ici. Tout comme moi. Je voulais MES Enfers. Les miens. Cette terre, elle, n'était pas mienne, et ne le sera surement jamais. Il finit par répondre à ma question. Il n'était donc pas un Dieu. Le seul Dieu Nordique que je connaisse et dont personne ne veuille, c'était Loki. Or je connaissais son apparence Humaine, puisqu'il n'était autre que le frère de Thor, et qu'il m'arrivait de rendre visite à celui-ci. Une créature, donc.

-Même si tu es Scandinave, ça n'aurait pas d'importance. Je n'aime pas les Scandinaves. Ils sont lâches alors qu'ils se pensent courageux, et ils n'ont jamais rien fait qui ait mérité mon estime.

-Petit, ce n'est pas en crachant dans le dos de ton camp que tu survivras ici, souriais-je en lui faisant un clin d'oeil.

Car en effet, si l'on ne pouvait déjà pas compter sur sa mythologie, on ne pouvait pas non plus faire confiance en les autres. Alors autant tenter de rester fidèle aux siens. Lui, en revanche, semblait totalement exilé, ou alors s'était-il lui même éloigné des Scandinaves ? Toujours est-il qu'il était surprenant d'entendre un être nordique parler ainsi des siens, ce qui attisa ma curiosité. Je finis par coopérer.

- Très bien. Je me nomme Perséphone. Enchantée. J'ai trouvé refuge dans ce champ en espérant y fuir la 'civilisation'. En serais-je puni, ou est-ce qu'on va pouvoir se tolérer ?

Telle était la question. Est-ce qu'on allait devoir se battre, ou est-ce qu'on pourrait rester ainsi, assis, au calme ? Plongeant mon regard dans le sien, j'attendis sa réponse avant d'entreprendre quoi que ce soit.
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeVen 8 Mar - 16:21

Jörmungand faillit éclater de rire quand la jeune femme l'appela « petit ». Petit, lui ? D'accord, il avait une tête de gringalet, mais elle aussi. Donc si elle l'appelait ainsi, ce n'était sans doute pas à cause de leur apparence, vu qu'il semblait avoir le même âge. Elle devait avoir compris qu'il n'était pas un dieu... et elle devait manifestement être une déesse. C'était bien sa veine, songea Jörmungand avec ennui. Il arrivait à gérer ses propres dieux, parce qu'à leurs yeux, il représentait la destruction. Mais une déesse qui n'avait peut-être jamais entendu parler de lui ? Il préférait ne pas savoir ce qui se passait si il la laissait le traiter ainsi.
« Pas petit, corrigea-t-il en affichant un air renfrogné. Si tu continues de m'appeler comme cela, on risque d'avoir un sérieux problème. » Il détestait cela tout autant que le surnom qu'on lui donnait... Voilà, elle avait réussi à l'énerver. En même temps, c'était facile, il s'enflammait vite. Dès qu'un truc n'allait pas, tout de suite, il n'était pas d'accord.
« Ouais, je sais, on a besoin des autres. De toute façon, je pense qu'ils ont compris que je ne les aimais pas, dire autre chose de leur part serait tellement hypocrite qu'ils n'y croiraient pas... » Jörmungand n'avait jamais été tendre avec eux, et il n'allait pas commencer à l'être. Il était plutôt du genre rancunier, en fait. En même temps, comment pardonner des siècles et des siècles de rejet ? Il aurait juste voulu qu'on arrête de lui prendre la tête avec la prétendue prédiction... Maintenant, il n'allait pas avouer à la jeune femme qu'il paraissait qu'il allait causer leur perte, et que donc, il n'avait pas à s'inquiéter, s'il devait chuter, il y avait fort à parier qu'il ne serait pas le seul...
Mais tout cela retomba lorsqu'elle lui annonça son nom. Perséphone. Pas du tout scandinave, effectivement. Et elle eut l'air de faire un gros effort, dans la manière de tourner son propos. Jörmungand comprit que, s'il ne voulait pas paraître pour un monstre, il ferait mieux de calmer le jeu.
« Quelqu'un qui fuit la civilisation... je peux effectivement tolérer cela. » En tant que loup des marais, il était du genre... sauvage. Il comprenait donc parfaitement qu'on ait besoin de fuir, des fois... Et pourquoi venir ici, il le comprenait très bien, puisque c'était ce que lui-même avait fait...
« Je m'appelle Jörmungand. Désolé si j'ai été un peu abrupt, mais je n'ai pas l'habitude de voir des gens en dehors des lieux fréquentés... que je ne fréquente pas beaucoup, d'ailleurs. » La manière dont il s'installa sur le sol était la même que celle qu'il avait sous sa forme de loup... ce qui pouvait paraître un peu bizarre, avec cette apparence humaine.
« Tu fuis la civilisation. Est-ce qu'elle t'a fait quelque chose ? Es-tu triste ? » Il était d'humeur à s'intéresser à ce que la déesse ressentait. C'était assez exceptionnel, et si elle refusait de le lui dire, il ne lui poserait sans doute plus la question.
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeSam 9 Mar - 11:22

Le jeune homme finit par s'installer... assez étrangement, je dois bien l'admettre. Sa posture me fit penser à celle d'un chien, mais je gardai toute question ou réaction pour moi. Il me corrigea sur ce que je venais de dire. Pas petit, ah oui ? Je souris. Il avait pris un air sérieux et autoritaire, mais ça n'eut aucun effet sur moi, à part celui de me rendre curieuse. Qui était-il vraiment ? Je le voyais bien grand en créature, ce pourquoi il serait frustré que sa forme humaine soit moins costaud que sa forme réelle.

Je ne répondis pas. Ni a sa réaction à propos du mot petit, ni à propos de ce qu'il dit sur les autres Dieux. Il avait l'air d'avoir vécu, ce jeune homme. Peut-être était-il plus intéressant que je ne le croyais. Et puis, il finit par accepter ma présence. Nous avions visiblement des traits communs, et surtout celui de fuir la civilisation. Il finit par se présenté. Wha. Pour un nom Scandinave, ça donne scandinave ! C'était bien la première fois que je me demandai comment écrire un prénom, le sien semblait difficilement prononçable et je ne voyais pas comment l'écrire. J'avais beaucoup plus l'habitude des noms Grecs. Logique.

- Tu fuis la civilisation. Est-ce qu'elle t'a fait quelque chose ? Es-tu triste ?

La manière dont il m'avait demandé ça me laissa sans voix. Si j'étais triste ? Voila une question que l'on ne m'avait pas posé depuis.... très, très longtemps. La seule personne au monde qui se demande si je suis triste ou non, c'est ma mère. Entendre cette question de la bouche d'une autre personne me déstabilisa quelques instants. Ce jeune homme était très surprenant. Il semblait aussi lunatique que moi ! Si fière, si solitaire, mais il ne disait pas non à la curiosité, il s'intéressait à ce qui ce passait autour de lui. Certes, je comprenais bien que si je me renfermais sur moi même, la conversation s'arrêterait là et il se montrerait beaucoup moins civilisé. Je sentais l'adolescente pointer en moi. Elle avait envie de se confier, et d'apprendre à connaître la personne qui avec ses propos l'avait déstabilisé. La Reine des Enfers laissa place à une jeune femme qui baissa la tête et qui inspira un bon coup. Je lui souris tristement.

-Et toi ? Que t'ont fait ces Dieux pour que tu les méprises autant ?


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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeSam 9 Mar - 12:16

La jeune femme ne répondit pas à ses propos, ce qui ne dérangea pas plus Jörmungand que cela. Le Fenrir avait l'habitude de ne pas recevoir de réponse à ce type de paroles. C'était assez agressif, et elle ne connaissait ni son histoire, ni les dieux qui provoquaient chez lui un tel ressentiment. Tout comme lui ne connaissait rien d'elle... Peut-être avait-elle une histoire tellement passionnante que celle d'une créature lui paraissait insignifiante ? Non, elle l'aurait regardé avec désintérêt, peut-être même mépris, si cela avait été le cas. Donc elle ne savait peut-être pas quoi lui dire. Elle n'avait sans doute pas connu le rejet systématique auquel il avait été confronté, de façon tout à fait injuste selon lui.
Cela dit, elle semblait avoir aussi souffert, d'une certaine manière. Elle était surprise de la manière dont il s'intéressait à elle. Lui aussi l'était. Quelques minutes auparavant, il aurait été prêt à la chasser par la force, et là, voilà qu'il se posait en ami face à elle. Mais elle ne lui répondit pas, préférant lui retourner la question. Curieusement, il ne s'en offusqua pas. Elle ne voulait peut-être pas parler, mais lui aimait parler de lui. Son orgueil le poussait à se mettre en avant, et la raison pour laquelle il était rejeté était quand même flatteuse, à la base.
« Il a été prédit que je causerais leur perte. Ils n'ont peut-être pas saisi qu'ils se faisaient eux-même leur propre ennemi, en m'isolant. » S'il les méprisait, c'était peut-être aussi pour cela. Parce qu'il savait qu'une bonne partie de leur haine pour eux venait du fait qu'ils l'avaient d'office classé en ennemi. Mais le propre d'une prédiction, c'était justement qu'en croyant y échapper, on ne faisait que l'accomplir. En croyant se protéger, ils avaient éveillé la haine chez Jörmungand. Dans d'autres circonstances, il aurait été comme les autres Fenrir : désireux d'avoir sa petite paix, et capable, parfois, de faire des concessions et de sacrifier sa solitude quand cela aurait été nécessaire. Au lieu de cela, il n'avait aucune raison d'accepter de les soutenir.
« Maintenant, oui, je veux leur perte. C'est évident. Mais pas parce que ce serait mon destin. Parce qu'ils ont tout fait pour que ce le soit. Le moins que je puisse faire, c'est leur donner satisfaction... »
Jörmungand se tut, laissant le silence s'installer. Oui, s'il pouvait leur faire du mal... Il pouvait peut-être essayer de renouer avec eux, si c'était nécessaire, mais une réconciliation totale serait sans doute impossible. Et puis, il avait toujours besoin d'eux, peut-être plus aujourd'hui que sur Terre, peut-être arriverait-il à trouver un équilibre ? C'était ça, ou la guerre.
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeLun 11 Mar - 20:24

J'écoutai le jeune homme, tranquille, apaisée. Toute colère, toute impulsivité m'avait quitté. Je ne sais pas pourquoi je tentai tant de refouler cette partie de moi, elle est pourtant si reposante... Jôrmungand semblait avoir souffert de l'isolement qu'il avait subi, suite à cette prédiction. Je ne connaissais pas du tout la mythologie scandinave, et son histoire semblait assez intéressante pour que je m'y intéresse. Il avait transformé sa rancœur en colère, et ses propos trahissaient son mal être. Il leur en voulait. Un frisson me parcourut, telle une fillette touchée par le froid.

-Je peux te comprendre, j'ai aussi vécu une sorte d'isolement... répondis-je dans un murmure.

Puis, tout à coup, serrant les poings, je relevai la tête, et mes yeux brillèrent à nouveau de l'étincelle de la folie. Celle qui m'habitait depuis mon mariage, depuis que je vivais aux Enfers. J'avais de nouveau envie de bouger, de me défouler, de montrer au monde qui j'étais, et me faire craindre des autres.

-Mais tout ça, ça remonte à bien loin. Aujourd'hui je suis fière d'avoir souffert, ça m'a rendu plus forte, affirmais-je avec un ton déterminé. Tu devrais le ressentir aussi, non ? Vivre éloigné des siens, ça fortifie.

Je souriais d'un sourire hautain. Je m'étais fait un nom chez les Grecs, j'étais devenue Perséphone, la Reine des Enfers, aussi diabolique que son mari. A nous deux, nous faisions la paire. Il n'y avait que lorsque je me trouvai avec ma mère, que je redevenais la frêle enfant que j'avais été. Sur Néméïl, cette frêle enfant a d'ailleurs tendance a faire plus d'apparitions que de coutumes...

Je me levais d'un bond.

-On marche, un peu ? Tu me montres de quoi tu es capable ? lui lançais-je avec un air de défis.

J'avais envie de voir s'il lui restait des pouvoirs, les dons des autres me fascinaient, j'adorai apprendre des autres mythologies, c'était impressionnant de voir leurs pouvoirs. Ou du moins ceux qui leur restaient. Ca me divertissait, moi qui n'en avait plus.
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeSam 16 Mar - 22:09

Jörmungand avait presque pu se laisser aller à de la mélancolie... Pourtant, très vite, il se ressaisit. Non, il ne devait pas céder à cette faible émotion. Il était un loup, pas une de ces mauviettes de créatures humanoïdes. Pas étonnant qu'elles soient si sensibles, elles étaient si faibles. Il pouvait presque pardonner l'isolement dans lequel il avait été maintenu pendant tant d'années. C'était, au fond, compréhensible : même avec des pouvoirs, on ne se sentait pas forts dans ce type d'enveloppe. Perséphone devait savoir ce que c'était, sans doute plus que lui. Mais elle ne céda pas autant que lui à sa douleur. Peut-être parce qu'il était plus bouleversé par son arrivée sur Néméil, puisque son changement de corps était bien radical... Et qu'il semblait lui allouer de nouvelles sensations, de nouvelles expériences, et donc, de nouvelles émotions. On n'avait pas idée de ce qu'était une main tant qu'on ne découvrait pas la meilleur de la préhension ; c'était d'ailleurs une des seules choses que Jörmungand appréciait dans son nouvel état, il était devenu un peu plus habile de ses mains, même si pour un humanoïde, il était plutôt maladroit.
Vivre éloigné des siens, cela fortifie.
Non, sans blague. Voilà quelque chose sur lequel Jörmungand était bien d'accord. S'il était devenu à ce point une menace, c'était parce qu'on l'avait isolé. Il n'aurait jamais su développer cette autonomie par lui-même ; à ne pas pouvoir compter sur les autres, il était devenu auto-suffisant. C'était une véritable fierté. Quel dommage que ce n'était pas encore le cas sur Néméil. Enfin, Jörmungand pouvait se contenter de cette dépendance, pour le moment. Du moment qu'il ne devenait pas comme ses dieux, qu'il avait toujours haï et méprisé, la situation ne changeait pas trop d'avant. En contrepartie, il commençait à lier des liens d'amitié, pour peu que l'on ne demande pas trop de sociabilité. Le Fenrir demeurait un loup solitaire dans le plus profond de son âme, mais il pouvait apprécier un peu de compagnie de temps à autre, en particulier si celle-ci se révélait peu encombrante, et exceptionnelle.
Tout n'était que pure joie en lui, quand il se releva. Là encore, le changement d'humeur était brutal, presque effrayant. Comme il était un animal doté d'intelligence, au fond, il avait tendance à vivre sur le même mode : dans l'immédiateté. C'était ce qu'il y avait de conscience en lui qui lui faisait prendre conscience de son destin, de sa solitude et de son rejet, qui lui construisait une mémoire à même de se souvenir des humiliations qu'on lui avait infligé. Mais il avait cette part animale qui vivait dans l'instant présent. En fait, en dehors de la part sociable en lui, il oubliait assez facilement les détails...
« De quoi je suis capable... Quoi, tu as envie de t'extasier sur mon extraordinaire puissance ? Je t'en prie, ne te gêne pas. » A vrai dire, il avait beau chercher des yeux, il n'y avait rien dans l'immédiat qui pouvait montrer ce dont il était capable. Ils allaient devoir marcher un peu... Dommage, car Jörmungand aurait bien aimé se mettre en valeur. Dès qu'il s'agissait de montrer sa force, il était tout de suite volontaire.
« Si j'étais capable de reprendre ma forme initiale, cela dit, ça me suffirait... Tu connaîtrais pas une solution à ce problème, d'ailleurs ? » Si elle se doutait qu'il n'avait pas toujours eu forme humaine, au moins, maintenant, c'était sûr. Elle ne connaissait sans doute pas la mythologie scandinave et ne pouvait pas savoir qu'il était un Fenrir, un loup des marais. Il n'était pas sûr d'avoir envie de lui révéler tout de suite cela, pour l'instant, ils avaient un rapport équilibré, et il avait peur qu'elle ne le prenne de haut...
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeDim 17 Mar - 8:26

Le jeune homme n'eut aucune objection à faire concernant ma proposition. Il était surprenant, d'accepter aussi facilement de montrer de quoi il était capable. A sa place, j'aurai refusé, pour me préserver. Car révéler de quoi on est capable, c'est accepter de montrer aux autres ce que l'on ne peut PAS faire. C'est une grosse erreur, lorsque l'on sait qu'il y a des ennemis potentiels partout, ici. Mais Jömungand ne semblait pas s'en préoccuper, peut-être trop prétentieux pour voir la menace que je pourrai être. Je souris face à son enthousiasme. Monsieur voulait montrer sa force, bonder le torse. Il me posa une question à laquelle je ne pouvais répondre positivement.

-Nous avons été banni par les Hommes, et je suis persuadée que seuls ceux qui nous ont exilé peuvent régler ce genre de soucis..

On se mit donc à marcher. J'avais hate de voir ce qui m'attendait ! Je regrettai de ne pas en savoir plus sur la mythologie scandinave, ça m'aurait évité de me poser tant de questions. Quelle était sa forme initiale ? Quel était son rôle dans sa mythologie ? Je finis par le lui demander directement, trop curieuse et impatiente:

-Tu as un domaine de prédilection ? La chasse ? Le soleil ? La mer ?

Je me demandai alors quel était mon domaine de prédilection, à moi. J'étais si partagée, que je n'en savais plus rien. Rien qu'à la base, ma fonction se divisait en quatre saisons. Avec mon mariage, j'avais encore une fois divisé mes fonctions. Déesse des saisons, Reine des Enfers. Qu'est-ce qui était le plus important à mes yeux ? Mes attributs de femme des Enfers, ou ceux de Déesse Grecque ?

On s'arrêta non loin d'un point d'eau, j'en conclu donc qu'il devait avoir un rapport avec l'eau. Je m'assis près du lac et rapprochai mes genoux de mon buste pour y poser ma tête. Ainsi repliée sur moi même, je le regardai, souriante, prête à être étonnée.

-Je t'en pris, l'encourageais-je.
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeDim 17 Mar - 15:14

La réponse de Perséphone ne le satisfaisait pas, mais il évita de dire quoique ce fût à ce sujet. Il ne voyait pas trop comment il pouvait convaincre des humains que, oui, décidément, la forme humaine était vraiment trop nulle, que c'était tellement génial d'être un loup, surtout qu'il serait plus dangereux en reprenant sa forme initiale. Bon, tant pis, il devait exister un autre moyen. Lequel, il l'ignorait, mais il finirait bien par le trouver. Même si cela impliquait de rentrer sur Terre... ce qui était plutôt une bonne idée d'ailleurs, vu que tous ces imbéciles de Dieux croupiraient ici pendant qu'il pourrait se terrer tranquillement dans son foyer... Son chez-lui lui manquait énormément. Franchement, pourquoi les Humains s'étaient-ils amusé à exiler tout le monde ? Surtout lui, après tout, il n'avait rien à voir avec ces divinités mesquines et faibles... Il était Jörmungand, celui qui avait le destin le funeste que l'on pouvait imaginer. Vraiment, ces Humains commettaient une erreur...
Ils continuèrent d'avancer, et Jörmungand sentait la curiosité de Perséphone. Elle avait vraiment envie de savoir, ou quoi ? En tout cas, elle pouvait être sûre d'une chose : quand Jörmungand montrait de quoi il était capable, chose que son ego démesuré le poussait à faire dès qu'il le pouvait, il ne faisait pas les choses à moitié, c'était toujours du grand spectacle. Il rit. « Je n'ai pas de domaine de prédilection. Je n'ai qu'un territoire, et je me dois de le défendre contre les intrus. » Le Fenrir et sa vision toujours aussi territoriale des choses...
Ils arrivèrent à proximité d'un lac. Jörmungand s'arrêta. Oui, son domaine, c'était l'eau. Mais bon, on ne pouvait pas dire qu'il se sentait faible quand il était éloigné de l'eau - lui, se sentir faible ? c'était vraiment mal le connaître. Il vit Perséphone s'asseoir et cela le fit sourire. Elle était prête à attendre ses merveilles. Elle allait être servie, mais pas de la façon dont elle l'attendait.
« Voyons, ma chère, si tu restes là, tu ne vas rien voir... Approche un peu. » Le loup s'avança un peu et tira sur son bras. Il n'avait bien entendu pas utilisé l'ensemble de sa force surhumaine, juste un peu pour l'obliger à le suivre. C'était un détail qu'il préférait ne pas trop dévoiler, alors que l'eau, c'était plutôt éclatant, et d'une manière plus impressionnant. Surtout vu ce qu'il s'apprêtait à faire.
« Tu vas voir, c'est plus amusant quand on le vit en live. » Et hop, avec sa main toujours verrouillée sur la main de Perséphone, il plongea.
C'était tout simplement merveilleux d'être là. Jörmungand ne vivait pas la même expérience que ceux qui ne pouvaient pas respirer sous l'eau. Pour lui, tout était clair. Il ne manquait pas d'oxygène, au contraire, c'était presque comme s'il en avait plus que lorsqu'il était sur la terre ferme. Sans perdre une seule fois ses réflexes, il avança avec grâce, son corps humain ne le gênant pas pour une fois. Ce n'était pas la même chose que sous sa forme de loup, où les gouttelettes se glissaient dans son pelage ; cette fois, il n'y avait que sa chevelure qui provoquait cet effet. Sa peau était plus accessible, plus sensible à la sensation de l'eau sur son corps. Il aimait être là.
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeMer 20 Mar - 14:07

Il avança jusqu'au bord de l'eau. J'attendais qu'il y plonge, mais non. Il s'avança vers moi, et m'invita à le suivre. J'arquais un sourcil, perplexe. Qu'attendait-il de moi ? D'un certain côté je n'avais pas l'impression qu'il me laissait vraiment le choix, je devais le suivre, un point c'est tout. Alors, curieuse, je le laissais m'attirer vers l'eau.

-Tu vas voir, c'est plus amusant quand on le vit en live.

Qu'est-ce qu était amu.... et il plongea, moi à l'autre bout de sa poigne. Voila longtemps que je n'avais pas nagé. Après des siècles vécus en Enfers, on perdait l'habitude de se baigner, de nager. Les seuls fois où j'étais en contact avec de l'eau, c'était pour boire ou me laver. Point. Je fus donc très désorientée qu'il m'entraîne avec lui dans l'eau. J'avais été naïve de croire qu'il souhaitait juste que je m'approche. Visiblement, il voulait que je vive l'expérience avec lui.

Au début, je ne réagis pas. Je devais déjà me réhabituer à la sensation que procurait l'eau sur mon corps. De plus, il faisait froid. Très froid. La fraicheur de la nuit en surface m'était supportable, en revanche, l'eau était glacée, et ça... Je voulu sortir de l'eau, mais ma main était toujours dans celle de Jörmungand, et je ne pus m'en défaire. Lui, l'eau lui allait à merveille. Il semblait heureux, calme, et surtout: fière. Très fière, je dirai même.

Contre toute attente, je pus rester un moment avec lui sous l'eau. Peut-être était-ce parce qu'en vivant en Enfers, j'avais pris l'habitude de vivre avec moins d'oxygène ? En effet, les sous terrains étaient pauvres en oxygène, et s'habituer à cette atmosphère pesante avait été un défi. Mais jamais je n'aurai pensé que cela me permette de rester sous l'eau plus longtemps.

Cependant, je n'étais pas un poisson. Et l'oxygène finit tout de même par manquer. Voyant qu'ils ne montrait aucune envie de retourner à la surface, je dus faire preuve de plus de force pour me détacher de sa poigne et retrouver l'air libre. Une fois la tête hors de l'eau, j'eu du mal à retrouver une respiration normale, tant elle avait été malmenée, je respirai difficilement d'un souffle saccadé.

-Nan mais t'as essayé de me tuer ou je rêve là ?! lui hurlais-je dessus une fois qu'il m'eut rejoint.
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeLun 25 Mar - 20:55

Jörmungand sortit la tête de l'eau, complètement revigoré. Que c'était bon, une telle expérience ! il pouvait passer des heures dans l'eau sans s'en lasser. Tout était toujours plus merveilleux, surtout quand on pouvait aussi y respirer. Un loup normal en aurait été incapable. Pauvre loup. Au moins lui avait la chance de connaître une telle sensation. Il avait évolué dans l'étendue d'eau de manière un peu différente que lorsqu'il avait son corps animal, mais c'était tout aussi bien. Cela faisait partie des seuls circonstances où il arrivait à accepter son changement de corps : les sensations qu'ils perdaient étaient remplacées par d'autres qui le valaient bien. C'était le pouvoir magique de l'eau. En tout cas, il avait surestimé la capacité de Perséphone à tenir sans oxygène. Elle le pressa de remonter bien trop vite à son goût. S'il avait été seul, il n'aurait pas hésité une seconde : il serait resté. Mais elle comptait sur lui pour ne pas se noyer, et même si il aurait été totalement capable de laisser un dieu scandinave dans cette situation, elle n'avait rien fait qui justifie de lui faire du mal. Il l'avait donc lâchée, puis était remonté à contrecœur, déçu de n'avoir pas pu lui faire partager plus longtemps cette sensation. Hé bien, tant pis, elle n'avait sans doute pas eu le temps de prendre de l'air. Il aurait pu la prévenir, mais elle aurait sans doute refusé, et ce n'était pas ce qu'il désirait.
« J'ai pas essayé de te tuer, je t'ai montré que j'étais un excellent nageur. C'est toi qui ne tient pas bien longtemps, tu n'as jamais appris à faire de l’apnée ? » Évidemment, lui n'avait pas besoin d'apnée, mais elle n'était pas obligée de le savoir, elle n'avait qu'à le deviner toute seule. C'était tout aussi éblouissant que de l'épater avec une telle performance physique. Le Fenrir l'observa avec un sourire aux lèvres. Il était capable de rester en apnée un peu plus longtemps que cela, s'étant entraîné au cas où il se retrouvait dans une situation où il manquait d'oxygène. Il s'était donc paré à cette éventualité. « Allez, on sort de l'eau, tu vas attraper froid. » Jörmungand n'avait pas la moindre envie de sortir, mais il sentait que s'il restait là, il n'allait pas tarder à refaire un autre plongeon, tant c'était bon. Le rapport qu'il avait avec l'eau était certes éblouissant, mais il avait aussi quelque chose d'intime. Là, il s'était contenté d'avancer dans l'eau, ce qui ne représentait pas une très grande originalité. Mais son rapport à l'élément était tellement plus complet, intime et sublime... En quelques brasses, il fut sur les bords et s'en extirpa. Il poussa un long soupir d'aise, s'étira, puis s'allongea confortablement sur le sol. Ses vêtements étaient mouillés et lui collaient à la peau. Ils laissaient parfaitement apparaître les formes de son corps, fin, bien proportionné, tout à fait élégant et frêle. Absolument pas le corps d'un loup, plutôt fragile. Mais c'était là encore une sensation nouvelle. D'habitude, il n'avait besoin que de sécher sa fourrure, mais c'était différent. Il aurait pu enlever ses habits, être immédiatement secs. Au lieu de cela, il resta habillé, ce qui était au final tout aussi sexy que sans habits. Et il n'avait absolument pas conscience de cela, parce qu'il n'avait pas l'habitude de ce type de choses. Un loup mouillé n'attirait pas le regard. Un homme, si. Il passa la main dans ses cheveux pour les dégager de son visage et offrit sa face au soleil.
« Voilà, tu sais tout maintenant, je suis un poisson. Et toi alors, qu'est-ce que tu nous caches ? »
C'était à son tour de faire la démonstration, et ce n'était que justice : il avait montré ce dont il était capable, à Perséphone maintenant de révéler ses capacités. En cas de refus, leur relation risquait bien vite de tourner court.
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeLun 1 Avr - 9:07

Comment faisait-il pour rester aussi longtemps dans l'eau ? Lorsqu'il ressortit, il n'eut même pas besoin de reprendre sa respiration, alors que mes poumons me faisaient terriblement souffrir. Pire encore, il sembla se moquer de moi !

-C'est pas de l'apnée ça ! ça te semble si facile à toi, pour que tu ais l'impression que c'est moi qui ne suis pas normale et pas assez entrainée ?! Crois moi, j'ai même réussi à tenir plus longtemps que n'importe qui d'autre, évite de faire ce genre de farce aux autres, pas sûr qu'ils tiennent bien longtemps.

Voila, c'est malin, j'étais vexée. Mais pour qui il se prenait, ce gamin ? Je lui lançais un regard noir, alors qu'il m'invita à sortir de l'eau, au cas où je prenne froid. J'ouvris de grands yeux. Après m'avoir ridiculisé, il essayait de jouer le gentil, maintenant ?!

-Je ne suis pas en sucre, bon sang !

Là, j'étais vraiment en colère. Poings serrés, je pris mon temps avant de me décider à sortir de l'eau, comme pour lui montrer que j'étais assez grande pour prendre mes décisions toute seule. Têtue et fière, moi ?

Il s'allongea à même le sol, alors que le soleil commençait à pointer le bout de son nez. Nous n'avions donc pas dormi de la nuit, ni l'un ni l'autre, et pourtant, aucun de nous ne semblait en souffrir. Je restais debout un moment, à côté de lui. Son corps semblait si bien sculpté, pour un jeune homme de son âge ! Haussant les épaules, je finis par m'asseoir à côté de lui.

-Voilà, tu sais tout maintenant, je suis un poisson. Et toi alors, qu'est-ce que tu nous caches ?

Je ne pu retenir un rire. Un poisson ! Lui qui se la jouait fière, fort et costaud, un poisson ! Je n'avais pas à rougir face à lui, mes attributs et mes titres étaient bien plus glorieux. Je finis par me calmer, consciente qu'il ne me restait cependant aucun don qui en vaille la peine. Je soupirai, lasse.

-Je suis la Déesse des saisons, Reine des Enfers, dans la mythologie Grecque. Mais ici, mes dons m'ont été retirés. Mon mari est resté puissant, lui. Moi non.


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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeJeu 11 Avr - 19:49

Jörmungand sentait qu'il avait atteint les limites de ce qu'il pouvait faire avec Perséphone. Alors comme cela, elle avait mal supporté sa petite plongée ? Voyons, ça n'avait même pas duré si longtemps que cela... était-ce de sa faute si les dieux étaient tous des petites choses fragiles ? Elle avait beau s'énerver, le loup des marais continuait de la regarder avec la même expression. Vraiment, elle s'offusquait de très peu de choses. C'était donc si difficile d'admettre sa supériorité ? Évidemment, pour les divinités, c'était difficile de se dire qu'une simple créature, qui n'aurait pas la moindre existence si eux n'étaient pas là, puisse avoir une telle supériorité... C'était ainsi, et pourtant, le plus important, c'était le destin. Et par son destin, Jörmungand se hissait au dessus de tous ces dieux qui n'avaient pas d'autre destinée que d'être des incapables. Chose qu'il ne disait pas ouvertement à Perséphone, évidemment ; il ne la connaissait pas assez pour cela.
Elle qui vint s'asseoir à côté de lui, toujours allongé sur le sol, finit par lui répondre. Un exposé assez impressionnant en soi, mais Jörmungand n'avait pas l'air réellement épaté. Il faut dire qu'il en était arrivé à un point où, tellement imbu de lui-même, il ne respectait plus la puissance des autres. Lui d'abord. C'était la seule manière de s'en sortir, sur Terre, et même si, sur Néméil, la donne changeait, il ne pouvait pas se défaire de ses habitudes d'un simple claquement de doigts. De même qu'il ne pouvait pas s'habituer à son corps humain du jour au lendemain ; il avait encore la nostalgie de son enveloppe de loup.
« Des enfers ? pas étonnant que tu viennes te perdre dans un coin pareil, tu dois avoir la nostalgie des endroits vides... »
Il avait un sourire presque cruel, sur les lèvres, qui contrastait violemment avec son apparence de jeune homme charmant. Et, paradoxalement, cette cruauté décalée lui donnait un air tout à fait sympathique. Jörmungand se redressa légèrement et s'appuya sur ses coudes. Ses yeux, sérieux, démentaient l'air jovial que ce sourire donnait à son visage.
« Alors, tu as un mari ? Comme c'est touchant. Tu devrais peut-être retourner le voir, il va s'inquiéter de ne pas te voir... »
Évidemment, il n'avait aucune idée du type de relation qu'elle pouvait avoir avec son mari. Comment aurait-il pu savoir dans quelles circonstances elle l'avait rencontré, ce qu'elle pensait de lui, ce que lui pensait d'elle... ? Il n'était pas en train de la chasser ou de se moquer d'elle, non, sinon cela se serait vu sur son visage. Non, il parlait... sincèrement. C'était cela qu'il y avait de plus bizarre. Il pensait réellement que quelqu'un pouvait s'inquiéter de ne pas la voir. Parce qu'il savait que pour lui, ce n'était absolument pas le cas ; il en connaissait qui serait rassuré de le savoir mort, car cela signifierait que le destin ne pourrait plus s'accomplir...
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeMar 23 Avr - 11:13

Je tentai de me calmer, mais ce visage d'ange teinté de vanité et d'orgueil m'agaçait. Pourtant, je restai. Il m'intriguait beaucoup, ce jeune homme. Lorsqu'il sut qui j'étais, il fit une réflexion sur ma venue dans ces lieux reculés. Je n'y avais jamais pensé, mais c'est vrai que j'apprécie les lieux retirés, froids, distants de toute civilisation. Lâchant un soupire, je réalisai à quel point ma vie d'avant me manquait. Bien qu'Hadès soit toujours à mes côtés, beaucoup de mes repères m'ont étés retirés. A présent, je n'ai plus de coupure nette entre ma vie de Reine des Enfers, et celle de Déesse des saisons. C'était très perturbant. Me pinçant les lèvres, je laissais vagabonder mes pensées lorsque je cru m'étouffer à ses dires.

-Alors, tu as un mari ? Comme c'est touchant. Tu devrais peut-être retourner le voir, il va s'inquiéter de ne pas te voir...

Dans un premier temps, je ris. Un rire sincère, parce qu'il me sembla alors évident qu'il n'avait jamais croisé mon mari. Hadès, inquiet ? Quoi que... en y réfléchissant bien, il ne peut bien que si, il s'inquiète de mes absences. Mais son orgueil l'empêcherait de m'en faire part. Jamais il ne me dirait se faire du soucis pour moi. Jamais. Je finis par tourner la tête vers mon interlocuteur, souriant.

-T'en fais pas va, Hadès est un dur à cuire. Il est grand, il vit très bien tout seul. Ca nous fait des vacances, un peu, lorsqu'on s'éloigne...

C'était assez étrange de penser qu'il ne connaisse pas Hadès. Qu'on ne me connaisse pas, je m'en fichai pas mal finalement. Mais Hadès, si terrifiant, puissant et hautain qu'il est... C'est là qu'on se rend compte à quel point le monde est grand, et à quel point on le pensait petit.

Je me surpris à penser à nouveau à ce que m'avait dit Jörmungand, et le sentiment de nostalgie que ça avait crée chez moi.

-Est-ce que ton ancienne vie te manque, à toi ?
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeJeu 25 Avr - 19:58

Lorsque Jörmungand insinua qu'elle pouvait manquer à son mari, Perséphone se mit à rire. Il la regarda sans comprendre, sceptique. Bah, quoi ? un mari, c'était pas censé être une chose importante, dans la vie d'une femme ? Non qu'il pût y comprendre grand-chose, lui, à ces histoires. Il avait déjà du mal à comprendre comment on pouvait s'attacher à quelqu'un, après tout. Les amitiés qu'il nouait lui paraissait étrange, ne savait pas pourquoi il les nouait. Le loup l'observa donc rire sans la moindre curiosité. Alors comme ça, il essayait de se fondre dans le moule, et on riait quand même de lui ? Sympa. La prochaine fois, il se contenterait de mordre la prochaine personne qui approcherait... ah, non, c'était vrai, il n'avait plus ses magnifiques crocs de loup, juste une vulgaire dentition humaine, avec à peine quatre minuscules canines et huit incisives de taille restreinte... ça méritait à peine de s'en servir. Et puis elle lui expliqua la cause de son hilarité... sauf qu'il ne comprenait toujours pas. Quand quelqu'un tenait à vous - ô sensation merveilleuse, qu'il ne connaissait pas -, on devait vouloir lui rendre la pareille, non ? C'était logique. Il était rejeté, alors il rejetait les autres. Mais si on l'avait aimé, il aurait aimé les siens. C'était vieux, maintenant, il ne pensait pas que ce serait possible pour lui désormais de comprendre comment on pouvait naturellement s'attacher à une famille ; à la limite, une personne géniale, ça passait, mais des gens normaux, faibles, juste parce qu'on partageait le même sang ? Impossible pour lui de comprendre cela.
« Si cela vous convient comme cela, je n'ai pas à vous juger. »
Le loup fut surpris par sa nouvelle question. Ou du moins, la façon dont elle la posait... il ne savait pas quoi dire. La réponse était pourtant simple, et clair à ses yeux, mais ce n'était pas cela qui le bloquait. Il la regarda, il ne sut pas pourquoi, mais il se sentait mal à l'aise.
« Oui, elle me manque... à l'époque, tout était simple, je ne me posais pas de questions. J'avais juste besoin d'être tranquille, de faire peur aux autres... et j'avais mon vrai corps. Je ne ressemblais pas à un faible humain. » Il soupira, agita ses mains qui lui paraissaient si inutiles, dépourvues de griffes, même si elles offraient bien d'autres avantages. « Plus que ma situation, ce sont mes anciennes sensations qui me manquent. Le douceur du vent qui souffle dans la plaine. Le glissement de l'eau sur mon corps. L'odeur de la forêt renaissante... L'immédiateté. »
Il fixa son regard bleu sur la déesse, d'un air tout à fait animal. Il regrettait le temps où il était plus animal qu'homme. Où ce qui comptait, c'était de chasser et de défendre sa solitude. Il était rejeté, oui, mais il était heureux. A l'époque, la haine le consummait, mais il n'avait qu'à se venger. Aujourd'hui, il était devenu trop vulnérable pour s'en sortir tout seul.
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeLun 29 Avr - 8:26

L'expression du jeune homme était indescriptible. Mais je me rappelai alors qu'il était une créature, toutes ces conventions Divines devaient lui passer par dessus la tête. Le mariage, les responsabilités liées à une place dans la société etc. D'ailleurs, quelle forme avait-il sur Terre ? J'étais curieuse de savoir ce qu'il avait été, et ce qui avait pu donner un corps si jeune et si 'gentil' sur Néméïl.

Puis, une tension s'installa entre nous, lorsque nostalgique je lui demandai ce qu'il en était de son ressenti à lui.Visiblement, il semblait aussi décontenancé, aussi perdu que moi. Je fis la moue, comprenant parfaitement ce qu'il voulait dire. Oui, avant, c'était plus facile. Puis, la question de ce qu'il avait pu avoir comme forme avant me revint à l'esprit. De la manière dont il s'exprimait, il devait être un animal. Un animal sauvage. Puissant, grand, fort, imposant.

-Qu'étais-tu réellement ? En forme, je veux dire... ?

Peut-être était-ce indiscret, mais je m'en fichai. Je me fis alors mon propre avis sur la question. La vie était plus simple pour bien des raisons, avant. Moi, il ne s'agissait même pas de pouvoirs, juste d'équilibre. Perdre mes dons ne m'a pas tant paru difficile. Le plus dure, ce fut de perdre les repaires qui me permettaient de me fondre dans la masse une fois sur Terre, une fois sous Terre. Aujourd'hui, je n'ai plus rien pour faire mon anguille, ce qui rend mes réactions, mes relations beaucoup plus complexes. Et c'est horrible à vivre.

-Les Dieux ont beaucoup plus de points communs avec les Hommes qu'ils ne veulent se l'avouer. Chez nous, tout était déjà plus ou moins compliqué, le fait qu'on vive en communauté a crée des lois, des rangs etc. Aujourd'hui, tout est chamboulé, on ne peut plus vraiment donner un titre à quelqu'un par rapport à sa puissance, puisque nous avons perdu nos dons. Enfin, la plupart. Oui, les choses sont plus compliquées, aujourd'hui...

A quoi bon lui parler de mes soucis psychologiques ? Tout ce que je venais de dire n'était qu'hypocrisie, en fait. Qu'en avais-je à faire des titres, des rangs, du pouvoir, de qui occupe la place du chef ? Je lâchai un long soupire, avant de m'allonger à même le sol alors que le soleil commençait à se lever, et fermai les yeux.
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeMer 1 Mai - 17:39

Jörmungand se plongea dans le silence avec délice. Le silence... voilà la seule chose qui méritait d'être vénérée, en ce bas monde. La beauté du silence, c'était la possibilité à la nature de s'exprimer. Car oui, il avait beau être la Terreur des Scandinaves, il était avant tout un animal, et en tant que loup des marais, il connaissait ce phénomène de communion que les hommes avaient perdu au fil des siècles. Il était l'eau qu'il traversait, au fond. Il était le vent qui séchait sa fourrure, il était les arbres qui le protégeaient quand il désirait être seul, il était la terre sur laquelle il se reposait. Tout cela faisait partie d'un vaste système avec lequel il ne faisait qu'un. Mais évidemment, cela, il n'allait jamais l'avouer. Comment expliquer à un dieu que l'on pouvait souhaiter ardemment la perte et aimer la présence de la nature ? Sa solitude était une solitude sociale, mais il n'avait jamais été totalement coupé de la nature. C'était peut-être aussi cela qu'il regrettait, aujourd'hui. Il avait l'impression d'avoir perdu l'immédiateté nécessaire à cette communion. Avec le corps de l'homme, il avait dû adopter d'autres regards sur son monde, d'autres manières de vivre avec lui. Cela ne lui plaisait pas, mais il n'avait pas le choix. Ce n'était pas comme si il pouvait revenir en arrière, dans l'immédiat. Il se sentait plus fragile que la déesse qui était face à lui, non parce qu'il était d'un rang prétendument inférieur, mais parce qu'il avait à se battre contre sa propre apparence. Elle ne pouvait pas savoir ce que c'était.
Et l'avouer, c'était comme se mettre à nu. Il pouvait lui révéler ses pouvoirs, auxquels il n'attachait pas d'importance, mais sa forme... c'était SA forme. Son apparence de loup. Son corps animal. Sa vérité cachée. Il la regarda un instant sans oser lui répondre. Était-il prêt à lui avouer qu'il était un loup des marais ? Non. Il y avait des secrets qui ne devaient être dits. Des choses qui devaient être tues, car nul ne pouvait les comprendre.
« Pardonne-moi si je ne te la révèle pas, murmura-t-il avec douceur. Il est dur d'admettre que l'on a perdu quelque chose à laquelle on était attachée. Je pourrais tout te dire, sans doute, mais pas cela.
Et en disant cela, il se rendit compte que c'était la vérité. Qu'il aurait pu tout lui raconter, son histoire, les secrets des Scandinaves – ce n'était pas comme s'il avait envie de les garder pour lui, après tout, vu la grande estime qu'il leur tenait -, le murmure de l'eau que l'on ne pouvait entendre et comprendre que si on l'écoutait véritablement, la chaleur du sang de ses ennemis... tout. Mais pas la façon dont il se comportait, en tant que loup. Parce que c'était un amour de son corps trop intime pour être dit. La seule chose dont il avait jamais pu réellement se satisfaire, sans arrière-pensée. Même son destin, même la peur de ses ennemis, même sa réputation ne pouvaient atténuer le fait qu'il était seul, rejeté. Tout se payait, et il avait toujours cru que sa forme de loup était la seule chose qui lui était acquise. La perdre était quelque chose qui l'avait plus profondément ébranlé qu'il ne voulait bien l'admettre.
« Si tu les interroges, peut-être, ils te diront ce que je suis. Les Scandinaves. S'ils n'ont pas trop peur de te parler. Quoiqu'on en dise, ce sont des lâches, tous jusqu'au dernier. »
Jörmungand n'avait pas peur de l'affirmer. A ses yeux, il n'y avait qu'un lâche pour tenter de se soustraire à son destin, et ce faisant, pour le mettre en marche. Car la haine de Jörmungand pour ses pairs était le seul moteur qui pouvait le pousser à vouloir leur perte. Rien d'autre, pas même la certitude que son destin était tracé. S'il n'avait pas été rejeté, il n'aurait jamais voulu leur faire du mal. Il aurait pu en faire par accident, mais alors il s'en serait voulu. Là, c'était sa volonté, sa volonté pleine et entière. Et il était plutôt dangereux quand il décidait de faire du mal.
« C'est vrai, tout devient compliqué aujourd'hui. Je suis devenu dépendant de ceux que je haïssais, parce que je ne peux plus subvenir à mes besoins. » Il regarda un instant son corps. Sous la forme de Fenrir, il n'aurait eu aucun mal à se débrouiller tout seul. Mais un corps humain demandait plus de soins, des soins qu'un loup n'avait jamais pu comprendre. Il était donc forcé de retourner vers les siens pour survivre. Hors de question de dépérir, après tout. Toutefois, ce n'était pas quelque chose qui lui plaisait. Il limitait les contacts. Il savait qu'une haine vieille de plusieurs millénaires ne pouvait s'effacer aussi facilement. Surtout que de son côté, la haine ne s'était pas éteinte. Oui, tout était véritablement compliqué, aujourd'hui.
« Mais je savais déjà que vous autres, dieux, étaient plutôt proches des hommes. Vous l'avez toujours été plus que moi. C'était aussi pour cela que je n'ai jamais aimé mes pairs. J'ai vu ce que devenaient les hommes, et ce sont des défauts pleinement humains qui les ont poussé à prendre leurs mauvaises décisions. Leur haine à mon égard est calculée, c'est la haine de celui qui réfléchit et calcule comme un homme. La mienne est animale, elle n'a pas d'autres fondements que mes propres sentiments, et ne saurait être canalisée ou raisonnée. Même si je ne suis pas comme un de ces vulgaires animaux dépourvus de conscience, bien sûr... mais ce sont aussi mes cousins, d'une certaine manière. »
Il avait l'impression qu'elle était déçue de ne pas savoir sa forme, et il ne pouvait pas lui dire ce que c'était que d'être un loup, doté d'une conscience ou non. C'était trop intime, et quelqu'un qui n'avait jamais connu rien d'autre qu'une forme de vie proche de celle de l'homme ne pouvait comprendre. Mais il n'avait pas envie de la vexer, aussi essayait-il de lui expliquer un peu ce qu'il ressentait. C'était difficile, quand il y avait tant de choses à cacher, mais pas impossible.
« Je ne réfléchis pas comme vous, même si j'en ai l'air et que je vous ressemble. Je ne réfléchis pas comme un animal, car un animal ne réfléchit pas. Mais je réfléchis, d'une certaine manière, en me guidant sur ce que l'homme a perdu de vue : l'instinct, le ressenti. Si je sens un danger, je me braque ; je l'affronte ou le fuis, mais ne cherche pas à le désamorcer. Si j'ai faim, je mange, même si cela me met en danger, car c'est un besoin vital, et ne pas satisfaire un besoin vital est tout aussi ridicule que de ne pas fuir le danger. Voilà pourquoi ma forme me manque, et que je trouve véritablement les choses compliquées, aujourd'hui. Peut-être même plus que vous. »
Il l'incluait dans le lot des dieux, et cela aurait été normalement insultant, car on savait à quel point il n'aimait pas les dieux. La haine le consumait dès qu'il pensait à eux. Mais pour une fois, il essayait plutôt d'expliquer, chose qui lui était difficile, car ce n'était absolument pas son genre de se justifier. Il avait envie de ricaner intérieurement. Voilà ce que c'était que de ressembler trop longtemps à un homme faible. Il ne pouvait plus utiliser de sa puissance pour en imposer, il devait donc recourir à cette arme qu'il ne maîtrisait pas aussi bien que ceux qui vivaient dans la rhétorique depuis la nuit des temps : la parole.
« Pour vous, c'est la société qui est ébranlée. Mais vous êtes encore en vie, même si vous avez perdu vos pouvoirs. Moi, c'est toute ma vie qui a changé, et je dois m'adapter à ceux qui n'ont jamais voulu de moi. Et que j'abhorre. On ne peut pas dire que ma situation soit confortable... »
Une lueur sombre envahit les yeux bleus du Fenrir. Une lueur qui connotait son intense douleur. Lui qui voulait tant la mort des Scandinaves aurait été prêt à renoncer à ce destin, pourvu qu'il retrouvât sa forme d'origine et qu'on le laisse vivre loin de leurs villes, entouré de bois chantants et d'eau scintillante. Il n'aurait jamais renoncé à sa haine, mais il aurait pu la laisser à sa place... vu qu'il était déjà corrompu par ce qui était devenu humain en lui. Il en était encore au point, pensait-il, où il pouvait être sauvé. Il avait juste appris assez pour contrôler ses relations avec les Scandinaves. Il pouvait les oublier. Mais si cela continuait, il finirait par être comme un homme, il en était sûr. Et il n'avait pas envie de ressembler à un humain. Encore moins à un dieu.
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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeMer 8 Mai - 12:01

Il ne voulait rien me dire. Aucune information concernant son ancienne forme ne sortirait de sa bouche. A cet instant, je ne l'écoutai déjà plus. Je savais juste qu'il parlait car ses lèvres continuaient de se mouvoir pour laisser y échapper des sons, des syllabes formant à la suite des mots, mais j'étais ailleurs. Un frisson parcourut tout mon être. J'en avais assez d'être là. J'en avais assez de son visage d'enfant et de son corps gringalet. J'en avais assez d'être mouillée.

Mes pensées convergèrent vers mon mari, vers notre nouvelle demeure, sombre mais dont la chaleur ambiante réchauffait nos êtres qui se détestaient sans pour autant pouvoir se passer l'un de l'autre. De plus, le soleil était à présent assez haut pour que les autres Dieux s'éveillent, et que les lieux alentours reprennent vie. Je craignais que des Créatures ou des Demi Dieux ne viennent se perdre par ici. Et je n'avais plus envie de voir personne. Ni même ce Jörmungand qui se tenait à mes côtés. Lorsqu'il eut fini -je présume- son monologue, je me levai sans mot dire, tête haute et mâchoire serrée.

-Je suis fatiguée de t'entendre, créature. Peu importe ce que tu es et qui tu es, tu m'as lassée. Et de toute évidence, je n'ai pas envie de rester avec une personne inintéressante.

Lui tournant le dos, je ne lui adressai même pas un regard. Une énergie folle bouillait dans mes veines, et je me sentais capable d'actions irrécupérables si je me laissais aller. La folie reprenait ses droits sur mon esprit, et tentant de m'éloigner avant que le jeune homme ne s'en aperçoive, je serrai les poings pour freiner ma colère nouvelle et mon impulsivité soudaine. Le monde m'énervait. Rien de tout cela n'aurait du m'arriver. Mon mari allait en faire les frais, c'est sur lui que je passerai mes nerfs en rentrant. Oui, c'est décidé, j'allai retrouver Hadès pour me défouler. Voila qui vaut mieux.

-Adieu la créature, j'espère pour toi ne plus jamais croiser ta route. Mais si tel était le cas, crois-moi que la prochaine fois, je t'étonnerai. L'eau ne sera plus un frein pour moi...

J'avais soufflé les derniers mots, un murmures si faible qu'il en était presque inaudible. Je venais de me fixer un nouvel objectif. Je voulais m'entrainer pour montrer à ce prétentieux que je pouvais, moi aussi, être capable de rester longtemps sous l'eau.

Je me mis soudainement à courir, ayant hâte de retrouver mon mari et son humeur massacrante.


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MessageSujet: Re: The darkness reveals the real souls [Jörmungand]   The darkness reveals the real souls [Jörmungand] Icon_minitimeMer 8 Mai - 16:18

Jörmungand avait fini par se laisser emporter par la parole. Il n'était pas humain, il ne maîtrisait pas encore les codes du langage. Bien sûr, entre Fenrirs, il y avait toujours une communication, de même qu'avec les dieux, mais elle passait pas d'autres conventions. Le loup solitaire n'était pas du genre à s'embarquer dans un dialogue. En général, quand ça s'éternisait, Jörmungand faisait comme le faisait n'importe quel animal : il trouvait le moyen d'abréger, si possible en coupant court à la conversation. Mais pour le coup, on aurait plutôt dit que lui était le dieu, et Perséphone la créature lupine : au lieu de lui faire remarquer qu'il parlait trop, elle se contenta de le rabrouer et de lui tourner le dos. Jörmungand la regarda, interdit. Il était horriblement froissé par cette attitude, et sa fierté était blessée. Quoi ? alors pour une fois qu'il sortait de sa réserve naturelle, voilà qu'on le rejetait. Encore. La colère le prit. Elle osait le traiter d'inintéressant ? Lui, Jörmungand, la Terreur des Scandinaves ? D'accord, les discours étaient toujours ennuyeux, il était bien d'accord. Mais qui était-elle pour oser lui dire ça ? Rien qu'une déesse. Une minable déesse qu'il aurait pu écraser sans l'ombre d'un regret, s'il avait eu son corps de loup. Les traits de Jörmungand étaient déformés par une fureur qui n'avait rien d'humain, et si elle avait regardé son visage à ce moment-là, elle aurait pu deviner sa forme initiale. Qu'il lui en voulait. Il avait presque cru qu'il pourrait s'en faire une amie, et voilà que comme les autres, elle le réduisait à néant. Jörmungand avait beau se vanter d'être un loup solitaire, s'il se vantait, ce n'était pas pour rien : il avait aussi besoin d'exister aux yeux des autres. Même de personnes aussi insignifiantes qu'elle. Il n'appréciait pas le mépris dont elle faisait preuve à son égard.
« Parce que tu crois que tu vaux mieux ? C'est ça, fuis. Mais je te préviens, tu t'es fait un ennemi. »
Plus la moindre amabilité dans sa voix, aucun effort pour paraître sociable, et à peine pour ne pas laisser s'échapper sa colère. Vexé à mort, Jörmungand la fusillait du regard. Il la détestait rien que pour cet instant de rejet. Cela l'avait tué plus que tout le reste. Le loup des marais avait perdu de son humanité acquise sur Néméil, et ressemblait beaucoup plus à celui qu'il avait été, quand il avait encore sa forme animale. Il la regarda partir sans rien dire, se retenant de lui sauter dessus. S'il avait encore eu des griffes, il l'aurait fait. Il avait une furieuse envie de sang. Sentir le goût de ce chaud liquide sur sa langue, ses lèvres contre la peau douce d'une victime, les crocs profondément enfoncés dans la chair tendre... ah, tout cela était bien fini, mais en cet instant, Jörmungand l'oubliait presque. Sa rage devenait meurtrière, et il se força à la laisser partir. Un humain qui attaque une femme comme une bête féroce, c'était plus ridicule qu'autre chose.
Quand elle fut assez loin pour ne plus pouvoir l'entendre, Jörmungand murmura : « C'est pour toi que j'espère qu'on ne se reverra pas. Puisse-tu te noyer, ou mourir sous les crocs d'un loup. » Puis il poussa un hurlement, un hurlement de loup. Sauf que sa voix humaine était faible, et ne lui permettait pas d'effrayer les autres. Son hurlement portait peu loin, même lui aurait eu du mal à l'entendre à la moitié de la distance qui le séparait de Perséphone. Jörmungand tremblait. Sa joie était consumée, il n'avait plus envie de rien. Et, comme à chaque fois qu'il allait mal, il rejoignit l'étendue la plus proche et se jeta à l'eau. Là, au moins, personne ne viendrait l'embêter.
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